Chapitre 1 – L’aire de repos
Clignotant. La bretelle de sortie. Anne sent son cœur cogner dans sa poitrine. Peur ? Un peu. Anxiété ? Sans doute. Panique ? Certainement pas.
Elle n’était plus cette femme muselée par ses propres chaînes. Elle avait appris à laisser venir la peur, à la regarder droit dans les yeux sans se laisser dévorer. Son Maître était là, solide, à ses côtés. Sa présence suffisait à dissoudre les ombres et à rallumer ce feu qui la consumait de l’intérieur.
Elle se savait prête. Prête à dire oui. Prête à tout encaisser, tout goûter, tout prendre. Pute, chienne, dépravée : les mots roulaient dans sa tête comme une prière qu’elle murmurait à elle-même.
Elle avait choisi sa tenue avec soin. Les talons claquants qui allongeraient sa démarche. Les bas à jarretière, dentelle délicate pour enrober son vice. Pas de culotte. Pas de soutien-gorge. Juste la longue chemise blanche de son Maître, laissée ouverte, flottant sur sa peau nue. Rouge à lèvres écarlate, trait de crayon appuyé : une bouche de salope, prête à avaler ce qu’on voudrait bien y déposer.
Elle se pencha légèrement vers lui, comme pour tester le terrain. Il esquissa un sourire, les yeux rivés sur la sortie qui approchait.
— Il se passe quoi dans ton esprit la Chienne ?
Elle planta son regard dans le sien, sans flancher.
— Je veux être utilisée. Je veux me salir. Je veux vider quelques bourses ce soir.
Sa voix ne tremblait pas. Elle ne cherchait ni excuses ni échappatoires. Elle affirmait, calmement, son choix.
L’image la traversa : un alignement de camions, les moteurs qui ronronnent au ralenti, les silhouettes massives des routiers, les rires, les regards lourds. Elle en frissonna. Non de dégoût, mais d’excitation. Elle avait le ventre serré, certes, mais ce n’était pas la peur. C’était la jouissance qui montait déjà, le vertige de l’interdit, la promesse de se perdre un peu plus profondément.
Il posa une main ferme sur sa cuisse nue.
— Anne, rappelle-toi…
— Que je suis à toi, totalement. Sans conditions.
Il hocha la tête. La sortie était là. Le clignotant cliquetait encore, comme un métronome qui battait la cadence de son abandon.
Anne sourit. Ce soir, elle ne serait pas Anne. Elle serait leur chienne.
Chapitre 2 – Parade sous la pluie
Fin de journée. Un dimanche de septembre. Ciel bas, gris, noyé de bruine. La pluie fine collait aux vitres, gorgait l’air d’humidité. L’aire de repos semblait presque désertée du monde ordinaire, mais les camions massés là formaient une enclave brutale, virile, où tout pouvait basculer.
Anne ralentit. Un tour lent du parking, comme un prédateur qui jauge ses proies. Les mastodontes alignés, les rideaux tirés, trahissaient les chauffeurs en repos. Certains dormaient, d’autres attendaient, les yeux rivés sur l’extérieur, à l’affût d’un signe.
— Ouvre ta chemise.
La voix de son Maître claqua, sèche, sans appel.
Anne eut un sursaut. Encore ce petit reste de retenue, ce frein invisible, vestige de son ancienne vie. Elle eut un pincement dans le ventre, mélange d’angoisse et d’excitation. Son sourire se dessina malgré elle.
— Ouvre. Qu’ils voient. Qu’ils comprennent.
Elle obtempéra. Lentement, elle écarta les pans de la chemise blanche. La pluie fine accentuait l’effet : ses lourdes mamelles se dressaient dans l’air moite, ses tétons gonflés, insolents, comme une provocation.
— Voilà… Son Maître éclata d’un rire froid, aussitôt suivi d’une bordée d’insultes :
— Regarde-toi, salope. Bourgeoise impudique, dévergondée. T’es là pour ça, hein ? Pour ces porcs, pour vider leurs couilles. T’es fière, connasse ? Dis-le ! Ça te fait quoi de tourner comme une chienne en chaleur ?
Les mots fouettèrent Anne plus sûrement qu’un cuir. Ils lui brûlaient l’ego, mais apaisaient ses doutes. Elle les buvait comme une évidence. Oui. C’était elle. Elle était cette putain offerte, en quête de regards et de bites anonymes.
Sa voix sortit ferme, assumée, presque joyeuse :
— Ça me fait du bien, Maître. Énormément de bien. Et ça m’excite terriblement.
Le moteur ronronnait au ralenti. Le parking s’étendait devant eux, terrain de jeu sale et prometteur. Dans la buée des vitres, Anne n’était plus une femme ordinaire. Elle était une salope en parade, guidée par la main ferme de son Maître. Et se régalait.
Chapitre 3 – L’annonce
Encore un tour. Lent, presque cérémoniel. Chaque mètre avalé sur le bitume du parking sonnait comme une proclamation silencieuse :
« Messieurs, la Chienne est là. Le vide-burnes est en vitrine. Regardez-moi. Matez mes mamelles. Je suis impudique. Je suis une salope. Je suis ouverte à toutes vos perversions. »
Anne n’avait pas besoin de parler. C’était son corps qui parlait, sa chair offerte derrière la vitre embuée, sa chemise entrouverte qui laissait éclater ses tétons durs, sa bouche écarlate qui brillait comme un signal.
Elle imaginait les regards, elle espérait qu’ils voyaient. Elle voulait que son message circule, qu’il se glisse de cabine en cabine : ce soir, une chienne était là, prête à ramper.
Elle voulait du cul. Brutal. Animal. Sale. Elle voulait sentir des mains rugueuses pincer ses tétons, malaxer ses lourdes loches comme de la viande. Elle voulait qu’on la fouille sans douceur, qu’on la retourne, qu’on la visite comme on inspecte un trou. Elle voulait être réduite à la pure chair, sans masque, sans humanité, libre parce que ravalée au rang d’animalité.
La voiture finit sa ronde et se gara au fond du parking, à l’écart, en bordure du champ. Ici, pas de rideaux tirés. Les silhouettes des camions s’alignaient, muettes, promesses obscènes.
Anne coupa le moteur. Son Maître la regarda, un sourire dur aux lèvres.
— Voilà. Maintenant, on attend.
Il voulait qu’elle sente le lieu, qu’elle s’imprègne de l’odeur d’huile, de gasoil, de sueur et de solitude. Ce n’était que sa première fois ici. Plus tard, quand elle serait prête, il l’enverrait marcher entre les mastodontes, exhiber sa chair offerte à chaque portière entrouverte. Mais pas ce soir. Ce soir, il voulait la garder près de lui, l’observer, la polir, l’éduquer.
Anne hocha la tête. Elle savait qu’il avait raison. Elle était gourmande, avide, mais encore timide. Une chienne, oui, mais une chienne qui devait apprendre à ramper avec fierté.
Elle détacha sa ceinture, glissa plus bas dans le siège, ouvrit grand sa chemise, écarta les cuisses autant que l’habitacle le permettait. La pluie dessinait des traînées brillantes sur la vitre, comme autant de regards liquides.
Elle ferma les yeux. Laissa les insultes de son Maître la fouetter.
« Pute. Chienne. Vide-burnes. »
Chaque mot claquait comme une lanière.
Chaque mot attisait le feu.
Ses mains se posèrent sur son corps, sans hésiter. Elle se caressa, se pinça, se frotta. Elle n’avait plus de pudeur, plus de retenue. Juste cette attente brûlante : qu’on vienne lui arracher ce qui lui restait de dignité, qu’on la consacre enfin pour ce qu’elle était.
Une salope dévouée. Une offrande.
Chapitre 4 – L’attente
Les minutes s’égrenaient, lourdes comme des pierres. Chaque seconde appuyait sur son ventre brûlant. Mélange de douleurs sourdes, de pulsions acérées, de désirs irrépressibles.
Son Maître la tenait en laisse. Pas une laisse de cuir. Une laisse de mots. Chaque insulte, chaque ordre resserrait l’étau invisible autour de son cou.
Anne avait ce défaut, cette tare délicieuse : jouir trop vite, basculer dans une transe. Avant, c’était sa fuite. Elle se déconnectait, se dissociait, se perdait dans l’oubli pour ne rien garder. Et puis, au réveil, tout disparaissait : les images, les brûlures, les désirs, les souvenirs. Vide.
Mais plus maintenant. Plus jamais. Elle ne voulait plus s’effacer. Elle voulait que chaque instant s’imprime, que chaque sensation devienne un fragment de sa nouvelle identité. Elle écrivait son propre journal, dans sa chair.
Elle n’était pas la proie d’un salaud croisé vingt ans plus tôt. Elle n’était plus cette victime. Elle était une femme. Consciente. Libre d’être salope. Libre de se donner. Elle avait choisi sa tenue, son rouge, ses bas. Elle avait choisi d’être là, offerte, sur ce parking crade, aux côtés de son Maître. Elle avait choisi d’obéir. De dire « Oui », à tout. Tout simplement.
Il la guidait, sa voix martelant :
— Souviens-toi. Les marches. Tu descends. Tu descends là où tu veux être : à mes pieds. Obéissante. Docile. Avide. Brûlante. Sens ton ventre. Touche ta moule. Raconte-la. Dis-moi sa chaleur, dis-moi comme elle est gonflée. Raconte.
Anne gémit doucement. Sa main glissa entre ses cuisses, sans retenue. Elle ferma un instant les yeux. Sa main de femme obéissait, mais c’était lui qu’elle sentait. Lui qui la caressait à travers elle, lui qui l’ouvrait, lui qui l’habitait.
Un mouvement dehors. Une ombre. Deux. Peut-être trois. Massives, épaisses. Des silhouettes de routiers qui se dessinaient dans la pénombre naissante et humide. Un choc électrique traversa Anne. L’adrénaline fit éclater son souffle. Son excitation monta en flèche, brutale, incontrôlable.
Non. Ce n’était plus un fantasme. Non. Ce n’était plus une de ces histoires lues sur le canapé.
C’était réel. Brutalement réel.
Chapitre 5 – L’ouverture
Anne répondit, docile, ardente.
Sa voix basse vibrait, chaque mot une offrande :
— Ma chatte est brûlante… trempée… mes lèvres sont gonflées… elles s’ouvrent toutes seules…
Elle glissa trois doigts en elle, bascula son bassin pour mieux les accueillir. Un gémissement rauque s’échappa de sa gorge.
— Je suis trempée, Maître…
Naturellement, ses deux mains se posèrent sur son sexe. Dans un geste obscène, elle écarta sa chair. Son clito, gonflé, gorgé de sang, brillait dans la lueur blafarde des réverbères. Indécent. Exubérant.
Elle savait qu’on la voyait. Cette pensée la fit chavirer. Être observée la rendait douce et folle à la fois, comme envoutée.
Son Maître ne la lâchait pas. Sa voix, cinglante et précise, était la laisse invisible qui la maintenait en place. Il la faisait monter, puis la calmait d’un mot, d’un ordre. Elle haletait, asphyxiée de désir, mais heureuse de n’avoir plus aucun choix.
Obéir. Juste obéir.
C’était ce qu’elle savait faire de mieux.
Elle apprenait à planer, à tutoyer les nuages, avant de redescendre au ras des arbres, caressée par le vent chaud de l’impudeur. Sa moule grande ouverte devenait un spectacle dérangeant, obscène et raffiné tout à la fois. Crasse et sublime.
Anne rouvrit les yeux. Ses pupilles brillaient, éclaboussées de désir. Elle fixa son Maître, comme pour lui dire : Regarde, je suis bien ta pute, ta traînée, ta chienne.
Elle sentait sa dignité se dissoudre. La traînée prenait toute la place. Ses trous criaient famine. Son envie de queue montait comme une fièvre.
Un soupir jaillit, mélange de désir, de joie et d’abandon. Elle savourait l’instant, pleinement, comme jamais elle ne s’était autorisée à le faire.
Elle n’était plus en fuite. Elle était là. Offerte. Présente. Vivante.
Chapitre 6 – La première main
Anne resta ainsi. Indécente. Vulgaire. Sa chatte grande ouverte, tenue par ses mains comme une offrande obscène. Elle était en fièvre, le corps en ébullition, les yeux rivés vers l’extérieur. Un sourire fendit son visage.
Ils étaient là. Alignés. Queue en main, la fixant avec des regards de bêtes affamées. Bedonnants, mal habillés, mal rasés. Rien d’attirant. Rien de glamour. Tout puait le gasoil, la sueur, la crasse.
Et c’était précisément ça qui la faisait saliver. Laideur. Brutalité. Animalité. Le sexe nu, primitif, sans caresse ni poésie. Du cul pour du cul.
Anne gémit, la bouche humide, la chatte ruisselante. Elle n’avait plus qu’un mot en tête : chaleur. Elle était en chaleur. En rute. Chienne en rut, prête à tout avaler, à tout encaisser.
Elle tourna la tête vers son Maître, suppliante :
— Libérez-moi… s’il vous plaît, Maître.
— Tu vas tout faire ?
— Oui, Maître. Absolument tout. Tout ce qu’ils voudront. Tout ce qu’ils m’ordonneront. Sans retenue.
— Voilà une bonne petite bourgeoise chienne…
Anne sourit, les yeux brillants :
— Et vous me regarderez… Vous verrez chaque seconde. Je veux que vous soyez fier de moi, de votre éducation, de votre dressage.
Il ricana, sec et satisfait :
— Ne t’en fais pas. Je compte bien savourer. Regarde-toi… Regarde comme tu es déjà dépravée.
Elle éclata d’un sourire. Oui. Elle était prête. Prête à se faire tringler, pour la première fois, sur un parking de poids lourds.
— Ouvre la vitre.
La voix du Maître claqua comme un ordre militaire.
— Laisse-les te toucher. Qu’ils goûtent. Qu’ils aient faim de toi. Qu’ils deviennent fous de crasse et de désir.
Anne obéit. La vitre glissa, lentement, comme une barrière qui tombe. Une main entra. Rude. Grasse. Étrangère. Elle se saisit de sa mamelle et la serra à lui faire mal. Anne gémit. Pas de douceur. Pas de tendresse. Juste de l’envie brute, bestiale. Et c’était délicieux. C’était doux en elle.
Chapitre 7 – Le siège des mains
Les minutes s’étaient effacées, avalées par le bruit de la pluie fine et le souffle chaud qui emplissait l’habitacle.
Anne n’était plus seule. Elle ne l’avait jamais été. Les silhouettes l’entouraient, pressantes, avides. Des mains surgissaient, dures, calleuses, imprégnées de gasoil et de tabac froid.
Une première main avait déjà happé son sein, brutalement, jusqu’à lui arracher un cri. La douleur s’était transformée en une pointe de jouissance, tranchante et exaltante. Puis une seconde, plus basse, avait trouvé son chemin. Elle la sentit sur son clito, un frottement abrupt, sans préliminaires. Juste l’avidité. Pas une caresse : une prise.
Les doigts s’enfoncèrent dans sa chatte. Combien ? Elle ne savait pas. Deux, trois ? Qu’importe. Ce qui comptait, c’est qu’on la fouillait. Qu’on la violait des mains avec une brutalité animale. Sa moule réclamait, s’ouvrait, et avalait chaque pénétration comme une bête affamée engloutit sa pitance.
La cadence s’imposa vite. Un va-et-vient hargneux, pas une étreinte, mais une prise de possession. Anne se cambra, son bassin cherchant à mieux engloutir ces doigts sauvages. Sa respiration se brisa. Un gémissement guttural traversa ses lèvres peintes, étalant son rouge comme une morsure.
Autour d’elle, ça grondait. Des râles. Des respirations lourdes, graisseuses. L’odeur de bouffe rance, de sueur accumulée dans des cabines exiguës. Elle les entendait baver, saliver comme des chiens. Elle percevait le bruit des queues frottées à la hâte, peau sèche contre peau moite, le rythme saccadé des branlettes pour maintenir l’érection, coûte que coûte.
Bander, ici, n’était pas simple. Trop d’yeux, trop de ventres serrés. Mais la solution était là : elle. Son corps. Sa chair. Son sexe grand ouvert. L’image d’une bourgeoise livrée en pâture. Alors ils forçaient, ils serraient leurs queues, ils crachaient dans leurs mains, ils râlaient pour ne pas faiblir.
Anne gardait les yeux ouverts. Elle voulait tout voir. Les ventres, les doigts qui s’agitaient en elle. Les mains sales qui marquaient sa peau blanche. Son bassin dansait malgré elle, rythmé par la brutalité des pénétrations.
Une main tira sur son clito, avec férocité. La douleur la transperça. Elle eut un rictus, immédiatement suivi d’une vague de chaleur. Son clito hurlait, mais son sexe s’en gorgeait encore plus. On recommença. Plus fort. On pinça, on tira, on tordit.
En même temps, une autre main écrasait sa tétine, la tirait avec une cruauté méthodique. Anne brailla, secouée par la douleur, mais son gémissement glissa aussitôt en soupir de plaisir. Elle souriait, putain. Elle souriait à travers la souffrance.
Elle en voulait plus.
Les insultes fusèrent.
— T’aimes ça, petite pute ?
Anne hocha la tête, les yeux brillants :
— Oui… encore… faites-moi mal.
Alors ils obéirent. Pas par dévotion, mais par vice. Ils la maltraitèrent, la triturèrent, pinçant son clito avec rage, tordant ses tétons jusqu’à lui arracher des cris brisés. Elle gémissait de douleur, mais sa moule dégoulinait de plaisir. Sa peau luisait de sueur et de pluie, offerte comme une viande trop fraîche au marché.
Les respirations autour d’elle se firent plus rauques, plus pressées. Le claquement des poignets s’intensifiait. On voulait jouir. On voulait bander assez fort pour la prendre. Et pour ça, il fallait la voir hurler, il fallait la voir jouir de sa propre humiliation.
Anne bascula. Son corps vibrait, chaque nerf à vif. Elle ne tenait plus. Elle aboya. Sans qu’on le lui demande. Sans qu’on l’ordonne. Elle aboya comme une vraie chienne, perdue dans l’extase.
Un silence bref. Puis des rires. Un sourire parcourut l’assistance.
— Ho, en voilà une qui aboie…
Ils se marrèrent, rauques, gras. Elle entendait les mots, mais ne ressentait plus la honte. Juste l’ivresse. Une main reprit son clito, le branlant avec rage, une autre tordit sa tétine meurtrie. Elle hurla. Elle gémit. Elle supplia.
Son ventre n’était plus qu’un brasier. Elle voulait des queues. Des vraies. Pleines. Raides. Et par la vitre ouverte, elle les voyait. Noires, veinées, brillantes de salive. Alignées comme des armes, prêtes à la charger.
Anne en voulait une en bouche. Une en chatte. Une dans le cul. Elle voulait être remplie, prise, violée par la faim crasseuse de ces mâles. Mais pour l’instant, elle n’avait que leurs mains. Et leurs mains suffisaient à la briser d’excitation.
Anne n’était plus qu’un souffle, un râle, une chienne en feu.
Elle ouvrait grand la bouche, comme pour avaler l’air, mais ce n’était pas de l’air qu’elle voulait. Elle voulait de la queue. Pleine gorge. Plein ventre. Plein cul. Elle voulait être comblée, utilisée, percée de toute part.
Par la vitre entrouverte, elle voyait les sexes bandés, brandis comme des armes. Des queues épaisses, veinées, brillantes de salive crachée à la hâte. Des mains s’acharnaient sur ces tiges lourdes, pour les maintenir droites, bien raides.
Elle restait là, coincée dans son siège, offerte comme une bête d’exposition. Sa chemise grande ouverte, ses cuisses écartées, ses seins maltraités par des mains crades. Le parking entier semblait s’être figé autour de son corps.
Une queue s’approcha de la vitre ouverte. Épaisse, gonflée, luisante de salive. Une main la dirigea vers elle.
— Tiens, chienne. Sers-toi.
Anne n’hésita pas. Ses doigts glissèrent autour de la verge, fermes, dociles. Elle la branlait comme on obéit, cadence appliquée, gestes francs. Chaque aller-retour faisait grogner le routier, ses hanches poussant en avant, son ventre ballottant contre la portière.
Mais elle n’avait pas que ça. Les mains continuaient leur travail de démolition. Une tirait son téton, le tordait, l’allongeait comme pour l’arracher. Une autre écrasait son clito, le frottait avec une hargne inhumaine. Dans sa chatte, les doigts s’enfonçaient et ressortaient, avec une régularité brutale.
Anne haletait, les joues rouges, la bouche entrouverte. Elle sentait tout en même temps : la verge dure qu’elle branlait, les doigts sales en elle, la douleur de sa tétine martyrisée, la brûlure de son clito malmené. Et tout cela ne faisait qu’une seule chose : attiser le brasier au creux de son ventre.
— Regarde-moi ça… fit une voix grasse.
— Une bourgeoise bien docile…
— Elle branle comme une pro, la salope.
Les rires gras fusèrent. Anne garda les yeux ouverts, consciente. Elle voyait les ventres, les mains, les queues qu’on agitait pour rester dures. Elle voyait sa propre main serrée autour de la bite qu’elle caressait avec zèle. Elle souriait. Un sourire obscène, lumineux de perversion.
Son Maître parlait derrière elle, voix posée, autoritaire :
— Continue, chienne. Fais-les bander. Montre-leur ton savoir-faire. Mais toi, tu n’exploses pas. Tu tiens. Tu savoures. Tu attends.
Chaque mot était une laisse. Elle voulait jouir, mais elle n’en avait pas le droit. Elle le savait. Alors elle obéissait. Elle savourait. Elle attendait.
Mais son corps, lui, n’attendait plus. Son ventre se convulsait. Sa chatte dégorgeait de cyprine, trempant la banquette sous elle. Les doigts en elle clapotaient dans l’humidité. Chaque fois qu’on tirait son clito ou qu’on pinçait son téton, son bassin se soulevait, comme une bête en chaleur.
Elle branlait plus vite. Le routier gémissait, sa queue brillait sous ses doigts. Elle entendait ses respirations lourdes, son souffle de fumeur, sa sueur tombant en gouttes. Elle adorait ça. Le sale. Le puant. Le brutal. C’était ça qui la faisait vibrer.
— T’aimes ça, hein ?
Une voix rauque, proche de son oreille. Une haleine de bière éventée.
— Oui… Oui Maître… Oui messieurs… J’aime ça… J’adore ça.
La main sur son clito redoubla d’acharnement. Sa tétine fut tordue à lui arracher des larmes. Anne éclata d’un cri, mais c’était un cri de jouissance. La douleur excitait sa moule, chaque tiraillement transformé en pulsion sexuelle.
Un autre routier approcha, la queue à la main, secouant son sexe pour se donner du courage. Ses mots claquèrent :
— Putain, elle aboie encore si on la pince…
On pinça. Elle aboya. Sans honte. Les rires explosèrent, gras, complices.
Anne n’en pouvait plus. Son corps vibrait, chaque nerf incandescent. Sa chatte réclamait, ses trous suppliaient. Elle voulait les queues. Une dans la bouche. Une dans le cul. Une dans sa chatte gorgée. Elle voulait qu’on la remplisse, qu’on la détruise.
Mais son Maître la tenait. Sa voix la maintenait en place :
— Pas encore. Obéis. Savoure. Ne pense pas à ce qui vient. Offre-toi maintenant, et attends.
Elle branlait toujours, la main ferme, sa bouche laissant échapper des gémissements d’animal en rut. Les doigts en elle s’agitaient, plus rudes, plus violents. On la secouait comme une poupée. Ses seins marqués, ses tétons rougis, ses lèvres béantes.
Anne souriait à travers la douleur. Elle souriait parce qu’elle savait : l’envie montait, devenait insupportable. Et ce supplice était la plus belle des caresses. Elle soupira, un souffle long, presque un râle, tourna la tête vers son Maitre, et dans un sourire, une supplique :
— Maître… j’ai besoin…
Il ne répondit pas. Il savait. Il la tenait. Et elle, dans sa fièvre, comprit que l’attente était son vrai dressage. Elle était en chaleur, en rut, une chienne prête à tout. Voilà, elle mettait un peu en lumière ce que ce « prête à tout » pouvait prendre comme forme. S’offrir sur un parking, être un trou pour routiers gras. Elle était enchantée d’être là, d’être prête à tout.
— Ouvre la porte Salope, sort, et va les vider. D’abord leur plaisir avant le tiens.
— Merci Maitre.
Chapitre 8 – La Reine consacrée
Anne ouvrit la portière d’un geste sec.
Le froid humide la frappa, mais elle n’en eut rien à faire. Elle attrapa sa chemise blanche, trempée, la fit glisser le long de ses épaules et la balança dans l’habitacle. Nue. Offerte. Fiévreuse.
Elle descendit, droite, la pluie fine collant ses cheveux, dessinant des traînées luisantes sur sa peau. Elle parut encore plus insolente, encore plus obscène. Ses seins lourds se balançaient, son ventre respirait fort, ses cuisses blanches s’écartaient déjà.
Elle parada. Elle savait ce qu’elle faisait. Elle voulait qu’ils voient. Qu’ils bandent. Qu’ils bavent. Elle voyait leurs yeux. Bruts. Salaces. Sans fard. Elle sentait leurs regards lourds sur ses seins, ses fesses, sa chatte dégoulinante. Et elle aimait ça. Elle s’en gavait. Elle était sale, oui, mais elle était reine. Reine des putes.
Un coup d’œil à travers la vitre. Son Maître, assis dans l’ombre de l’habitacle. Son sourire. Ses yeux qui ne la lâchaient pas. Elle lui rendit un sourire radieux. Elle était à sa place. Ce n’était pas lui qui avait créé ce monstre sexuel. Non. Il l’avait juste guidée, patiemment, tendrement, avec gourmandise. Elle portait cette perversion en elle depuis toujours. Lui l’avait aidée à l’assumer, à la composer, à en faire une vérité. Elle l’acceptait enfin.
Alors, nue, fière, elle s’avança. Elle se plaça devant le capot, jambes écartées, le menton relevé. Et les mains jaillirent.
Des mains partout. Sur ses seins, qu’on malaxait sans retenue. Sur ses fesses, qu’on ouvrait, qu’on palpa avec avidité. Dans son dos, sur ses cuisses, ses hanches. Des mains rugueuses, dures, insistantes. Elle se laissait manipuler comme une viande, tournée, pressée, triturée.
On pinça ses tétons, on les tordit. Elle cria doucement, mais son cri se mua en rire nerveux, en râle avide. On mordit son cou, on lécha sa joue, on bava sur sa peau. Une langue sale remonta le long de sa colonne, jusqu’à ses reins. On suçota ses mamelles comme si c’était des fruits mûrs.
D’autres mains plus audacieuses s’aventurèrent. Des doigts glissèrent dans sa chatte. Durs. Bestiaux. Ils l’écartèrent, la fouillèrent, la pénétrèrent sans mesure. En même temps, deux doigts s’enfoncèrent dans son cul, sans douceur. Anne hurla, plia les genoux, mais ne repoussa rien. Elle accueillait. Elle ouvrait. Elle voulait ça.
Dans sa bouche aussi, une main vint forcer, imposant deux doigts qu’elle suçait, qu’elle mordillait, goûtant le sel, le tabac, la crasse. Elle adorait ce goût, mélange d’homme et de crade. Son visage ruisselait de bave et de pluie. Elle n’était plus qu’un pantin de chair, une offrande collective.
Son corps n’était plus qu’un champ de bataille. Chaque trou ausculté avec envie, puis fouillé, et enfin, malmené. Son clito tiré, ses seins meurtris, son cul forcé. Elle souffrait, mais sa souffrance n’était qu’excitation. Elle souriait dans la douleur. Elle se dissolvait.
Alors qu’elle haletait, qu’elle n’était plus rien, son Maître posa son regard sur elle. Elle se redressa, fière, éclata d’un rire rauque. Oui. Sa dignité s’effondrait. Mais dans cet effondrement, elle devenait reine. Pas une victime. Pas une pauvre femme perdue. Non. Reine des putes.
La pluie tombait plus fort. Le froid la mordait, mais en elle brûlait un incendie. Elle tremblait de fièvre, les cuisses écarlates d’excitation.
On la cambrât, on écarta ses jambes davantage. Son cul offert, sa chatte béante. Elle n’eut pas le temps de supplier. Une bite se présenta et s’enfonça brutalement en elle. D’un coup. Sans préambule. Son cri éclata dans la nuit, mais ce cri était une victoire.
Enfin.
Enfin consacrée.
Le routier cognait fort, l’agrippant par les hanches, la secouant contre le capot. Chaque coup la faisait trembler, chaque coup la poussait plus bas dans sa fange. Elle riait. Elle jouissait. Elle devenait ce qu’elle avait toujours été.
Un autre s’approcha, son sexe en main. Il la saisit par les cheveux, tira sa tête en arrière.
— Ouvre ta gueule, chienne.
Elle obéit. La queue s’enfonça, lourde, puissante, l’étouffant presque. Elle bava, suffoqua, mais garda les yeux ouverts, rivés sur son Maître.
Deux bites. Une dans sa chatte, une dans sa bouche. Enfin. Elle n’était plus une femme. Elle n’était plus Anne. Elle était consacrée.
Son cul vibrait déjà, prêt à s’ouvrir. Les mains sur ses seins, sur ses cuisses, sur son dos, ne cessaient pas de la malaxer. Les insultes pleuvaient, les rires gras l’enveloppaient. Elle n’entendait plus que ça : pute, bourgeoise, vide-burnes. Et elle souriait. Parce que oui, elle était tout cela. Et elle en était fière.
Puis, brutalement, on la relâcha. Pas par pitié : pour laisser la place. C’était un défilé, une procession de queues. Chaque homme devait avoir sa part.
Elle resta droite, poitrine offerte, chatte luisante, lèvres baveuses. Un autre s’avança. Il cracha dans sa main, frotta son gland, et d’un coup sec, s’engouffra dans son cul. Anne hurla, son corps tendu comme un arc, ses mains crispées sur ses cuisses. Le choc la traversa, mélange de douleur et de plaisir insoutenable.
Elle reprit ses esprits, tandis que le routier lui faisait le cul. Elle regarda autour d’elle. Elle était le spectacle. Devant elle, en arc de cercle, des hommes vils, bite en main, se branlant devant le spectacle qu’elle offrait. Ses grosses loches se balançant au rythme des coups de bites qui déchiraient sa rondelle. Elle était faite. Enfin, son trou devenait plus lisse, plus large, plus béant.
Elle avait pris l’habitude d’être anale. Un plaisir fin, douloureux, déchirant, avant de devenir un met raffiné. Elle avait appris à offrir sa rondelle, la dilater, la mouler autour de tout ce qu’on pouvait insérer en elle. Elle sentait cette queue se régaler. Elle sentait ses loches taper contre son buste. Elle sentait le désir animale parcourir l’assistance. Tout était sale. Brutal. Et tellement plus vrai, plus assumé. Sans maquillage, sans faux semblant. La vérité crue, la vérité nue.
Un autre, devant elle, la força à ouvrir plus grand sa bouche.
— Avales, bourgeoise.
Elle obéit. Sa gorge accueillit la verge, profonde, suffocante. Ses yeux pleuraient, mais son regard brillait de joie. Elle se sentait reine. Reine des putes.
Derrière, ça cognait. Dans son cul, brutalement, sans cadence, juste des coups secs, féroces. Devant, ça poussait, ça s’enfonçait, ça cognait le fond de sa gorge. Elle suffoquait, elle bavait, elle tremblait de tout son corps. Mais elle souriait. Parce qu’elle savait : elle était à sa place.
Puis ce fut un autre. On la tira, on la repositionna. Sa chatte fut remplie à nouveau. Large, épaisse, elle s’ouvrit en grand, dégorgeant de cyprine, acceptant la queue comme une offrande. Devant, une autre bite s’imposa à ses lèvres. Anne la prit à pleine main, la branla quelques secondes, puis l’engloutit jusqu’au fond. Gorge profonde. Elle adorait sentir la verge cogner son palais, elle adorait suffoquer, se battre pour respirer.
Les râles, les insultes, les rires lourds formaient une musique bestiale autour d’elle. Elle les entendait grogner :
— Putain, quelle salope.
— Regarde-moi ce cul, il avale tout.
— Elle aime ça, la bourgeoise, elle nous supplie de la remplir.
Anne hocha la tête, la bouche pleine, elle pensa à son Maitre. Elle voulait qu’il voie. Qu’il savoure. Qu’il soit fier de son dressage.
Et le défilé continua. Derrière, dans son cul, des allers-retours sauvages. Puis un autre, dans sa chatte, écartant ses lèvres comme une porte battante. Devant, toujours une bouche pleine, une queue qu’elle avalait jusqu’à suffoquer, gorge ouverte, bave dégoulinante, les joues fouettées par les coups de reins.
Elle n’avait plus de dignité. Elle n’était plus Anne. Elle était la chienne du parking, offerte à tous. Et pourtant, elle n’avait jamais été aussi vivante, aussi consciente, aussi fière de ce qu’elle était.
Les corps se succédaient. Les mains la tiraient, la maintenaient en place, la guidaient. Ses seins étaient palpés, ses tétons tordus, son cul malaxé, son ventre giflé. Chaque homme voulait marquer sa trace, lui laisser une brûlure, une morsure, une griffure.
Anne ne reculait pas. Elle accueillait. Elle ouvrait. Elle suçait, avalait, encaissait. Son corps vibrait de douleur et de jouissance. Sa chatte brûlait, son cul flambait, sa gorge se tordait, et pourtant elle souriait, bave aux lèvres, yeux brillants.
Le défilé dura. Longtemps.
Un par un, ils venaient.
Un coup dans son cul.
Un coup dans sa chatte.
Un coup dans sa gorge.
Et elle, inlassable, obéissait, se cambrant davantage, ouvrant plus grand, avalant plus profond. Elle ne comptait plus. Elle ne voulait pas compter. Elle voulait que ça dure.
À chaque passage, elle se sentait descendre un peu plus bas. Plus bas que tout ce qu’elle avait imaginé. Mais ce bas, c’était son sommet. Elle y trouvait sa couronne. Elle y devenait reine.
Reine des putes.
Son souffle était court, sa peau rougie, sa bouche meurtrie, ses seins gonflés, ses cuisses tremblantes. Mais son regard, lui, restait clair, posé, fier. Elle vivait son couronnement.
Et à chaque nouvelle queue, elle se disait : Oui. Je suis cela. Et je l’adore.
Chapitre 9 – Le sacre
On la tira par les cheveux. Fort. Brutal. Elle gémit, mais suivit sans résistance. Ses pieds glissèrent un instant sur le bitume trempé, puis ses genoux s’y plantèrent dans un bruit sourd. Le goudron froid mordait sa peau. La pluie battait son visage, collait ses cheveux. Mais rien ne l’atteignait.
On la plaça. Comme une bête sacrifiée.
Cuisse écartées. Dos cambré.
La gueule grande ouverte.
Devant elle, le défilé reprit. Mais ce n’était plus pour la fouiller, la tringler, la torturer. Non. C’était l’heure du tribut. L’heure de la consécration.
Un routier s’approcha, queue en main. Il la branlait lentement, les yeux fixés sur sa bouche offerte.
— Reste bien sage, salope. Bouge pas. Garde ta gueule grande ouverte qu’on te voie te remplir.
Anne obéit. Sa langue sortie, ses lèvres étirées, elle souriait. Sourire obscène, sourire de pute qui sait qu’elle va être couronnée. Elle attendit. Calme. Docile. Avide.
Le premier grogna, secoua ses hanches, et d’un jet brutal se vida dans sa gorge. Le foutre épais éclata contre son palais, dégoulina au fond de sa bouche, déborda sur sa langue. Elle ne bougea pas. Elle accueillit. Elle resta ouverte, comme ordonné.
Quand il eut terminé, il s’essuya la queue sur sa joue. Un geste de domination, presque un adoubement. Elle ferma les yeux une seconde, frissonna. Elle venait d’être marquée.
Le second prit sa place. Même ordre, même attente. Sa main s’agitait sur sa queue rouge, luisante de salive. Il grogna, força son gland contre ses dents, puis jouit violemment. Sa semence éclata dans sa bouche, rejoignant la première. Anne avala par réflexe, mais se força à garder le reste, comme demandé. Sa gueule était un calice, un réceptacle.
Puis vint le troisième. Son jet brûlant la frappa en plein visage, coula dans sa bouche entrouverte, se mêlant à la pluie froide. Elle rit, un rire étouffé, obscène, débordant de foutre.
Et ainsi de suite. Quatre, cinq, six… Chacun venait. Chacun déposait son offrande. Chacun la marquait de sa crasse, de son odeur, de son goût. La pluie ne lavait rien. Le foutre restait, chaud, épais, pestilentiel. Son visage en dégoulinait, ses joues en brillaient, ses cheveux en étaient poissés.
Et à chaque passage, on lui donnait une dernière caresse, une tape sur la tête, un mot d’insulte comme un remerciement.
— Bonne chienne.
— Vide-burnes parfaite.
— Putain de bourgeoise.
Elle restait là, immobile, mains dans le dos, la tête rejetée en arrière. La gueule grande ouverte, dégoulinante. Elle prenait garde de ne rien laisser tomber. Garder en elle tout ce foutre, tous ces restes de rut. Elle en faisait son offrande, sa gloire.
Le goût la hantait : amer, salé, écœurant et délicieux. L’odeur l’enveloppait : forte, animale, fauve. La crasse l’imprégnait. Elle n’était plus qu’un vase, une urne à foutre. Et pourtant, jamais elle ne s’était sentie plus vivante, plus fière.
Son corps la rappelait : ses trous encore endoloris, ses seins meurtris, son cul brûlant de douleurs délicieuses. Mais son esprit, lui, éclatait d’une fierté immense. Elle avait été une salope, oui. Mais une salope qui régnait. Une reine des putes.
Alors, elle leva les yeux. Et vit son Maître.
Il s’était approché, son téléphone en main. Il filmait. Longuement. Chaque détail. Chaque goutte de foutre sur son visage, chaque tremblement de ses lèvres, chaque regard de chien battu et de reine triomphante.
Il prit des photos. Beaucoup. Sous tous les angles. Puis il se pencha, son souffle chaud dans son oreille.
— Tu es magnifique, Anne. Tes fans vont adorer. Twitter va t’acclamer. On verra enfin qui tu es. Plus de cachette. Tu es ça. Et tu le sais.
Elle sourit, la bouche toujours pleine, débordante, dégoulinante. Oui. Il avait raison. Elle n’avait plus envie de se cacher.
Elle n’était pas seulement une femme respectable, un maman attentionnée, une professionnelle polie, une bourgeoise discrète, une voisine aimable. Elle était aussi cette chienne, cette traînée, cette pute de parking qu’on filme, qu’on exhibe, qu’on jette en pâture aux inconnus.
Et elle l’acceptait.
Elle en voulait encore.
Tant que son Maître le déciderait, tant qu’il tracerait la route, elle s’ouvrirait. À tous. À n’importe qui. Elle ne serait jamais victime. Elle serait sa salope, sa reine, offerte au monde.
La pluie battait plus fort. Le bitume glaçait ses genoux. Le foutre lui brûlait la gorge.
Et Anne souriait, éclatante, couronnée par la crasse.