- 1 Chapitre 1 — La métamorphose écarlate
- 2 Chapitre 2 — Le baptême du trottoir
- 3 Chapitre 3 — L’installation
- 4 Chapitre 4 — Sous les phares
- 5 Chapitre 5 — Les premiers ordres
- 6 Chapitre 6 — Le temps suspendu
- 7 Chapitre 7 — La fièvre de la peur
- 8 Chapitre 8 — Le piège
- 9 Chapitre 9 — L’ascenseur
- 10 Chapitre 10 — L’instant suspendu
- 11 Chapitre 11 — Toisée
- 12 Chapitre 12 — Le premier ordre
- 13 Chapitre 13 — La déchéance
- 14 Chapitre 14 — Brutalité
- 15 Chapitre 15 — La chambre
Chapitre 1 — La métamorphose écarlate
La nuit s’était installée sur la ville. Dehors, la bruine fine collait aux vitres et diffusait les lampadaires dans un halo laiteux. On entendait à peine la rumeur d’une voiture sur l’asphalte mouillé. À l’intérieur, le feu ronflait dans la cheminée, réchauffant le salon de sa clarté orangée. Le canapé bleu pétrole, le bois qui craquait, la vapeur discrète de la cigarette électronique du Maître : tout semblait familier. Mais pas ce soir. Ce soir, Anne allait franchir un seuil qu’elle n’avait encore jamais osé imaginer en vrai.
Il n’avait pas haussé la voix. Il n’en avait pas besoin. Ses ordres, précis, tombaient comme des évidences.
— Mets ta robe, rouge, en latex. Avec la fermeture de haut en bas. Pas de lingerie. Seulement tes bas noirs et les talons. Et maquille-toi comme une pute.
Anne avait senti son ventre se contracter au mot. Une pute. Ses mains tremblaient déjà. Elle avait obéi en silence. Dans la chambre, devant le miroir, elle s’était assise, nue, les cuisses serrées. Le latex attendait sur le lit, rouge vif, luisant sous la lumière. Ses bas noirs étaient étalés à côté, avec ses escarpins à talons. Elle avait posé la trousse de maquillage ouverte, comme une arme prête à servir.
Elle commença par ses yeux. Le trait noir de l’eye-liner tremblait sur ses paupières, puis s’affermissait au fur et à mesure que sa respiration se stabilisait. Le mascara chargea ses cils, les épaissit jusqu’à en faire des griffes sombres. Ses joues se couvrirent d’un fard trop marqué, ses lèvres d’un rouge profond, presque violent. Chaque geste l’humiliait, la défigurait, mais aussi la transformait. Dans le miroir, elle voyait une autre femme naître : une caricature d’elle-même, une bourgeoise travestie en traînée.
Elle détourna les yeux un instant, honteuse. Mais son regard revint aussitôt, fasciné par cette image d’elle qui l’écrasait et l’excitait.
Puis vint le moment de passer la robe. Elle la saisit, la fit glisser contre sa peau nue. Le latex épousa chaque courbe avec une brutalité glaciale. Il fallait tirer fort pour la fermer, le matériau résistait, collait, moulait son ventre, ses hanches, ses seins. La fermeture éclair courait de sa gorge à son sexe, et l’idée seule qu’on puisse l’ouvrir d’un geste lui fit frissonner.
Elle enfila ses bas, les remonta lentement le long de ses cuisses, la dentelle noire contrastant violemment avec le rouge du latex. Puis les talons : elle se redressa, mal assurée, la démarche déjà transformée. Elle n’était plus Anne, cadre respectable. Elle devenait un objet à vendre. Quand elle retourna dans le salon, il l’attendait. Assis, calme, la cigarette électronique à la main. Ses yeux la détaillèrent sans un mot. Elle sentit ses joues s’embraser.
Il se leva, s’approcha. Son regard glissa sur la robe, les bas, les talons, le maquillage trop appuyé. Enfin, il leva la main et ajusta son collier, lentement, méthodiquement. Le geste était tendre et cruel à la fois.
— Parfait.
Sa voix était basse, mais Anne en sentit le poids dans tout son corps. Anne baissa la tête, ses lèvres entrouvertes. Son ventre vibrait. Elle ne savait pas si elle voulait s’enfuir ou se jeter à ses pieds.
Il glissa deux doigts sous son menton, releva doucement son visage. Son regard plongea dans le sien.
— Tu as peur ?
— Oui, Maître…
— C’est bien. La peur, c’est la preuve que tu es vivante. Mais tu as surtout envie.
Elle rougit, mais hocha la tête. Ses seins se soulevèrent vite sous le latex tendu. Il sourit, passa sa main sur sa nuque, puis la guida vers la porte.
— Viens.
Quand ils sortirent, l’air froid de septembre lui mordit la peau. La bruine fine se posa sur son maquillage, sur la brillance du latex. Le trottoir humide reflétait les lampadaires. Elle sentit la nuit entière la dévisager.
Son cœur battait si fort qu’elle crut qu’on pouvait l’entendre. Chaque pas en talons claquait comme une gifle. Son Maître avançait tranquillement à ses côtés, comme si tout était normal. Elle, nue sous sa robe, collier ajusté, visage fardé, se sentait à la fois ridicule et invincible. Elle avait l’impression d’exister plus qu’elle ne l’avait jamais fait.
Chapitre 2 — Le baptême du trottoir
La porte se referma derrière eux dans un claquement sec. L’intérieur chaud et orangé du salon, le feu, le cuir du canapé bleu pétrole, tout disparut d’un seul coup. Anne sentit la morsure immédiate de l’air de septembre. La bruine fine, persistante, vint accrocher ses joues poudrées, déposer des perles humides sur son maquillage trop appuyé. La brillance rouge de sa robe en latex prit soudain une autre texture, comme si la nuit elle-même la dévorait du regard.
Les lampadaires diffusaient leur halo blafard, étirant des ombres tremblantes sur les trottoirs encore luisants de pluie. Le silence de la ville, percé seulement par le grondement lointain d’un moteur, amplifiait chaque bruit. Le claquement sec de ses talons sur l’asphalte résonna comme un coup de fouet. Elle sursauta presque, surprise par sa propre présence dans cet espace.
Le contraste était violent. Quelques secondes plus tôt, elle baignait dans la chaleur sèche du feu, dans la sécurité tamisée du salon, sous le regard de son Maître. Maintenant, tout lui semblait froid, hostile, brutal. Son corps, pourtant enfermé dans le latex serré, vibrait sous l’air humide. Elle sentit chaque pore de sa peau nue frissonner sous le tissu qui collait à sa chair. Ses cuisses moites frottaient légèrement l’une contre l’autre.
Le collier ajusté à sa gorge devenait soudain plus lourd. Il n’était plus seulement un signe intime entre eux deux. Ici, dehors, il devenait une marque. Une évidence. Comme un panneau lumineux qui criait au monde entier ce qu’elle était : la chienne de quelqu’un, une femme offerte, exhibée.
Elle osa lever les yeux. La rue était presque déserte. Quelques voitures passaient, isolées, lentes parfois, rapides d’autres fois. Elle crut sentir le poids de chaque regard derrière les vitres embuées. Les phares, en glissant sur son corps, la fouettaient comme une lumière crue dans un interrogatoire. Elle se sentit nue, davantage encore que lorsqu’elle l’était pour son Maître.
— Avance, murmura-t-il à ses côtés, calme, tranquille.
Elle hocha la tête, obéissante. Sa gorge était sèche, ses lèvres maquillées collées par l’humidité. Elle fit un pas, puis un autre. Les talons claquèrent à nouveau. Elle déglutit, son cœur battait si fort qu’elle craignait que la rue entière l’entende.
Chaque pas était une victoire et une humiliation. Une partie d’elle voulait tourner les talons, courir se réfugier dans la chaleur du salon, ôter cette robe ridicule et redevenir invisible. Mais une autre partie, plus profonde, plus ancienne peut-être, savourait la brûlure. La sensation d’être exposée, offerte à la nuit, d’incarner cette image qu’elle avait si longtemps repoussée dans ses fantasmes.
La bruine se glissa entre ses cuisses nues, froide, insidieuse. Le contraste avec la chaleur qui naissait dans son ventre était insoutenable. Ses tétons, prisonniers du latex, pointaient dur, douloureux, comme s’ils voulaient crever la matière.
Elle jeta un coup d’œil furtif à son Maître. Il marchait calmement à côté d’elle, une silhouette sombre, paisible, comme s’il l’accompagnait à une promenade banale. Sa sérénité l’ébranla davantage que si elle avait été giflée. Il n’avait pas besoin de parler fort. Sa simple présence lui disait : C’est normal. Tu es là parce que je le veux. Tu es là parce que tu dois y être.
Alors elle avança encore. Les lampadaires s’enchaînaient comme des balises. Elle se surprit à compter ses pas entre deux halos lumineux, comme si la rue devenait une scène, et chaque segment un acte.
Elle sentit l’air frais s’infiltrer sous la robe, par la fermeture éclair qu’elle n’avait pas totalement remontée. Sa peau frissonna, et elle comprit que de l’extérieur, chaque souffle de vent devait dessiner ses formes, souligner l’absence de lingerie. Cette pensée la fit rougir, mais aussi sourire malgré elle.
Un moteur gronda derrière eux. Une voiture approchait lentement. Ses phares balayèrent la rue avant de l’englober. Elle eut envie de fuir, mais ses jambes restèrent plantées, raides. La lumière s’écrasa sur sa robe rouge, sur ses cuisses, sur son visage fardé. Elle se sentit mise à nu, clouée dans ce faisceau comme une proie.
La voiture ralentit, passa à leur hauteur. Elle vit furtivement deux silhouettes à l’intérieur. Des hommes. Elle détourna les yeux, honteuse. Mais dans son ventre, une chaleur monta violemment, presque douloureuse.
Elle marcha encore, maladroite, ses talons claquant, ses épaules tendues. Elle n’avait jamais eu autant conscience de son corps, de son rôle, de sa place dans le monde. Chaque pas disait : Tu n’es plus la bourgeoise invisible. Tu es la pute que tu voulais être. Et tout le monde peut le voir.
Un frisson parcourut son dos. Elle n’était plus protégée par les murs de son salon, ni par le simple regard de son Maître. Elle était dans le monde. Et le monde pouvait la prendre.
Chapitre 3 — L’installation
Le trottoir s’ouvrait devant elle, luisant sous la bruine. Les flaques reflétaient par instants les halos tremblotants des lampadaires, comme autant de miroirs qui la trahissaient. Anne avançait de quelques pas, maladroite, puis s’arrêta. Son Maître, un peu en retrait, la regardait sans intervenir. Elle savait qu’il n’avait pas besoin de mots : il attendait qu’elle se jette elle-même dans le rôle qu’il avait préparé.
Elle resta plantée un instant, au bord du vide, puis se décida. Elle prit position près d’un lampadaire, une zone où les voitures pouvaient ralentir, où la lumière la rendait visible. Sa main gauche descendit aussitôt vers sa robe en latex. Elle tira nerveusement sur l’ourlet, comme pour la rallonger, la lisser, effacer son indécence. Mais le latex collait, épousait sa peau, et chaque geste la rendait encore plus ridicule : au lieu de couvrir, elle soulignait la tension de ses cuisses, la cambrure de son ventre.
Elle pensa à son manteau, resté entrouvert. Dans un réflexe désespéré, elle le ramena sur ses épaules, le referma presque. Ses doigts se crispèrent sur le tissu, prêtes à se barricader. Mais la voix basse du Maître, qui résonna derrière elle, coupa court :
— Non. Tu ne caches rien. Laisse-le ouvert.
Elle obéit aussitôt, honteuse. Ses mains relâchèrent le manteau. Le tissu retomba sur ses bras, révélant de nouveau la robe écarlate, moulante, brillante de bruine. Le rouge hurlait dans la nuit sombre, comme une alerte qu’elle lançait à chaque regard.
Elle tenta de se tenir droite, mais ses épaules étaient trop tendues, ses bras ballants, ses gestes trop saccadés. Ses yeux fuyaient, scrutant la route, le trottoir opposé, tout sauf la lumière des voitures qui passaient. Son cœur cognait dans sa poitrine, chaque claquement de talon résonnant comme un aveu : Je suis là. Regardez-moi.
Elle baissa brièvement la tête et vit son reflet dans une flaque. Ses lèvres peintes, son visage fardé, son collier brillant sous le lampadaire. Elle ne se reconnut pas. Elle vit une autre femme : une caricature, une bourgeoise travestie en traînée. Et pourtant, ce reflet la fit frissonner.
Son corps parlait malgré elle. Ses tétons, prisonniers du latex, s’étaient durcis au point de lui faire mal. Chaque frottement du tissu contre sa poitrine était une torture délicieuse. Ses cuisses se serraient, se desserraient, trahissant l’envie de contenir l’humidité qui s’accumulait déjà entre elles. Ses jambes tremblaient, non seulement de froid, mais d’un trouble plus profond : le vertige d’être enfin exposée.
Un groupe de jeunes passa au bout de la rue. Leurs rires portaient jusque vers elle. Anne détourna la tête, terrorisée à l’idée qu’ils puissent la voir, comprendre. Mais aucun ne s’arrêta. Leurs pas s’éloignèrent, et le silence retomba. Elle souffla, tremblante, mais une chaleur monta dans son ventre : le mélange insensé de honte et de soulagement.
Puis une voiture approcha. Le bruit du moteur résonna, les phares jaillirent dans la nuit, l’engloutirent. Elle ne bougea pas, paralysée, le souffle coupé. Les phares balayèrent son corps, soulignèrent chaque pli du latex, chaque reflet humide de ses bas. La voiture ralentit. Elle sentit le regard du conducteur se poser sur elle, lourd, intrusif. Son ventre se noua. Elle voulut fuir, mais ses jambes refusèrent.
La voiture passa, reprit sa vitesse, disparut au coin de la rue. Anne resta là, vacillante. Un sourire nerveux glissa sur ses lèvres peintes. Elle avait cru mourir de honte, et pourtant, son ventre vibrait d’excitation. Elle venait d’être vue. Et cela suffisait à la troubler jusqu’au vertige.
Elle leva furtivement les yeux vers son Maître. Il ne bougeait pas, mais son regard disait tout : Continue.
Alors, maladroite, crispée, elle tenta une posture différente. Elle écartela légèrement ses jambes, laissa pendre son manteau, ouvrit un peu plus la robe en tirant la fermeture vers le bas. L’air frais s’engouffra, caressa la peau nue de son ventre. Elle frissonna, ses joues brûlèrent.
Un instant, elle crut que la rue entière retenait son souffle. Elle, la bourgeoise respectable, se tenait là, sur un trottoir humide, fardée comme une pute, robe en latex ouverte, offerte aux phares des voitures qui passaient.
Elle se sentit gauche, ridicule, déplacée. Mais sous cette maladresse, son corps criait. Sa chatte vibrait, ses cuisses tremblaient, ses tétons la brûlaient. Tout en elle suppliait qu’on la remarque, qu’on l’arrête, qu’on la prenne pour ce qu’elle avait toujours rêvé d’être : une chienne de trottoir.
Chapitre 4 — Sous les phares
Une autre voiture approcha, ses phares déchirant la nuit. Anne se figea. La lumière crue accrocha le latex de sa robe, le fit luire comme une flamme humide. Elle avait l’impression qu’un projecteur s’abattait sur elle, qu’il n’existait plus rien d’autre que son corps offert au milieu du trottoir. Ses mains, malgré elle, tirèrent sur l’ourlet, comme si quelques centimètres pouvaient suffire à la sauver. Mais le latex collait, résistait, et son geste maladroit ne fit qu’attirer davantage le regard.
La voiture ralentit. Elle sentit le souffle du moteur, perçut la silhouette du conducteur derrière la vitre embuée. Ses yeux, elle les devinait, accrochés à elle comme des griffes. Son ventre se contracta, ses cuisses tremblèrent. Elle crut que ses jambes allaient céder.
Puis, brusquement, la voiture accéléra et disparut. Anne resta là, pantelante, le cœur au bord de l’explosion. Un rire nerveux, presque inaudible, s’échappa de ses lèvres rouges. Elle avait eu peur, peur au point d’en trembler, mais cette peur lui avait laissé une trace brûlante entre les cuisses.
D’autres voitures suivirent. Certaines passaient vite, indifférentes. D’autres ralentissaient à sa hauteur. Chaque fois, Anne sentait le regard invisible qui s’abattait sur elle. Ses joues s’embrasaient, mais son corps vibrait, comme si la honte même nourrissait son désir. Elle détourna les yeux à chaque faisceau lumineux, mais elle savait que son maquillage trop appuyé, sa robe écarlate, ses bas luisants criaient pour elle : Je suis là, prenez-moi.
À un moment, une voiture s’arrêta presque. Le temps se suspendit. Anne crut qu’une vitre allait s’ouvrir, qu’une voix masculine l’appellerait. Son souffle se coupa, sa gorge se serra. Elle s’imagina déjà se pencher, offrir son sourire maladroit, balbutier un prix. Son sexe pulsa violemment. Mais non : le moteur repartit, les pneus éclaboussèrent une flaque, et la voiture s’éloigna.
Anne chancela légèrement, comme déçue. La peur avait ouvert une brèche, mais la frustration la fit vibrer plus encore. Elle leva enfin les yeux vers son Maître. Il n’avait pas bougé, silhouette immobile à quelques pas. Son regard, calme, l’enveloppait. Ce simple regard la tenait debout. Elle comprit qu’il voulait qu’elle reste là, qu’elle endure ce supplice délicieux : être offerte sans jamais savoir si elle serait prise.
Ses tétons, prisonniers du latex, lui faisaient mal. Ses cuisses, serrées puis ouvertes, n’arrivaient plus à cacher l’humidité qui coulait déjà. Elle était une bourgeoise fardée comme une traînée, exposée sous les phares, et pour la première fois de sa vie, elle se sentit vraiment vivante.
Chapitre 5 — Les premiers ordres
Anne sentait ses jambes trembler. La rue était presque vide, mais chaque phares, chaque pas au loin la crucifiait. Son manteau glissait de ses épaules, la robe rouge brillait de bruine, ses talons claquaient trop fort. Elle se tenait là, gauche, une main nerveuse sur sa hanche, l’autre à lisser inutilement le latex qui collait à sa peau.
Derrière elle, son Maître avançait d’un pas tranquille. Sa voix, basse, la rejoignit :
— Ouvre la robe.
Elle se figea. Ses doigts effleurèrent la fermeture, hésitants. Elle jeta un regard furtif à gauche, à droite. Personne. Enfin, elle tira doucement, dévoilant la naissance de ses seins. L’air frais se glissa sous le latex, fit durcir ses tétons encore davantage.
— Plus.
Elle obéit. Le décolleté s’ouvrit, large, obscène. Ses joues en feu, elle leva brièvement les yeux. Une voiture passa, ralentit, ses phares s’attardant sur sa poitrine offerte. Anne sentit son ventre se tordre, mélange de panique et d’un désir si violent qu’elle en vacilla.
— Bien. Maintenant, marche. Doucement.
Elle avança, ses talons claquant sur le trottoir humide. Chaque pas résonnait, chaque foulée était une humiliation publique. Son manteau battait légèrement, laissant voir ses cuisses gainées de bas. Elle croisa une flaque et, malgré elle, vit son reflet : lèvres rouges, regard fuyant, poitrine offerte, collier brillant. Elle détourna aussitôt les yeux, honteuse, mais son sexe pulsa violemment.
— Arrête-toi. Mets-toi contre le lampadaire.
Anne obéit, le dos raide. Ses mains se posèrent sur ses cuisses, crispées.
— Non. Laisse tomber tes bras. Montre-toi.
Ses doigts se relâchèrent lentement. Elle baissa les yeux. Sa gorge était sèche. Elle avait envie de fuir, mais ses jambes restaient ancrées.
Un moteur gronda. Une voiture approcha, ses phares la clouèrent contre la lumière du lampadaire. Anne sentit la fermeture à peine tirée, ses seins visibles, ses bas luisants. La voiture ralentit, roula à hauteur, puis continua.
Elle la suivit des yeux, le cœur battant. Une frustration étrange la saisit : elle avait voulu disparaître, mais maintenant qu’elle avait été vue, elle voulait plus.
La voix de son Maître résonna encore, ferme mais douce :
— C’est ça, Anne. C’est ça, ma chienne. Tu apprends. Ce soir, tu n’es pas une femme qui cache. Tu es une pute qui se montre.
Un souffle tremblant s’échappa de ses lèvres maquillées. Ses cuisses se serrèrent, mais l’humidité coulait déjà. Elle se cambra légèrement, presque malgré elle.
Le trottoir devint sa scène. Le monde entier, son miroir. Et elle, l’actrice de sa propre déchéance, guidée pas à pas par la voix de son Maître.
Chapitre 6 — Le temps suspendu
Les minutes s’écoulaient comme des heures. Anne restait plantée sur le trottoir, près du lampadaire, la bruine collant à ses cheveux et à sa robe rouge. Ses talons claquaient à chaque pas qu’elle osait faire pour se donner une contenance, puis elle revenait à sa place, incapable de trouver une posture qui ne la rende pas ridicule.
Elle tirait parfois sur le latex, tentait de refermer un peu son manteau, mais chaque fois, en elle, la voix basse de son Maître la rappelait :
— Laisse-le ouvert. Ne cache rien.
Alors elle obéissait, les bras ballants, la poitrine offerte au halo blafard. Ses tétons durs la faisaient souffrir, ses cuisses tremblaient sous le froid, mais plus encore sous le désir qui ne cessait de monter.
Des voitures passaient. Certaines vite, indifférentes. D’autres ralentissaient, la dévoraient des yeux, puis repartaient. Chaque fois, le cœur d’Anne s’emballait. Elle se disait : Ça y est. On va m’appeler. Mais rien. Le silence retombait, plus lourd encore.
Au bout de vingt minutes, elle n’en pouvait plus. Sa gorge était sèche, ses joues en feu, ses pieds douloureux dans ses talons. Elle se pencha légèrement vers l’avant, croisa son reflet dans une vitrine sombre : maquillage criard, collier brillant, robe écarlate, posture gauche. Elle détourna aussitôt les yeux, mais cette vision la fit frissonner. Elle n’avait jamais ressemblé autant à une pute.
Le temps s’étirait, interminable. Elle comptait les secondes, puis renonçait. Elle fixait les lampadaires, les flaques, les phares au loin. Son ventre se nouait, son corps vibrait. Elle oscillait entre deux désirs contraires : que rien ne se passe, et que tout arrive.
Une voiture ralentit brusquement, s’approcha, fit mine de s’arrêter. Anne sentit ses jambes fléchir. Elle imagina déjà la vitre qui s’abaisse, la voix rauque qui lui demande son prix. Elle se vit se pencher, sourire maladroit, prononcer les mots interdits. Ses lèvres s’ouvrirent déjà, prêtes à balbutier.
Mais non. Le moteur rugit, la voiture repartit. Un éclaboussement d’eau souilla ses bas. Anne resta figée, déçue, tremblante. Elle se tourna vers son Maître, silhouette calme dans l’ombre. Il ne dit rien, mais son regard parlait. Elle comprit qu’il voulait qu’elle reste, qu’elle endure. Qu’elle apprenne que l’attente fait partie du rôle.
Elle respira profondément, chercha son souffle. Son corps hurlait, sa chatte mouillée collait déjà au latex, mais elle tint bon. Chaque minute sans client devenait une torture, mais aussi une preuve qu’elle pouvait exister ainsi : visible, offerte, ignorée, désirée, rejetée. Et cette torture, elle le sentait, l’excitait plus que tout.
Chapitre 7 — La fièvre de la peur
Le maitre décida de mettre fin au supplice. Il s’approcha, lui dit qu’il était temps d’avancer, qu’elle n’aurait pas de client ce soir. Anne fut tout à la fois très déçue, soulagée, frustrée. Elle tant voulu découvrir ce vertige, elle aurait voulu ne pas avoir tapiné pour rien, elle avait commencé à apprécier ce moment, elle se voyait bien suçant un pauvre type dans sa vieille bagnole.
Ils marchaient côte à côte, quittant le lampadaire qui avait été son piédestal maladroit. Anne avait l’impression que ses jambes n’étaient plus les siennes. Chaque pas résonnait encore dans sa poitrine. Son cœur battait trop vite, son souffle restait court. Elle jeta un coup d’œil à son Maître, silhouette calme et droite, comme si rien n’avait eu lieu. Cette sérénité la troubla plus encore que la nuit entière.
Elle baissa la tête, laissa échapper un souffle tremblant.
— Maître… j’ai eu peur.
Il tourna légèrement la tête vers elle, sans ralentir.
— Dis-moi.
Sa voix douce l’encouragea. Les mots jaillirent, hachés, maladroits :
— Quand les voitures passaient… j’avais la gorge serrée. J’avais peur qu’une vitre s’ouvre, qu’on m’appelle. Mon cœur s’emballait, mes jambes tremblaient tellement que j’avais l’impression que j’allais tomber.
Elle inspira plus fort, ses mains crispées contre son manteau entrouvert.
— Mais en même temps… chaque fois qu’une voiture ralentissait, j’avais envie que ça arrive. Je me disais : Que ça s’arrête, qu’il me parle, qu’il me prenne. J’avais envie de finir la scène… d’aller jusqu’au bout.
Elle osa relever les yeux, cherchant son regard.
— C’est ça qui m’a le plus perturbée, Maître. J’étais terrifiée… mais c’est cette peur qui m’a excitée. Pas l’idée de leur plaisir. Pas même le fait d’être payée. Juste… cette seconde où je ne savais pas si j’allais être choisie ou pas.
Son Maître sourit légèrement, approba d’un signe de tête.
— Voilà. Tu comprends. Ce n’est pas la jouissance qui t’attire. C’est la peur. Le vertige. Ce moment où tu n’existes plus que dans le regard d’un inconnu.
Anne rougit, mais son ventre vibra.
— Oui… c’est exactement ça. Quand les phares me traversaient, j’avais l’impression d’être dénudée jusqu’à l’os. C’était insupportable. Et pourtant… je voulais que ça continue.
Elle s’arrêta une seconde, reprit d’une voix plus basse :
— Je crois que j’étais plus mouillée à ce moment-là… qu’en imaginant l’acte en lui-même.
Le silence suivit son aveu. Seuls leurs pas résonnaient sur le trottoir humide. Son Maître la laissa mariner quelques instants, puis posa une main brève mais ferme sur sa nuque.
— C’est ça, Anne. Tu n’es pas seulement une chienne offerte à leurs queues. Tu es une chienne offerte à la peur. C’est elle qui te met en vie.
Un frisson la traversa de haut en bas. Elle baissa aussitôt les yeux, honteuse et ravie à la fois.
— Oui, Maître… j’ai découvert ça ce soir. La peur me rend plus vivante que tout le reste.
Elle serra ses cuisses l’une contre l’autre, incapable de contenir la moiteur qui coulait déjà entre elles. Et, dans cette confession, elle sut qu’elle venait de franchir un seuil invisible : elle n’était plus seulement en train de jouer à la pute. Elle avait goûté à la peur comme drogue. Et elle en redemandait.
Ils s’arrêtèrent sous un porche, un instant à l’abri de la bruine. Anne respirait fort, la poitrine oppressée par le latex serré. Ses jambes tremblaient encore, mais elle ne savait plus si c’était de froid, de honte ou de désir. Elle avait parlé, avoué ses images, sa frustration. Elle craignait maintenant le jugement.
Le Maître resta silencieux quelques secondes, la fixant de ses yeux calmes. Puis il approcha, posa sa main sur sa nuque. Son geste était ferme mais tendre.
— Anne… tu as commencé.
Elle leva timidement les yeux, ses lèvres entrouvertes.
— Tu as été vue. Tu as ressenti ce que c’est : l’attente, la peur, le vertige. Et tu es revenue à moi excitée, pas détruite.
Sa voix basse glissait comme une caresse. Chaque mot la traversait, effaçait peu à peu le poids de la honte.
— C’est ça que je veux. Pas une femme qui s’effondre. Une chienne qui tremble, qui brûle, et qui revient encore plus vivante.
Anne sentit une chaleur l’envahir. Son ventre vibra, ses joues s’empourprèrent, mais ses lèvres dessinèrent un sourire fragile. Elle baissa la tête, docile, et souffla :
— Merci, Maître.
Il serra doucement sa nuque, la força à relever le visage.
— Ce soir n’était qu’un début. Tu as goûté à la peur. Bientôt, très bientôt, tu goûteras au plaisir d’avoir un client, la peur, l’excitation, ne t’en fais pas.
A ces mots, il eut un sourire énigmatique. Ses mots résonnèrent en elle comme une promesse. Elle savait qu’il avait raison. Ce soir, elle avait fait un premier pas. Le trottoir, les phares, l’attente. Et déjà, elle en voulait plus. Son sourire se fit plus franc, malgré ses joues brûlantes. Elle rayonnait de honte et de fierté mêlées. Elle n’avait jamais eu autant l’impression d’appartenir. Ils reprirent leur chemin sans but dans la ville.
Chapitre 8 — Le piège
Ils marchaient côte à côte, leurs pas résonnant sur le trottoir humide. La bruine tombait toujours, régulière, fine, dessinant des reflets argentés sur le bitume. Anne avançait en silence, sa robe de latex collée à sa peau, ses talons claquant dans la nuit. Elle avait l’impression que chaque bruit, chaque éclat de lumière la désignait au monde entier : voilà la pute.
Elle jetait parfois un coup d’œil furtif à son Maître. Il marchait calmement, mains dans les poches, comme s’ils revenaient simplement d’une promenade banale. Sa tranquillité la troublait plus que tout. Elle, le ventre en feu, le cœur battant à tout rompre ; lui, paisible, maître du temps et des événements.
Ils approchaient du centre-ville. Les façades ternes, les vitrines éteintes, tout semblait désert. Puis, au détour d’une rue, l’hôtel B&B apparut, carré de béton banal, banalité qui en devenait menaçante. Les lumières de l’entrée, blanches et froides, découpaient la façade dans l’obscurité.
Son Maître s’arrêta. Anne sentit ses jambes se figer un instant. Son souffle se coupa. Il se tourna vers elle, ses yeux plantés dans les siens. Sa voix, calme mais tranchante, tomba comme un couperet :
— Chambre 214.
Anne sentit son ventre se retourner. Son cœur s’emballa violemment, ses doigts se crispèrent sur son manteau.
— Maître…
Il la coupa aussitôt, sa main ferme sur sa nuque.
— Pas de question. Pas un mot. Tu entres. Tu obéis.
Elle déglutit, trembla, mais ne protesta pas. Ses yeux brillaient d’une panique mêlée d’excitation brûlante. Il continua, sa voix toujours basse mais implacable :
— Tu es à sa disposition. Entièrement. Tout ce qu’il veut, tu le donnes. Le doigt sur la couture. Point.
Anne hocha la tête, incapable de parler. Ses jambes tremblaient, mais l’humidité entre ses cuisses coulait déjà. Il reprit, plus lentement, comme pour enfoncer chaque mot dans sa chair :
— Tu ne négocies rien. Tu n’as pas de limites. Tu es son jouet pour une heure. Et tu me filmes tout. Compris ?
Ses lèvres rouges s’ouvrirent, tremblantes :
— Oui… Maître.
Elle se sentit chanceler. Le monde entier s’effaça : il n’y avait plus que la porte de l’hôtel, le numéro 214 qui résonnait dans sa tête, et les ordres clairs de son Maître. Il s’approcha, son visage près du sien. Sa main resserra le collier à sa gorge, un geste ferme qui lui coupa presque la respiration.
— Tu portes ce collier pour moi. Ce soir, tu es ma chienne. Mais dans cette chambre, tu seras aussi sa pute.
Anne gémit, ses yeux embués par l’intensité. Elle n’osa pas bouger, happée par son autorité. Il ajouta enfin, comme une promesse :
— Et quand tu sortiras de là, tu reviendras à moi. Honteuse, salie, excitée. Tu m’apporteras son sperme sur ton corps et son fric dans ta main. Un frisson violent secoua son ventre. Elle ferma les yeux, les larmes au bord, mais un sourire fiévreux étira ses lèvres.
— Oui, Maître…
Elle le suivit. Le hall de l’hôtel s’ouvrit devant eux, banal, aseptisé, odeur de détergent et de moquette humide. Chaque pas sur le carrelage l’écrasait davantage. Elle se sentait nue, même si le latex l’enveloppait encore. Le gardien de nuit. Ses joues brûlaient, son ventre vibrait. Devant l’ascenseur, son Maître s’arrêta. Il ajusta encore une fois son collier, fit briller le métal à la lumière crue. Ses yeux plongèrent dans les siens, impitoyables et tendres.
— Tu es très belle pute, une vraie salope. Donne toi, prend ton pied, sert moi bien.
La porte de l’ascenseur s’ouvrit. Elle entra, le cœur battant, la gorge sèche, les cuisses moites. Derrière elle, le monde et le piège se refermèrent.
Chapitre 9 — L’ascenseur
Les portes métalliques se refermèrent dans un glissement sec. Le bruit de la rue, l’odeur du trottoir mouillé, le silence du hall restèrent derrière elle. Anne se retrouva seule dans l’ascenseur, le ventre noué, le cœur cognant. Les néons au plafond diffusaient une lumière crue, impitoyable. Le miroir en face d’elle reflétait son corps prisonnier de la robe rouge, ses bas humides de bruine, son maquillage déjà un peu abîmé.
Elle osa se regarder une seconde. Son reflet la frappa de plein fouet. Ses lèvres trop rouges, ses yeux cernés par le noir, son collier qui brillait comme une marque au fer. Elle vit une traînée, une caricature de femme respectable transformée en pute de trottoir. Et ce reflet, elle le haït, mais il l’excita jusqu’au vertige.
Son téléphone vibra dans sa main. Un message de son Maître : “Enlève ta robe sale pute. Il te veut à poil. Et je veux un selfie. Maintenant.”
Anne sentit ses jambes céder presque. Elle s’adossa contre la paroi froide, inspira profondément. Chaque fibre de son corps hurlait qu’elle allait trop loin. Mais derrière cette panique, une autre voix brûlait : C’est ce que tu veux. C’est ton fantasme, ton abîme. Tu n’as plus d’excuse, tu dois y aller.
Elle leva les mains, agrippa la fermeture éclair. Le son métallique résonna dans la cabine, brutal, indécent. Le latex glissa lentement sur sa peau, dévoila sa poitrine nue, son ventre tremblant, ses cuisses déjà moites. Le froid de l’ascenseur s’engouffra aussitôt, mais ce n’était pas du froid qu’elle ressentait : c’était la morsure de l’exposition.
La robe tomba à ses pieds. Elle resta là, presque immobile, nue à part ses bas noirs et ses talons, le collier serré à sa gorge. Elle baissa les yeux vers le miroir. Son corps offert, ses tétons durs, ses cuisses entrouvertes : jamais elle ne s’était vue ainsi, dans cette nudité obscène, destinée à un inconnu.
Ses doigts tremblaient quand elle leva le téléphone. Elle fit glisser la caméra frontale, plaça son visage fardé, ses seins nus, son collier. Elle appuya. Clic. Le selfie capturait la traînée qu’elle devenait. Elle l’envoya aussitôt.
Quelques secondes plus tard, une réponse : “Parfait. Filme à partir de maintenant. Ne coupe jamais. Tu m’appartiens. Et ce soir, tu appartiens aussi à lui.”
Anne gémit, un son bas et rauque qui résonna dans la cabine silencieuse. Ses jambes tremblaient, son ventre brûlait. Elle appuya sur “enregistrer”. L’écran rouge clignota, preuve que chaque seconde, chaque geste était désormais capté.
Elle leva les yeux vers le miroir. La caméra filmait son reflet : une femme nue, en bas et talons, maquillée comme une traînée, collier brillant. Une femme offerte. Une pute prête à l’être vraiment.
Ses pensées s’entrechoquaient. Qu’est-ce que je fais ? C’est moi, là, dans ce miroir ? Est-ce que je vais vraiment me laisser toucher, baiser, salir par un inconnu ? Chaque question la tétanisait. Et chaque réponse, intérieure, la faisait mouiller davantage. Oui, elle voulait. Oui, elle en crevait. Oui, elle attendait ce moment depuis trop longtemps.
Un signal sonore résonna. L’ascenseur ralentit. Anne serra le téléphone dans sa main, son souffle court, sa poitrine soulevée par une fièvre incontrôlable. Son corps entier vibrait d’un désir qu’elle ne maîtrisait plus. Elle avait peur de l’inconnu derrière la porte. Elle avait peur de ce qui allait arriver. Mais plus encore, elle avait peur que rien ne se passe.
Quand les portes commencèrent à s’ouvrir, elle ramassa ses affaires, elle se redressa, nue, au bout de la perche que son Maitre lui avait donné, la caméra, tournée vers elle, filmait tout. Elle savait qu’il n’y avait plus de retour possible. Son cœur tapait, ses tétines hurlaient de désir, son ventre avait peur. Ce soir, elle devenait vraiment la chienne qu’elle avait toujours rêvé d’être.
Chapitre 10 — L’instant suspendu
Un claquement métallique, puis le souffle sec de la porte qui coulisse : l’ascenseur s’ouvrit. Et alors Anne se figea instantanément. Son ventre se contracta, ses poumons refusèrent de prendre l’air. La panique. Intense. Check de la situation. Elle était nue, ses bas noirs, ses talons et le collier serré autour de sa gorge. Son téléphone fixé à la perche clignotait : elle filmait toujours. Chaque seconde était captée.
Et, là, devant elle… A deux mètres. Un homme. Immobile, planté dans le couloir désert. Taille moyenne, un peu de ventre sous son pull élimé, vieux jean froissé, barbe de trois jours, cheveux courts, mal coiffés. Rien d’extraordinaire, presque banal. Mais ses yeux… Ses yeux suffisaient à glacer le sang. Brillants, durs, pervers. Sa bouche esquissa un sourire bref, sans chaleur. Froid. Distant. Comme s’il savourait déjà la scène.
Anne eut la sensation de basculer dans un cauchemar. C’est qui, ce type ? La panique explosa dans sa tête. Un client de l’hôtel ? Quelqu’un qui sort juste de sa chambre ? Ou… est-ce lui ? Le client dont parlait mon Maître ? Elle sentit ses jambes trembler si fort qu’elle crut s’écrouler. Putain, je suis à poil, totalement nue, face à lui. Il me regarde. Et si ce n’était pas lui ? Et si c’était juste un inconnu ? Son ventre se noua. Un coup à me faire violer.
L’homme ne bougeait pas. Pas un mot. Pas un geste. Il se contentait de la fixer, l’air mauvais, pervers, impassible. Le silence était insupportable. Anne chercha désespérément une échappatoire. Son esprit s’affola : Je peux dire que… je rejoins mon homme. Oui. Je peux lui dire ça. Que je filme pour lui faire une surprise. Un souvenir coquin. Voilà. C’est crédible.
Elle ouvrit la bouche. Rien ne sortit. Sa gorge se serra, sa voix resta coincée. Elle tenta encore : Ou je peux dire que… que c’est pour un pari stupide. Oui, un jeu. Voilà. Une blague. Une connerie.
Toujours rien. Ses lèvres rouges s’ouvrirent, se refermèrent. Aucun son. Elle baissa les yeux, ses joues en feu. Elle vit ses talons trembler, son reflet déformé dans le carrelage humide, sa chatte nue offerte au néon blafard. La honte la submergea. Merde. Il me mate. Il me voit. Toute entière. Je ne suis qu’une traînée plantée devant lui.
La caméra enregistrait tout. Elle sentit son Maître derrière l’écran, invisible mais présent. Il voit. Il sait. Je dois tenir. Ne pas fuir. Un bip discret résonna : les portes de l’ascenseur allaient se refermer. Dans un sursaut, elle fit un pas, puis un autre, franchissant le seuil. Elle entra dans le couloir, face à l’homme. IL était là, à moins d’un mètre. Face à sa nudité. Les portes se refermèrent derrière elle, la coupant définitivement du refuge métallique.
Anne se retrouva seule. Nue. Perdue. Filmée. L’homme ne dit rien. Il la détailla lentement, des chevilles jusqu’au collier. Son regard glissait sur chaque parcelle de son corps comme une main invisible qui la déshabillait encore. Il ne souriait plus. Son visage fermé la glaça davantage. Anne chercha encore une phrase. Je rejoins mon homme. Je lui fais une surprise. Oui, c’était ça. Elle essaya.
— Je… je…
Les mots moururent dans sa gorge. Sa voix était trop faible, ridicule, étouffée par la panique. Elle n’arrivait pas à aller plus loin. Elle essaya encore. Rien. Juste un souffle tremblant. Alors, désespérée, elle força un sourire. Maladroit, fragile. Un sourire faux qui se brisa aussitôt. Elle baissa les yeux, puis les releva, incapable de soutenir le silence. Elle chercha une autre excuse. Une surprise, un pari, une blague, n’importe quoi. Rien ne sortit.
Elle resta là, nue, rouge de honte, le sourire nerveux collé sur ses lèvres. Face à un inconnu qui la regardait comme une marchandise, Anne ne savait plus si elle allait fuir en courant… ou tomber à genoux.
Chapitre 11 — Toisée
Le couloir semblait s’être rétréci. Les murs blancs, la moquette usée, l’odeur de détergent : tout s’effaçait. Il ne restait que lui et elle. Lui, habillé de ce pull élimé, de ce vieux jean froissé, l’air banal, presque quelconque. Et elle, nue, plantée là, tremblante, filmée, offerte sans défense.
Il ne dit rien. Pas un mot. Pas un geste brusque. Mais il bougea enfin, lentement.
Il fit le tour d’elle. Un cercle. Comme un prédateur autour d’une proie déjà prise au piège. Ses pas résonnaient doucement dans le couloir, réguliers, implacables. Anne le suivit des yeux au début, incapable de ne pas le regarder. Mais très vite, elle dut détourner le regard. C’était insoutenable.
Elle baissa les yeux vers le sol, vers ses talons qui tremblaient, vers ses cuisses déjà humides. Son souffle se fit court, haché. La panique cognait dans son crâne. Qu’est-ce qu’il fait ? Pourquoi il ne dit rien ?
Il s’arrêta derrière elle. Le silence pesa plus lourd encore. Elle sentit son regard glisser sur sa nuque, descendre le long de son dos, s’attarder sur la cambrure offerte, sur ses fesses nues. Son collier lui sembla peser une tonne. Elle n’osait plus respirer.
Quelques secondes passèrent. Une éternité. Puis ses pas reprirent, contournant son flanc. Lentement. Toujours sans un mot.
Anne sentit chaque regard comme une lame. Il la découpait, la disséquait. Ses yeux brûlaient, carnassiers. Il ne souriait pas, mais dans son silence, elle percevait une cruauté tranquille. Une jouissance froide à l’observer se consumer sous son regard.
Il me déshabille. Non… il me dévore. Il me met à nu alors que je le suis déjà.
Elle voulut parler, combler le vide, dire quelque chose pour briser cette attente. Mais sa gorge resta sèche. Ses lèvres rouges tremblaient. Aucun son.
Il s’arrêta à nouveau, devant elle cette fois. Son regard accrocha le sien. Longtemps. Trop longtemps. Elle voulut soutenir, mais ses yeux se détournèrent d’eux-mêmes. Elle baissa la tête.
La honte l’écrasa. La culpabilité, la peur, tout se mélangeait. Elle pensa à son Maître. Il voulait ça. Que je sois nue, offerte, inspectée. Une marchandise. Une pute. Son ventre vibra de dégoût et de fièvre mêlés.
Elle inspira trop vite. L’air ne passait plus. Elle eut la sensation d’étouffer, d’avoir le cou serré. Elle posa une main tremblante contre sa poitrine, comme pour chercher son souffle. Ses tétons durs sous ses doigts la trahirent encore. Même là, même dans la peur, son corps criait.
Il reprit sa marche. Tourna encore autour d’elle. Lenteur terrible, méthodique. Chaque pas l’enfonçait un peu plus dans sa honte. Elle sentait son dos ruisseler, sa nuque se raidir. Elle aurait voulu disparaître, se fondre dans le mur.
Pourquoi je reste ? Pourquoi je ne fuis pas ? Elle connaissait la réponse. Elle ne pouvait pas. Elle était à sa place. Le rôle était tracé.
Il s’arrêta une dernière fois, tout près. Son visage à quelques centimètres du sien. Ses yeux plantés dans les siens, brûlants, cruels. Elle baissa encore la tête, incapable de soutenir.
Elle se sentit rétrécir, se réduire à rien. Plus une femme, plus une personne. Un objet. Une pute nue, inspectée dans un couloir.
Le silence régnait. Et sous ce silence, son souffle court, ses cuisses moites, son cœur qui cognait trop vite. Elle avait honte, elle avait peur, elle étouffait.
Et pourtant, sous la panique, une vérité brutale : son corps vibrait de désir.
Chapitre 12 — Le premier ordre
— À genoux.
La voix claqua, basse, ferme, implacable.
— J’ai dis, à genoux, salope.
Anne eut un mouvement de recul, mais ses jambes plièrent aussitôt. Elle tomba sur ses genoux, la moquette râpeuse lui arrachant un frisson. Le collier serrait sa gorge, brilla sous la lumière crue. Ses mains tremblaient, elle respirait mal.
Il la regarda, planté devant elle. Et son regard… son regard brûlait d’une lueur carnassière.
— Voilà. Comme une chienne. C’est ça que t’es, hein ? Une chienne de merde, une traînée.
Il vit son visage se crisper, ses joues rougir. Elle baissa aussitôt la tête, incapable de soutenir. Sa voix trembla :
— Je… je vous en prie…
Il ricana. Il aimait ce moment : la voir se ratatiner, se réduire à rien sous ses mots.
— Tu me vouvoies, salope ? T’es encore une bourgeoise, toi ? Regarde-toi. À poil, en bas et talons, collier au cou. T’es rien. Juste une putain.
Anne gémit, secouée. Mais ses cuisses tremblaient, ses tétons pointaient. Il le vit. Et il sut qu’il avait frappé juste.
À l’intérieur, il souriait autrement. Il savait qu’il jouait un rôle. Tout avait été réglé avec le Maître, jusque dans le moindre détail. Les insultes, les gestes, le timing. Il n’était pas là pour la blesser, pas là pour se défouler. Il était là pour que ça marche, pour qu’Anne bascule, qu’elle croie vraiment être prise par un inconnu brutal, pervers, incontrôlable.
Et il s’amusait. Pas par cruauté réelle, mais par goût du jeu. Par plaisir de l’interprétation. Ce rôle de salaud lui collait à la peau, il le jouait à la perfection. Mais derrière ses yeux, il n’y avait aucune haine. Au contraire : une forme de bonhommie tranquille, presque de tendresse.
Il leva la main, pris la perche, déploya les pieds, et posa ainsi le trépied au sol pour que la caméra capte tout. Puis, il ordonna :
— Rampe.
Anne hésita, ses lèvres tremblaient. Mais elle obéit. Ses mains et ses genoux glissèrent sur la moquette. La caméra filmait tout : son cul offert, sa chatte humide, son collier brillant. Il la laissa avancer lentement, savourant chaque seconde de son humiliation.
— Regarde-toi. Une une catin. Tu ramperais jusqu’aux chiottes si je te le disais.
Elle gémit, ses joues en feu.
— Je… oui… monsieur…
Il rit, un rire sec, cruel.
— “Monsieur” ? C’est bien. Allez ! Dis que t’es une pute, une ordure, un sac à foutre.
Anne hésita, ses lèvres rouges tremblaient. Puis elle céda, honteuse, la voix basse :
— Je… je suis une pute, monsieur.
Il fronça les sourcils, secoua la tête.
— Plus fort, sale chienne. Qu’on t’entende au bout du couloir.
Sa voix monta, déchirée :
— Je suis une pute !
Le silence retomba, écrasant. Il la fixa longuement, vit la honte brûler sur son visage, vit ses cuisses trembler, vit l’humidité briller entre elles. Il sentit une pointe de fierté. Anne jouait son rôle aussi, malgré elle. Elle pliait. Elle obéissait. Elle y croyait. Elle entrait exactement là où lui et le Maître l’avaient conduite. Il s’approcha, posa une main lourde sur sa nuque, la pressa doucement vers le sol. Son ton redevint tranchant :
— Lèche.
Anne sursauta, ses yeux s’écarquillèrent.
— Je… je vous en prie…
— Lèche, ordure. Ou je me fâche. Tu ne voudrais que je me fâche ?
— Non Monsieur.
Elle hésita, son souffle trembla. Puis elle obéit. Sa langue toucha le sol. Goût âcre, poussière, dégoût. Elle ferma les yeux, gémit, secouée de honte.
Il éclata d’un petit rire mauvais.
— Voilà. Un vrai paillasson. Une souillon. Tu lèches le sol comme une bouffeuse de queue, et tu mouilles en plus, salope.
Elle releva un instant les yeux, tremblante. Il planta son regard dans le sien, dur, cruel. Mais au fond, derrière ce masque, il se dit : Tiens bon, ma fille. Tu joues ta part. Tu plonges. Tu vas t’y perdre, et c’est ça que ton Maître voulait. Il aimait ça. Pas la salir pour lui. La salir pour elle. Parce qu’il savait que c’était son fantasme, son vertige. Et il allait l’y pousser, sans faillir. Anne, elle, croyait voir un inconnu qui la traitait comme une ordure. Elle y croyait. Et c’était ça qui comptait.
Chapitre 13 — La déchéance
À quatre pattes, la nuque encore lourde du poids de sa main, Anne sentit un déclic en elle. Son souffle restait court, son cœur cognait, mais une pensée surgit, claire : Ce n’est pas possible autrement. C’est lui. C’est le client.
Cette idée, au lieu de l’écraser, la rassura. Oui, c’était logique. Tout collait. Sa présence, son silence, son autorité. Son Maître n’aurait pas laissé un vrai inconnu la croiser ainsi, nue, dans un couloir d’hôtel. C’était bien trop dangereux. Il avait prévu le coup.
Cet homme-là était forcément celui qui l’attendait. Une chaleur monta dans son ventre. Alors, je peux jouer. Je peux me laisser aller. Si c’est lui, je suis sa pute. Si ce n’est pas lui… alors je suis une grosse salope. Et dans les deux cas, je gagne. Cette conviction la libéra. Elle leva les yeux vers lui, le cœur battant, mais plus apaisée. Prête à plier. Prête à jouir de l’humiliation.
Il leva légèrement le pied, tendit sa chaussure devant son visage. Sa voix, basse, tranchante :
— Lèche.
— Oui Monsieur
Anne hésita une seconde. La panique revint, fugace. Mais l’ordre ne souffrait pas de refus. Elle baissa la tête, tira la langue. Sa bouche effleura le cuir râpeux. Odeur de poussière, de crasse, de vieux tabac imprégné. Un goût âpre, dégueulasse, qui lui donna envie de reculer. Mais elle continua. Sa langue glissa, sa joue se frotta contre la chaussure.
— Plus fort.
— Pardon Monsieur.
Le ton sec, implacable. Anne obéit. Elle écrasa sa joue contre le cuir, sa langue s’acharna. Ses yeux s’embuaient, ses joues brûlaient de honte, mais son ventre vibrait. Je suis une pute. Je le veux. Je le choisis. Il ricana doucement.
— Voilà. Chienne. Paillasson. Regarde-toi, grosse putain.
Chaque mot la cinglait, mais elle en rougissait d’excitation. Sa chatte luisait déjà, coulait entre ses cuisses ouvertes. Il fit un pas. Elle comprit aussitôt. Ses mains, ses genoux, son corps entier suivirent. Elle rampa derrière lui, comme une bête. Sa langue toucha le sol, aspira la poussière, la crasse, suivant la trace de ses pas.
— C’est bien sale merde, tu comprends vite
— Merci Monsieur.
Le silence du couloir était total. Seuls ses halètements, ses gémissements étouffés résonnaient. Ses genoux râpaient la moquette, sa langue se souillait contre le sol. Chaque mouvement l’abaissait davantage, mais chaque humiliation nourrissait sa fièvre.
Oui… c’est ça… Je rampe, je lèche, je me traîne comme une traînée.
Elle osa un coup d’œil vers lui. Sa silhouette avançait dans le couloir, tranquille, implacable. Il ne se pressait pas. Chaque pas était une torture calculée, un ordre silencieux. Et elle suivait, docile, humiliée, mais plus libre que jamais. Elle pensa à son Maître, derrière l’écran, qui verrait tout. Elle lui offrirait ce spectacle : sa chienne rampant dans un couloir, langue sur le sol, réduite à rien. Un gémissement lui échappa, bas, rauque, incontrôlable.
Elle n’était plus Anne. Elle n’était plus la bourgeoise crispée par la honte. Elle était une pute rampante, offerte, qui trouvait dans la crasse même la trace de sa liberté. Et au fond, elle priait que ce jeu continue encore. Le sol était crade, sa bouche avait un gout de poussière, sa langue était sale, sèche. Mais là, dans les pas de cet inconnu, elle rampait, léchait ses pas. Elle était en paix. Sereine. Excitée comme jamais elle ne le fut. Une honte terrible. Mais à sa place.
Chapitre 14 — Brutalité
Il s’arrêta net. Anne, à quatre pattes derrière lui, haletante, s’immobilisa. Ses mains tremblaient sur la moquette, ses genoux brûlaient. Lentement, il pivota pour lui faire face. Son regard glacé la transperça, ses yeux brillants d’une perversité tranquille.
— Releve ton cul. Bien haut. Les cuisses bien écartées. Et continue de lécher la moquette.
Anne gémit, honteuse, mais obéit. Ses bras fléchirent davantage, ses reins se cambrèrent. Son cul, déjà marqué de rouge, s’offrit au néon blafard. Ses lèvres luisantes brillaient, ses cuisses tremblaient. Elle sortit la langue et la passa sur le sol rugueux. Le goût amer de poussière et de détergent lui râpa la bouche.
Un bruit lent parla l’air. Il retirait sa ceinture. Le cuir glissa hors des passants avec un claquement brutal. Anne sursauta, son souffle se bloqua. Son ventre se contracta, ses épaules se figèrent.
Le premier coup tomba. Le cuir claqua violemment sur sa fesse gauche. Un feu aigu lui traversa la peau. Elle hurla presque, mais resta en place. Sa langue toucha encore la moquette, souillée de poussière. Le deuxième coup, plus violent encore, marqua l’autre fesse. La douleur lui arracha un gémissement rauque. Ses yeux s’embuèrent, mais son cul resta offert, ses cuisses bien écartées. Les claquements se répétèrent, brutaux, nets. Le couloir vide amplifiait leur écho, comme si l’hôtel entier devenait complice de son humiliation. Anne pleurait presque, mais son sexe coulait déjà. La brûlure du cuir se mélangeait à une jouissance trouble, inavouable.
Il ricana, d’une voix dure :
— Voilà. Là, tu ressembles à une vraie chienne.
Anne hocha faiblement la tête, incapable de répondre. Sa gorge sèche ne laissait passer que des gémissements. Il remit lentement la ceinture à sa taille, comme si la scène était close.
— Va chercher tes affaires. Et le téléphone. Regarde bien la caméra. Je veux que tu te voies, plus tard. Que tu revoies ta gueule de souillon, ta langue sur le sol, ton cul marqué.
Anne cligna des yeux, interdite. Son téléphone… Oui, elle l’avait laissé sur son trépied, près de la cabine. Le manteau, la robe en latex, tout y était.
— À quatre pattes, ajouta-t-il. Une fois là bas, à un mètre, montre bien ton gros cul à la caméra, remue, soit fère d’être trainée, d’être humiliée. Tu es obéissante, docile, bien salope, soit fière de toi.
— Oui, Monsieur, merci Monsieur.
— Allez sale merde !
Elle hocha la tête, docile. Ses mains reprirent appui, ses genoux râpaient la moquette brûlante. Elle se mit en marche, chaque mouvement réveillant la douleur cuisante de ses fesses marquées. Elle avança, lentement, fixant bien la camera qui approchait, elle savait que le type l’observait, elle se délectait de se montrer ainsi, avançant comme une chienne.
Elle eut un éclair. Elle s’arrêta. Aboya. Fit la belle, puis, se tourna un peu. Elle regarda le type, et se mit à lécher longuement la moquette. Il veut ma honte, ma dignité, m’humilier, hé bien voilà, reagrde moi tomber, regarde ma déchéance, et bande mon salaud, bande bien, j’espère bien te vider les couilles mon gros porc et je vais te faire jouir, tu vas voir comment je te bouffer le chibre toi, et je vais boire ton foutre, m’en régaler Regarde moi bien, et mate mon gros cul.
Elle se remit en route, fit comme ordonné en montrant bien son gros cul rougit et marqué par la ceinture. Elle se leva et ramassa ses affaires. Puis elle pris le trépied et se filma. La perche tremblait dans sa main. Elle filmait sa langue pendante, son collier serré. L’image qu’elle donnerait à revoir, plus tard, la terrifiait. Mais elle en vibrait déjà.
Oui, c’est lui le client. Elle se le répétait, comme un mantra. Forcément, c’est lui. Sinon… sinon je viens vraiment de me faire humilier par un inconnu. Nue. Filmée. Et j’ai adoré ça.
Cette pensée la traversa comme un éclair. Elle sentit ses tétons se dresser à nouveau, douloureux sous l’air froid. Son ventre vibrait. Alors dans les deux cas, je gagne. Si c’est lui, je suis la pute de mon Maître. Si ce n’est pas lui… je suis une salope, et j’aime ça.
Elle fit demi-tour, revint vers lui. Chaque pas, chaque claquement de talon résonnait comme un aveu. Et au fond d’elle, une certitude folle s’imposait : oui, elle voulait que ce soit lui. Mais si ce ne l’était pas… alors elle n’était plus qu’une salope consentante, humiliée, qui en redemandait. Et cette pensée, loin de l’effondrer, la fit sourire. Elle l’éleva.
Chapitre 15 — La chambre
Anne avançait lentement dans le couloir, nue, les bras chargés de son manteau, de la robe rouge chiffonnée, du trépied et du téléphone. Ses jambes tremblaient, ses fesses encore marquées par les coups de ceinture la brûlaient, mais elle se tenait debout, droite. Ses yeux luisaient d’une fièvre trouble, ses joues rougies par la honte et l’excitation.
Lorsqu’elle arriva à sa hauteur, l’homme tendit la main. Sans un mot, il prit ses affaires. Il saisit aussi le téléphone, fit pivoter la caméra, et la braqua sur elle. Anne le regarda faire, interdite. Son ventre vibrait : il allait filmer, lui aussi. Sa déchéance allait avoir un témoin supplémentaire.
Il ouvrit enfin la porte de la chambre. Un déclic sec, puis il poussa le battant. La pièce était banale, impersonnelle : lit double, moquette grisâtre, lampe jaunâtre sur la table de chevet. Mais pour Anne, cette banalité devint soudain le décor de son basculement.
Sa voix claqua, froide, tranchante :
— Entre. Toujours à quatre pattes. Lèche le sol.
Anne sentit son ventre se contracter. Elle hésita une seconde, ses yeux cherchant une échappatoire. Mais son corps céda aussitôt. Elle posa ses mains et ses genoux sur la moquette, sentit les fibres râper sa peau nue. Elle avança lentement, sortit la langue, et la passa sur le sol. Le goût amer, poussiéreux, lui arracha une grimace. Elle gémit, mais continua.
Derrière l’écran du téléphone, l’homme filmait. Son regard restait dur, son rôle de salaud collé au visage. Mais à l’intérieur, il souriait autrement. Il se souvenait des échanges avec le Maître sur Twitter, des détails convenus, du plan minutieusement ficelé. Et il s’amusait. Gentiment, presque tendrement, derrière le masque du pervers. Il sortit alors quelques billets de sa poche et les agita devant elle, juste au-dessus du sol.
— Viens chercher. Avec ta gueule de chienne. Viens chercher.
Anne leva les yeux. Un large sourire se dessina aussitôt sur son visage rougi. Son ventre vibra, ses seins lourds se balancèrent. Elle avança encore, léchant la moquette, le souffle court, le cœur en feu. Putain, c’était bien lui, les enfoirés, ils m’ont foutu un belle trouille. Mais, j’ai gagné, du fric, et surtout, je suis vraiment ce que mon Maitre avait vu : une putain de salope, une affamée de cul. Je me suis régalée d’être humiliée comme ça, putain, c’est flippant, mais quel sacré pied merde ! Quelle honte ! Oui, mais quel pied bordel !
Arrivée près des billets, elle les renifla. Elle poussa un petit aboiement, rauque, timide d’abord, puis plus franc. Son cul se dandinait, offert, tremblant. Elle aboya encore, renifla les billets comme une bête affamée. La main de l’homme glissa sur sa tête. Ses doigts se perdirent dans ses cheveux, frottèrent son cuir chevelu.
— Bonne chienne.
Anne gémit de plaisir, aboya encore, dandinant des hanches. Elle frotta sa joue contre le sol, puis leva la tête, ses yeux brillants fixés sur les billets. Elle ouvrit la bouche, tenta de les saisir. L’homme retint la liasse. Il ricana.
— Pas si vite, souillon.
Anne grogna, frustrée. Elle tenta de mordre, de reprendre les billets avec ses dents. Il tira encore, amusé. Elle insista, grogna plus fort.
Il éclata d’un rire bref. Ses yeux brillaient d’un plaisir cruel. Il relâcha soudain. Les billets glissèrent entre ses dents. Anne tomba presque en avant, mais redressa la tête aussitôt, triomphante, les billets dans la bouche.
— Voilà. Bonne salope. T’as gagné ton os.
Elle aboya, heureuse, se tourna sur elle-même, les billets serrés entre ses lèvres. Elle se roula sur le dos, exhibant sa chatte humide, ses seins lourds, ses tétons dressés. Elle haletait, fière, offerte. Il se pencha, son sourire mauvais accroché à ses lèvres.
— Maintenant, tu vas sucer. Et tu vas me donner ton gros cul que tu agites sous mon nez là. Il paraît que tu adores te faire enculer.
Anne écarquilla les yeux. Un gémissement rauque s’échappa de sa gorge. Elle aboya, secoua la tête comme une bête, dandinant, excitée à l’excès. Elle se roula encore au sol, ses mains griffant la moquette, ses jambes écartées. Elle aboya encore, se cambra, puis se retourna. Sur le dos, offerte, elle leva les jambes, les cuisses grandes ouvertes. Son sourire éclatait, large, lumineux. Elle grogna, haleta, supplia sans mots.
Le type éclata de rire. Il fit glisser son vieux jean. Le tissu tomba mollement sur ses chaussures. Son pull élimé suivit, jeté au sol. Puis il sortit sa bite, longue, épaisse, veinée. Une queue lourde, large, qui bandait avec une vigueur inattendue. Anne gémit, son ventre se noua. Elle la fixa, hypnotisée. Son cul allait être ouvert, déchiré, rempli jusqu’à la douleur. Elle le savait. Et son corps entier vibrait d’impatience.
Elle se roula de nouveau, excitée comme une bête. Sa langue pendait presque, son rire nerveux se mêlait à ses aboiements. Elle lécha encore le sol, ses joues frottant la moquette.
— Tu vas bien sucer et me donner ton gros cule sale pute ?
— Oui, Monsieur, je feras selon vos envies. Toutes vos envies.
Elle n’était plus qu’une boule de fièvre, un mélange insensé de peur, de honte et de joie pure. Elle rampait, aboyait, se roulait. Il la regardait, amusé, caméra à la main. À l’extérieur, il était le salaud, le client froid, pervers, implacable. À l’intérieur, il souriait doucement. Elle y est. Elle a plongé. Elle est à sa place. Et ce soir, elle ne l’oubliera jamais.
Il posa le trépied de façon à ce que le téléphone puisse capter tout la scène obscène qui allait se dérouler. Puis, il branla sa queue déjà raide et lourde.
— Allez, chienne. Au boulot.
Anne aboya, heureuse, le visage rayonnant. Elle se jeta à quatre pattes, les yeux brillants, la bouche ouverte. Elle n’avait jamais eu autant hâte de souffrir et de jouir. Et elle savait qu’elle s’en souviendrait toute sa vie.
La caméra ne perdit une miette. Le maitre aurait de quoi se régaler. Anne y pensa. Elle était fière.