Tel est pris, qui croyait prendre

sexislife 161

Anne embarque son collègue Christophe dans une aventure dont il ressortira chamboulé. En route, Anne va explorer sa perversion, et faire grandir son collègue.

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Chapitre 1 – Houleux échanges

Intenses, vifs, hauts. Les débats claquaient comme des gifles ce jour-là. Anne devait mobiliser toute son expertise et une rigueur de fer pour garder le cap. Les clients, remontés, balançaient leur mécontentement avec une verve brutale. Chaque mot tombait comme un coup de marteau.

Son collègue, censé assurer la caution technique, s’effaçait. Pire, son regard s’égarait trop souvent dans le décolleté provocant qu’elle arborait. Elle le voyait, elle le sentait. Une part d’elle s’agace, une autre frémit. Ce n’était pas le moment. Mais le conditionnement imposé par son Maître travaillait en silence : ce regard lui plaisait, il validait sa mise à nu calculée.

« Écoutez, madame, vos chiffres sont bancals. On ne peut pas se baser là-dessus. »
« Ils ne sont pas bancals. Ils sont réalistes. Si vous refusez de les voir, c’est vous qui prenez le risque, pas moi. »
« Facile à dire. Vous jouez avec nos millions. »
« Je ne joue pas. Je vous alerte. »

Deux heures déjà. Deux heures à batailler, à repousser les assauts, à s’accrocher au moindre argument. Chaque minute était une lutte, chaque avancée, une victoire arrachée. La sueur perlait dans son dos, mais sa voix ne tremblait pas.

Christophe, son collègue, observait ce combat. Fasciné par sa ténacité. Plus encore par la gorge offerte sous la chemise entrouverte. Ses yeux glissaient, revenaient, insistaient. Ses mamelles l’hypnotisaient, lui offraient un répit dans ce tumulte. Une distraction, une promesse, une pulsion.

« Anne, vous en pensez quoi, techniquement ? » demanda l’un des clients, acide.
Elle planta ses yeux dans les siens, tranchante. « Techniquement, je viens de vous l’expliquer. Vous n’écoutez pas. »
Silence. Une seconde suspendue. Puis un autre reprit, plus sec. « Vous êtes sûre de vos chiffres ? »
« Absolument. »

Sa voix claqua, nette. Et ce ton, ferme, fit vibrer quelque chose chez Christophe. Un mélange étrange : admiration et désir, crispation et envie.

Même s’il n’était pas dans la boîte depuis longtemps, Christophe n’avait jamais vu Anne aussi féminine, aussi ostensiblement provocante. Sa jupe courte, ses bas, son décolleté plongeant… Non, il n’avait aucun souvenir de l’avoir vue ainsi. Alors il passait de la lourdeur des discussions à la légèreté de cette vision, comme happé par un spectacle interdit.

La réunion glissait vers des sujets moins brûlants. Anne se relâchait enfin, un sourire revenait sur son visage. Elle surprit le regard de Christophe accroché à ses seins.

« Vous vouliez ajouter quelque chose, Christophe ? » lança un client, ironique.
Pris de court, il bafouilla. « Non… non, tout est clair. »

Elle pensa une seconde à son Maître. L’écho de ses consignes résonna dans son esprit. Son sourire s’élargit. Elle s’arrangea subtilement pour ouvrir sa veste, offrant à Christophe un peu plus de sa chair. Un jeu silencieux.

Comme il l’avait exigé dans son guide vestimentaire, elle obéissait : jupe mi-cuisse, porte-jarretelles, bas couleur chair, soutien-gorge ajusté, veste ouverte. Uniforme pensé pour séduire, provoquer, rappeler sa condition. Chaque détail était un ordre exécuté.

« Anne, vous confirmez ce point ? » demanda un autre client.
Elle répondit sans hésiter, ton ferme. « Oui, je confirme. »

Christophe, lui, n’entendait plus vraiment les mots. Il fixait la scène comme on fixe un secret dévoilé, troublé par la beauté offerte et la perversité qu’il devinait derrière.

Les visites et réunions de chantier dans une telle tenue, c’était nouveau pour elle. Au début, elle s’était sentie mal à l’aise, étrangère dans sa propre peau. Mais, semaine après semaine, elle avait trouvé ses marques. Les regards lourds des ouvriers, les sourires pleins de sous-entendus des résidents, tout ça était devenu son décor quotidien.

Elle y prenait goût. Elle n’était plus seulement Anne, elle était l’objet de son Maître. Un objet vivant, dressé, soumis à des directives claires. Et, paradoxalement, elle se sentait enfin à sa place.

Des images surgissaient dans son esprit, brutales, salaces. Elle ne les chassait plus. Elle les accueillait, les laissait couler à travers elle.

Face à Christophe, qui la déshabillait du regard, une vision la traversa : elle, à genoux, la bouche grande ouverte, attendant la queue de son collègue. L’image la fit sourire franchement. Elle songea à la scène, à la vidéo qu’elle tournerait, fière de l’offrir ensuite à son Maître.

« Belle réunion, non ? » lâcha Christophe en rangeant ses papiers.
« Oui… intense. » répondit-elle, avec un sourire qui en disait trop.

Elle le regardait, imaginant déjà sa bouche pleine de lui. Et son sexe, nu sous sa jupe, s’humidifiait doucement, mouillant ses cuisses.

La réunion se termina, chacun serra des mains, lança des politesses. Mais Anne et Christophe restèrent un instant de plus, figés dans ce flottement.

« Vous avez tenu la barre avec force. J’admire ça. » dit-il.
Elle croisa ses yeux, insolente, provocante. « Et vous… vous m’avez bien observée. »

Un silence épais s’installa. Un non-dit brûlant, qui avait plus de poids que tout le reste de la journée.

Le dossier était difficile, rugueux. Mais Anne n’avait rien lâché. Elle avait manœuvré avec adresse, et Christophe, admiratif, la félicita.

« Franchement, bravo Anne. Tu t’en es sortie comme une cheffe. »
Elle haussa un sourcil, sourire en coin. « Toi, par contre… pas sûr que tu m’aies beaucoup aidée. »
Il rit, un peu gêné. « C’est vrai… j’avoue, je ne maîtrisais pas grand-chose. »
« Alors disons que tu m’as obligée à jouer plus serré que prévu… » répondit-elle, malicieuse. Puis, après une pause : « … mais tu m’as offert quelques instants plus légers. »

Son regard brillait d’une lueur pétillante, presque espiègle. Alors que la journée touchait à sa fin, elle ajouta d’un ton faussement détaché : « Si tu m’offres un verre, je pourrai peut-être t’excuser. »

Il était bientôt 19h00. Christophe accepta avec enthousiasme. Pas de bar chic ici, juste un vieux troquet du coin. Ils s’installèrent en terrasse, sous la lumière douce de la fin de journée.

Anne prit place face à lui, légèrement de biais. Elle s’enfonça dans sa chaise, confortable, puis croisa lentement les jambes. Le clip de son porte-jarretelles brilla un instant, accrochant le regard. Sa veste entrouverte laissait deviner la rondeur de ses seins, offerts par-dessus son soutien-gorge précis.

Elle s’affichait sans pudeur, simple, décontractée, femme assumée. Elle engagea la conversation, son ton redevenu professionnel : un feedback clair, précis, sur la réunion du jour.

Christophe essayait d’écouter. Mais ses yeux revenaient toujours sur les bas, sur la gorge, sur ce corps qui, même en parlant chiffres, semblait n’être là que pour le tenter.

Chapitre 2 – Intimité

Christophe écoutait avec une attention réelle. Les conseils d’Anne, précis et tranchants, résonnaient comme des leçons utiles. Il prenait des notes mentales, conscient qu’il avait beaucoup à apprendre d’elle. Elle, de son côté, goûtait ce moment étrange : mélange d’autorité professionnelle et de jeu subtil qu’elle seule semblait voir.

Ils devisèrent ainsi près d’une demi-heure. Anne, précise, revenait sur les points de la réunion. Elle détaillait ce qui avait bien fonctionné, ce qui restait fragile.

« Tu vois, Christophe, ce qui t’a manqué aujourd’hui, c’est de cadrer ton discours. Tu laissais filer. Et dans ce genre de contexte, chaque silence peut se retourner contre toi. »
« Oui, je sais… Je me sentais un peu hors-jeu. »
« Hors-jeu ou pas, ils ne te le pardonneront pas. La prochaine fois, même si tu ne sais pas, tu poses une question. Tu crées du liant. »

Il acquiesçait, sérieux. Elle aimait cette façon qu’il avait de recevoir la critique sans se fermer. C’était rare.

Puis, doucement, Anne décida de bifurquer. Le professionnel avait assez duré. Elle prit une gorgée de vin, laissa le verre redescendre lentement sur la table, et changea de ton.

« Dis-moi, tu voyages souvent pour le boulot ? »
« Oui, assez. Les déplacements font partie du poste. Toi aussi, non ? »
« Oui. Et parfois, ça pèse. Tu sais, cette impression d’être toujours seule, dans une chambre d’hôtel impersonnelle, à dîner seule au restaurant… »

Il sourit. « Je confirme. Ça isole un peu. »

Elle se pencha légèrement, comme pour se confier davantage. « Et toi… ça t’arrive d’avoir des pensées légères, quand tu es seul en déplacement ? »

Il haussa un sourcil, surpris par la question. Elle soutint son regard, malicieuse. La terrasse se vidait peu à peu. Le soleil déclinait, offrant à la scène une teinte dorée. L’air printanier caressait leurs visages, léger, presque complice.

« Des pensées légères… tu veux dire quoi par là ? » demanda-t-il, mi-amusé, mi-méfiant.
« Oh… tu sais très bien. Quand le corps… Quand tu sens qu’il manque quelque chose. »

Christophe eut un léger rire, embarrassé. « Oui… ça m’arrive. Je suppose que c’est normal. »

Anne fit glisser son pied, croisa de nouveau les jambes avec lenteur, dévoilant un peu plus le haut de son bas et le clip du porte-jarretelles. Elle parlait d’une voix douce, posée, presque neutre. Mais son corps disait autre chose.

« Normal, oui. Mais… comment tu gères ça ? »

Il but une gorgée, chercha ses mots. « Ça dépend. Parfois je mets ça de côté. Parfois… je me laisse aller. »
« Te laisser aller ? »
« Oui… je fais ce que font les mecs quoi. » dit-il enfin, sans savoir pourquoi et un peu gêné.

Elle éclata d’un rire franc, mais pas moqueur. Un rire clair, cristallin, qui mit Christophe plus à l’aise. « Voilà… c’est honnête. »

Elle le fixait, son sourire planté dans ses yeux. Dans sa tête, elle pensait déjà à son Maître, à la joie qu’il prendrait en l’écoutant raconter cette scène, en la voyant, peut-être, sur vidéo. Elle sentit l’excitation monter, ce mélange grisant d’obéissance et de provocation.

« Et toi, Anne ? » osa-t-il. « Quand tu es seule en déplacement, tu fais quoi ? »
Elle marqua une pause, savoura la tension. « Moi ? » Elle caressa la tige de son verre du bout des doigts. « Je pense… beaucoup. Trop. Et parfois, oui, je me touche. Mais jamais sans me dire que c’est… insuffisant. Je pense à mon Maitre, dont je suis la soumise aussi. »

Il fit mine de ne pas tiquer sur « Maitre, soumise », préféra revenir sur un terrain moins miner, il fronça alors légèrement les sourcils.

« Insuffisant ? »
« Oui. Comme si ça ne suffisait pas d’être seule. Comme si… il manquait un spectateur. Ou un acteur. »

Le mot resta suspendu. Acteur. Elle l’avait lancé volontairement, comme une ligne qu’il pouvait choisir d’ignorer ou d’attraper.

Christophe, troublé, détourna les yeux une seconde, puis revint à elle. « Tu aimes être regardée ? »
Anne le fixa, longuement. Un silence s’installa, presque pesant. Elle laissa la question flotter, avant de souffler, un brin provocante : « Peut-être… »

Elle décroisa les jambes, les recroisa lentement. La jupe remonta un peu plus. Christophe déglutit. Il ne savait plus très bien s’ils parlaient de travail, de voyages, ou d’autre chose.

La terrasse n’était plus très animée. Les serveurs débarrassaient, le ciel virait à l’orange profond. Anne se sentait étrangement libre, portée par l’ivresse légère du vin et par les ordres de son Maître qui vibraient encore dans sa mémoire.

Elle pensa : « Voilà. Je joue mon rôle. Je suis son objet. Je provoque, je m’expose. » Et ce jeu la rendait radieuse.

Christophe, lui, commençait à comprendre que cette soirée ne serait pas une simple sortie entre collègues.

« Un autre verre ? » proposa-t-il, pour briser la tension.
« Oui. Mais attention… tu sais ce que ça veut dire, un troisième verre ? »
Il esquissa un sourire. « Non… éclaire-moi. »
« Ça veut dire que tu me vois vraiment. Pas juste la collègue. »

Chapitre 3 – L’invitation

Elle planta son regard dans le sien. Il n’y avait plus de place pour l’ambiguïté.

Elle le vit la dévorer du regard. Ses yeux ne mentaient pas : perplexité, étonnement, gourmandise. Christophe avait basculé. Le professionnel attentif avait laissé place à l’homme, troublé, fasciné par ce qu’il découvrait d’Anne.

Il hésita un instant avant de se lancer. « Anne… est-ce que je peux te poser une question ? Enfin… plusieurs, même. »
Elle haussa un sourcil, intriguée. « Vas-y. »
« Cette histoire de Maître et Soumise… j’avoue, ça m’intrigue. J’aimerais comprendre. »

Elle sourit. Voilà. La porte s’ouvrait.

« Tu veux comprendre ? Très bien. Mais sache une chose : ce n’est pas un simple jeu. Enfin… si, ça l’est. Mais c’est surtout bien plus. C’est un art de vivre notre histoire, nos rapports, notre lien. Une façon différente d’aborder le désir, le lien entre un homme et une femme. »

Christophe hocha lentement la tête. Ses yeux brillaient d’un mélange de curiosité et de retenue.

Elle reprit, sa voix plus posée. « On croit souvent que c’est juste une mise en scène. Des fouets, des cordes, des ordres. Oui, ça en fait partie. Mais la vérité, c’est que ça touche beaucoup plus profond. On ne joue pas seulement avec le corps. On joue avec la confiance, avec la peur, avec la honte parfois. On s’apprivoise. »

Il souffla, presque admiratif. « Et toi… tu n’as jamais eu peur ? »
Elle le regarda dans les yeux, intensément. « Bien sûr que si. J’ai eu peur de perdre pied, peur de me perdre moi-même. Mais j’ai appris à dépasser ça. Et lui… il était là. Toujours. »

Elle marqua une pause, comme si elle se surprenait elle-même à parler si librement. « Cette relation m’a construite. Elle m’a appris à lâcher prise, à me voir autrement. J’ai compris que la soumission n’est pas faiblesse. C’est une force. Parce que je choisis. Je choisis de me livrer. Et ce choix-là, personne ne me l’arrache. »

Christophe la dévorait du regard, absorbé par ses mots. Chaque phrase semblait l’ouvrir davantage à ce qu’elle représentait.

« Et qu’est-ce que ça t’apporte ? » demanda-t-il.
« Tout. De la confiance. De la sérénité. Et un plaisir que je n’aurais jamais imaginé. »

Elle vit ses joues rosir légèrement. Il posait les questions avec une sincérité désarmante. Et elle répondait avec aisance, presque avec fierté. Elle se surprenait elle-même. Son sexe, humide, témoignait de son état. Sa chatte suintait entre ses cuisses, chaude et impatiente.

Elle savait. Si elle laissait filer ce moment, elle le regretterait. Et son Maître n’acceptait pas les regrets.

Alors, elle choisit.

« Christophe… » souffla-t-elle, la voix plus basse. « Tu m’as dit que lors de tes déplacements, tu ressentais un manque. Que parfois, tu avais besoin de… combler ce vide. »
Il hocha la tête, troublé. « Oui. »

Elle respira profondément. Son cœur battait vite, entre gêne et excitation. Ses doigts attrapèrent le revers de sa veste. Elle l’ouvrit lentement, comme si le geste avait besoin de gravité. Ses seins apparurent davantage, le tissu de son soutien-gorge soulignant la fermeté de sa poitrine.

« Mon Maître m’a lancé un défi. » dit-elle enfin. « Et je crois… que tu serais le compagnon parfait pour m’aider à le réaliser. »

Un silence. Christophe la fixait, incapable de cacher son trouble. Ses yeux se baladaient entre son visage et sa poitrine offerte.

Elle se pencha, ses mots glissant comme un secret. « Je t’apprécie. Vraiment. Et j’aimerais… passer ce moment avec toi. »

Christophe eut un rire nerveux, étouffé. « Attends… tu es en train de me dire que… »
Elle le coupa. « Que j’ai besoin de toi. Pour ce défi. Pour lui prouver ma dévotion. Et pour toi… pour toi ce serait un plaisir, j’en suis sûre. »

Son regard brillait d’une intensité nouvelle. Elle savait qu’elle était en train de franchir une ligne. Mais chaque fibre de son corps criait qu’elle était à sa place.

Christophe, encore hésitant, murmura : « Mais… qu’est-ce que tu attends exactement de moi ? »
Elle sourit, un sourire franc, clair. « Je veux que tu sois mon partenaire, ce soir. Que tu sois l’acteur de cette scène. Et que je puisse offrir à mon Maître la preuve de mon obéissance. »

Elle posa sa main sur la table, comme une invitation.

« Tu n’as qu’à dire non. Et tout s’arrête. »

Il la fixa. Son souffle s’accéléra. Et dans ses yeux, elle vit déjà la réponse se dessiner.

Elle le regarda sans un mot, le défi brillant dans ses yeux pendant qu’elle préparait son geste. La terrasse se vidait, les dernières conversations s’étaient étiolées. L’air du soir tirait un voile doré sur les tables. Anne se sentait joueuse, pleine d’une audace chaude qui lui montait du ventre. Sa moule était humide, ses tétons bandés par le frottement contre le tissu, douloureux et délicieux. L’envie la tiraillait — se lâcher, se donner, sentir.

Christophe resta interdit un instant, comme pris au piège par la vitesse de sa collègue. Il cherchait ses mots, les perdait, puis son regard fit la navette entre son visage et les seins qui commençaient à s’offrir. Finalement il fit un petit signe de la main, un accord muet, une invitation. « Vas-y… »

Elle ne se fit pas prier. Lentement, d’une main légère, elle écarta un pan de sa veste. La première téton apparut, dur et provocant. L’air sur sa peau le fit frissonner plus qu’elle ne l’avait anticipé. Elle ouvrit l’autre pan. Les deux mamelles se présentèrent, rondes, fières au-dessus du soutien-gorge, offertes comme une promesse. L’excitation palpait dans sa voix et dans son corps.

« Je vais aux toilettes je t’attends là bas cinq minutes. » dit-elle, voix basse, un sourire qui trahissait tout. « Si tu veux me rejoindre, frappe trois fois. Cinq minutes. Pas plus. »

Christophe resta coi.

« Tu es sûre ? »
« Oui. »

Elle se leva, se penchant pour laisser les seins dodeliner un instant à l’air libre — un geste presque naturel et volontaire, calculé pour le troubler davantage. Elle se redressa, ajusta la veste comme pour se recomposer, puis se pencha encore un peu et souffla à son oreille, comme un secret : « Je t’attends, sans jupe. » osa-t-elle.

Le bruit des talons sur le pavé accompagna ses pas. Elle traversa l’entrée du troquet, la chaleur du lieu la frappa, l’odeur âcre, pauvre, familière — bière, tabac froid, urine. Elle descendit les marches qui grinçaient vers le sous-sol, guidée par la faible pancarte « toilettes ». L’endroit avait ce goût de clandestinité qui l’excitait : moiteur, lumière blafarde, papier toilette arraché. Ça sentait l’interdit à portée de main.

Elle poussa la porte, enfonça le verrou. Seule derrière ce petit espace sale, le cœur battant la chamade, elle se sentait soudain toute petite et immense à la fois. Son téléphone vibra dans sa main ; elle tapa un message sec à son Maître — un « Je fais. » qui pesait comme une offrande. Puis elle leva la caméra et prit quelques photos rapides : la veste entrouverte, la jupe glissée à ses hanches, la peau nue, la lumière crue qui la rendait plus vraie. Elle envoya les images en gardant l’adrénaline comme un cadeau.

Elle retira sa jupe et sa veste, les posa négligemment sur la cuvette ; le tissu tomba comme une seconde peau abandonnée. Elle se retrouva juste en soutien-gorge et bas, le porte-jarretelles bien accroché, la sensation du tissu sur les cuisses la rendant presque folle. Elle prit une grande inspiration. Le silence du lieu lui permit d’entendre son propre souffle, le battement rapide dans sa gorge, le petit glouglou du siphon. Elle effleura ses seins du bout des doigts, joua une seconde avec un téton et la chaleur se répandit plus bas, entre ses jambes.

« Tu es là ? » écrivit-elle, presque en riant, en tapotant le bouton d’envoi. Elle relut le message comme pour le rendre réel : cinq minutes. Pas plus. C’était une règle, un cadre, et dans ce cadre elle se sentait en sécurité pour se perdre.

Et l’attente commença. Longue. Interminable. Les secondes s’étiraient comme des heures. Anne sentait les questions l’assaillir, les doutes remonter. L’espace des toilettes lui semblait trop étroit, étouffant. Elle était là, mamelles nues, cul nu, à attendre Christophe avec fébrilité.

Elle prit son téléphone, ouvrit l’appareil photo et envoya un selfie à son Maître, preuve qu’elle patientait, salope bien docile, dans les chiottes d’un vieux troquet. La réponse ne tarda pas : il la félicita, la couvrit de mots durs et doux à la fois, et lui rappela de filmer l’intégralité de la scène. Ordre clair, sec, sans appel.

Pour tromper l’attente, elle échangea avec lui, écrivant vite, le souffle court. Puis, au fil des minutes, l’évidence s’imposa : Christophe ne viendrait pas. Elle l’avisa son Maître. La réponse fut brève, un simple emoji triste, qui eut l’effet d’une gifle silencieuse.

Déçue, mais paradoxalement fière d’elle-même, Anne se rhabilla avec promptitude. Elle remit sa jupe, sa veste, recomposa son allure. Puis elle ouvrit la porte et quitta l’endroit exigu, laissant derrière elle l’odeur d’urine et la sueur de son attente inutile.

Chapitre 4 – L’urgence

Elle remonta les marches et retrouva la terrasse. Christophe était toujours là. Elle l’aperçut aussitôt : téléphone collé à l’oreille, l’air sérieux, contrarié, concentré. En s’asseyant, elle tendit l’oreille. Le ton de sa voix, les mots qui filtraient suffisaient à comprendre : il était question du site qu’ils avaient visité cet après-midi. Un résident rencontrait un sérieux problème de plomberie dans son appartement, et il semblait qu’il n’était pas le seul. Une urgence.

Quelques minutes plus tard, il raccrocha enfin. « J’étais en train de venir te rejoindre quand le téléphone a sonné. J’ai vu que c’était le numéro de la résidence. Je ne pouvais pas ne pas répondre. Et j’ai bien fait : ils ont oublié de nous signaler un drôle de problème dans certains appartements. Désolé, j’étais en chemin. »

Anne l’écouta, sourit, le rassura. Elle proposa aussitôt de repartir sur la résidence. Christophe valida d’un signe de tête, presque soulagé. Il régla l’addition d’un geste rapide, puis tous deux quittèrent le troquet et prirent la voiture. La résidence n’était qu’à quelques minutes.

En route, Christophe lui fit un bref exposé de la situation. Elle l’écoutait d’une oreille attentive, pensant déjà aux vérifications à effectuer, aux gestes précis qu’il faudrait poser pour cerner le problème. Son esprit basculait de l’attente brûlante des toilettes à la froide rationalité professionnelle.

Une fois arrivés, ils furent accueillis par le responsable du conseil de la résidence. L’homme, visiblement pressé, leur expliqua la nature du souci et les conduisit dans les appartements concernés.

Anne, Christophe et leur hôte parcoururent les lieux, visitant plusieurs logements. Effectivement, quelque chose n’allait pas. L’odeur, les traces, les bruits sourds dans les canalisations : tout confirmait que le problème méritait une attention immédiate.

Anne posait beaucoup de questions, détaillait, proposait des pistes. Christophe répondait, rebondissait, et tous deux discutaient des solutions possibles. Après plusieurs appartements visités, leur hôte proposa : « On va terminer dans le bureau, ce sera plus simple. »

Ils se retrouvèrent donc dans la pièce où, quelques heures plus tôt, la réunion de l’après-midi s’était déroulée. Dehors, la nuit tombait doucement. Il faisait encore bon. Le ciel de printemps projetait une lumière dorée à travers la large baie vitrée orientée plein ouest.

Le plan d’action finit par prendre forme, et chacun semblait satisfait. Pourtant, la tension ne diminuait pas. Comme dans l’après-midi, Christophe ne cessait de jeter des coups d’œil dans le décolleté d’Anne. Sauf qu’à présent, il avait en tête l’image précise de ses mamelles découvertes sur la terrasse. Un souvenir qui lui chauffait encore le bas-ventre.

Anne, elle, n’était pas dupe. Elle voyait ses yeux glisser, revenir, s’attarder. Loin de l’agacer, cela l’émoustillait, la rassurait presque. Elle remarqua aussi que le responsable syndical, en face, se montrait tout aussi attentif à ses formes. À chaque mouvement de buste, à chaque respiration ample, il profitait de l’ouverture de sa veste pour plonger son regard.

Cela amusait Anne. D’autant plus que l’homme, encore véhément dans ses requêtes sur la résidence, ne manquait pas d’aplomb. Mais sur le fond, il n’obtiendrait pas davantage : Anne restait ferme, professionnelle, posée.

« Je comprends vos attentes, mais je ne peux pas aller au-delà. Professionnellement, ce n’est pas possible. » dit-elle calmement.

L’homme répondit d’un silence, son regard planté dans son décolleté. Les yeux pleins d’envie, lourds, insistants. Anne le sentit. Elle se surprit à sourire.

« Que pourrais-je faire pour vous satisfaire ? » lança-t-elle, presque sans réfléchir.

Et aussitôt, elle comprit. Dans l’éclat luisant du regard salace de son interlocuteur, elle vit ce qu’elle venait d’ouvrir : une porte.

Il la dévisagea lentement, de la tête aux pieds, sans cacher sa faim. Ses yeux glissèrent, remontèrent, s’attardèrent. Christophe, lui aussi, ne manquait rien de la scène. L’homme, d’un coup d’œil à peine appuyé, avait senti qu’il existait un courant trouble entre ces deux collègues.

Anne lâcha un « Ah… » dans un sourire tout à la fois calculateur, franc et amusé. Une situation qu’elle aurait jadis trouvée pesante, étouffante, presque insupportable. Aujourd’hui, elle l’amusait, l’excitait même. Elle se sentait légère, piquée au vif par sa propre spontanéité. Ses mots, sortis trop vite, avaient ouvert une voie. Une voie qu’elle savait déjà où elle pouvait mener.

Chapitre 5 – Quand Christophe se fige

Il lui restait à décider. Peser ses mots. Jouer finement. Elle pensa à son Maître, à l’éducation qu’il lui avait donnée, à l’art de savoir transformer chaque situation en offrande.

Elle sourit. Son regard glissa du collègue au responsable syndical. Les deux hommes la dévoraient, l’un avec la curiosité fébrile d’un gamin, l’autre avec la lourdeur assumée d’un vieux briscard. Ses bas, son décolleté, ses seins à peine contenus… tout faisait mouche. Tout le monde savait ce qui se jouait. Mais personne ne parlait.

« Bien. » dit-elle enfin, la voix calme, posée. Elle fixait le responsable. « Professionnellement, il nous est impossible de faire plus. Vous le savez. Il y a un temps incompressible. Nous sommes d’accord ? »

L’homme ne répondit pas tout de suite. Son regard plongeait dans la veste d’Anne, avide, insistant. Il l’écoutait, oui, mais ses yeux disaient tout autre chose.

Anne comprit. Et la situation l’amusa. L’excita. Elle sentit qu’elle tenait là une belle occasion de satisfaire son Maître.

Elle recula légèrement sa chaise, bascula en arrière, appuya son dos au dossier. Elle se cambra, prit une grande respiration, consciente du spectacle.

« Bien. Je crois avoir compris comment vous satisfaire. En retour, vous vous engagez sur ce que nous venons de voir ensemble ? »

Le responsable hocha la tête. Anne passa lentement son regard de lui à Christophe, les fixant tour à tour, avec un sourire qui pétillait d’envie et d’impatience. Elle sortit son téléphone, puis un petit trépied de son sac. Sans se presser, elle fixa l’appareil, installa le téléphone, lança l’enregistrement vidéo.

Elle se leva, plaça le trépied de façon à embrasser toute la pièce. Puis elle se tourna vers la caméra et les deux hommes, comme une actrice prête à entrer en scène.

« Alors, nous sommes bien d’accord ? Vous validez la proposition faite pour régler ces problèmes ? » Sa veste était entrouverte, cachant encore ses mamelles laiteuses.

Le responsable lâcha un « Oui. » ferme.

Alors Anne fit glisser sa veste. Lentement. Elle laissa tomber le tissu, ses seins lourds se révélant à la lumière dorée.

« Et j’espère que ceci saura vous faire patienter… et vous apporter beaucoup de plaisir. Vous pouvez en disposer, l’un et l’autre, à votre guise. »

Les deux hommes échangèrent un sourire entendu. Le jeune et le vieux prenaient leur temps. Leurs yeux suivaient ses gestes. Ils observaient Anne dandiner lentement du cul, caresser ses mamelles offertes, déjà tendues, gonflées.

Anne avait les tétons bien raides, douloureusement sensibles comme elle aimait les sentir. Ses doigts pinçaient délicatement les pointes, avec cette ferveur douce qui les faisait gonfler davantage.

Le responsable la fixait, happé, incapable de détourner ses yeux. Son visage marqué par l’âge s’illuminait d’un sourire lubrique, satisfait, presque sadique. Ses yeux brillaient d’un feu humide.

« J’en étais sûr… » lâcha-t-il, dans un murmure rauque, à peine audible, tout en pressant fermement son entrejambe au travers du pantalon. Il laissait échapper de petits gémissements, hypnotisé par le spectacle.

Dans sa tête, un film porno se déroulait. Les images défilaient, se superposaient. Anne nue, en porte-jarretelles, ondulant pour l’aguicher. Anne à quatre pattes, gueule grande ouverte, attendant sa queue. Anne à genoux, cambrée, mains dans le dos, offrant ses seins gonflés à la brutalité. Chaque vision lui donnait un plaisir nouveau, chaque scène était une promesse de jouissance.

Il n’en revenait pas : il allait baiser une femme de vingt ans sa cadette. Sa vieille conviction s’imposait de nouveau : les femmes, toutes des salopes, il suffisait de serrer un peu le jeu, de tendre la négociation, et elles finissaient par écarter les cuisses. Mais cela faisait des années qu’il n’avait pas eu l’occasion de vérifier.

Il baissa la fermeture de son pantalon cargo beige, glissa la main dans son caleçon et en sortit une bite moyenne, un peu courbée, fine. De sa main gauche, il commença un lent va-et-vient, sans lâcher Anne du regard. Ses yeux rivés sur elle, avides, impatients.

Il fit un signe de la main, l’invitant à approcher. Entre eux, une table de réunion massive. Anne s’avança, longeant le bord, les hanches balançant lentement. Elle continuait de se trémousser, caressant ses seins lourds, gémissant bas, comme pour nourrir le désir des deux hommes.

« Alors, dis-moi, ça te plaît, ces lourdes mamelles de laitières, tu aimes, ça te fait bander ? » lança-t-elle, la voix chaude, la provocation placée comme une offrande. Elle se surprenait de sa propre obscénité ; une petite fierté la traversa — son Maître serait fier d’elle, elle en était sûre. Elle imaginait déjà ses compliments quand il verrait la vidéo.

Elle jeta un coup d’œil rapide à Christophe. Il ne manquait rien du spectacle, mais gardait une distance mesurée, les mains sur ses genoux, le visage d’un homme partagé entre le devoir et la curiosité. Un mouvement de tête d’Anne, furtif, l’invita à approcher ; il répondit d’un signe à peine perceptible : il resterait sage, pour l’instant.

Son sourire se fit coquin, doux, presque enfantin. Elle décida de se concentrer sur le vieux responsable, celui dont le regard la dévorait depuis leur arrivée. Elle avait envie de le faire jouir, de le tenir, de le mettre en son pouvoir. Elle savait qu’il était déjà à sa merci.

« Tu vas signer cet accord, oui ou non ? » dit-elle en faisant glisser la jupe le long de ses cuisses. Le tissu tomba, laissant apparaître le porte-jarretelles, l’absence de culotte, les bas qui épousaient ses jambes. Debout sur ses talons, mamelles nues, elle tenait la pièce dans un silence chargé.

L’homme sembla contraint, cognant des syllabes dans sa gorge avant de lâcher, la voix pâteuse : « Oui, si tu fais bien ton boulot… jusqu’au bout. »

Anne le regarda longuement, un sourire large et assuré. « Mon Maître m’a appris à bien faire ce que je dois faire. Il m’a appris ma place. Alors oui — je vais faire le boulot jusqu’au bout. » Sa déclaration n’était ni supplication, ni invitation : c’était une promesse, claire et immuable.

Le sexe du vieil homme se dressa, spectaculaire sous la table. La pièce sembla se contracter autour de ce souffle animal. Sans précipitation, Anne se laissa tomber à quatre pattes. Le plancher grinça sous son poids ; elle se glissa sous la table comme une offrande qui se jette. L’air était lourd, la lumière dorée filtrait encore, rendant la peau des seins plus visible, plus appétissante.

Elle se présenta devant cette verge raide, la détailla un instant avec un regard qui était à la fois évaluation et gourmandise. Puis, doucement, elle posa ses lèvres contre le gland, l’embrassa longuement. Ses baisers n’étaient pas brutaux : ils étaient précis, délicats, pleins d’attention. Elle aimait la lenteur savoureuse de son travail ; elle aimait sentir la queue vibrer dans sa bouche, sous sa langue. Et enfin, elle l’avala.

« Hum… plus vite, plus fort… » murmurait l’homme entre deux souffles, sa main agrippant le rebord de la table. Anne répondit par des gestes qui mêlaient délectation et maîtrise : langue qui lèche, bouche qui aspire, puis une pause, un sourire contre la peau, un mordillement calculé. Elle donnait, mais à sa manière ; elle dirigeait l’échange sans jamais perdre son contrôle.

Christophe, de son côté, se leva finalement. Il resta un instant à l’angle de la table, observant, les yeux mi-clos, l’air séduit et un peu honteux. Anne leva la tête, croisa son regard, et un silence complice passa entre eux. Il ne devait rien dire, par respect pour le cadre qu’elle imposait et pour la promesse donnée. Il hocha la tête, léger, comme pour confirmer qu’il avait vu et qu’il approuvait, sans intervenir.

Sous la table, la chaleur monta plus vite. La main de l’homme chercha, goulue, la chevelure d’Anne et la retint, tirant doucement, lui donnant un rythme qu’elle devint en mesure de suivre ou de ralentir à sa guise. Chaque mouvement faisandait le désir, chaque succion ajoutait une note à la symphonie de leur délit. Anne savourait la puissance qu’elle exerçait : l’homme était à la fois dominateur en affaire et enfant horaire face à cet acte qu’elle offrait.

Elle redoubla d’attention, mélangeant tendresse et provocation. Par moments elle se reculait, regardait son visage, lui parlait à demi-mots, le tenant en haleine. « Tu veux que je fasse quoi après ? » soufflait-elle parfois, pour prolonger l’agonie du plaisir. Sa voix coulait, douce et chargée d’intention.

Le vieil homme gémissait, ses doigts tremblaient. La salle, par ses lambeaux d’attention, devenait un théâtre où Anne orchestrerait la scène jusqu’à l’écueil. Elle gardait la caméra allumée, consciente que chaque geste serait enregistré, que chaque souffle pourrait satisfaire son Maître. Cette idée la chauffait encore plus : l’obéissance filmée, l’offrande visible, l’exécution parfaite du désir demandé.

Quand enfin l’homme atteignit l’orgasme, ce fut une explosion contenue, un râle qui fendit la pièce. Anne l’accueillit, poursuivit quelques mouvements précis, avala, régala, et se retira avec lenteur, comme pour laisser le plaisir se déposer. Elle remonta, se laissa glisser sur ses talons, un sourire triomphant éclairant son visage.

Christophe resta immobile un moment, puis, d’un geste mesuré, il se rapprocha, ramassa la veste d’Anne et la tendit, respectueux. Elle la remit sans se presser, le cœur battant encore, la tête pleine de cette réussite. Elle avait rempli sa promesse. Elle avait fait le boulot jusqu’au bout.

Son Maître réussissait. Il atteignait son objectif : faire d’elle, la bourgeoise rigoureuse et coincée, une vraie pute. Une bouffeuse de queue, même dans le monde professionnel. Elle devenait une traînée. Elle n’avait plus rien pour se cacher. L’idée seule lui éveillait encore plus de perversions.

Sous la table, elle s’installa telle qu’elle était enfin : une merde, une chienne à quatre pattes, une suceuse offerte. Elle écarta bien les cuisses, se cambra autant que possible, consciente que Christophe pouvait l’admirer. Dans un instant, elle allait sucer ce vieux résident chiant, se donner en spectacle pour son collègue, et livrer la vidéo à son Maître. Quelle première, pensa-t-elle, dans un frisson.

Elle ouvrit la gueule et avala la bite avec une gourmandise rare, totale. Christophe n’avait pas bougé de son siège. Il ne ratait rien, ses yeux collés au spectacle. Il n’aurait jamais imaginé Anne ainsi, aussi salope. Il se sentait choqué, troublé, mais gourmand, excité malgré lui.

La vue était magnifique : son gros cul qui se trémoussait, ses mamelles qui pendaient et ballottaient dans le vide au rythme de ses coups de langue, de ses suçons. Sa bouche allait et venait sur la queue du vieux, avalant, léchant, recrachant, reprenant, avec une avidité d’animal dressé.

Il entendait le résident râler de plaisir, lâcher des insultes sales, cracher des « suce, salope » à la cadence de ses gémissements.

Christophe n’en revenait pas. La scène le mettait en émoi, un état qu’il n’avait jamais connu. De temps en temps, Anne levait la tête, lui jetait un regard provocant, sourire entendu aux lèvres, comme pour lui dire qu’elle en voulait plus, qu’elle assumait. Elle puait le cul, bordel, cette femme. Qui aurait pu le croire ? Pas lui. Et pourtant, il voyait tout : sa rondelle offerte par le cambré, sa chatte fine, luisante, et cette gueule qui s’acharnait sur la queue du vieux grincheux.

Elle se foutait bien de ses soixante-dix piges. Après tout, une bite reste une bite. Et quand on aime la bite comme elle semblait l’aimer, l’âge n’était qu’un détail insignifiant. Anne se comportait en vraie chienne dressée. Christophe n’en revenait pas. Il assistait à un spectacle qu’il n’aurait jamais cru possible : sa collègue, la bourgeoise stricte et compétente, agenouillée comme une putain, la bouche pleine de queue, salope jusqu’au bout des ongles.

Il se surprit à imaginer la suite. Il se voyait bien l’enculer, lui agripper les cheveux, la gifler, l’insulter. Les images s’imposaient d’elles-mêmes, franches, violentes, sans filtre. En lui, quelque chose se fissurait. Une digue cédait. Des pulsions primitives jaillissaient. Sauvages. Irrépressibles. Elles montaient en lui comme une vague un jour d’orage. Une houle lourde, implacable, fracassant les rochers.

A sa table, le vieux gémissait. Sa respiration se hachait, ses poumons sifflaient. Il rugissait presque, les yeux mi-clos, le souffle court. Cela faisait déjà bien dix minutes qu’Anne le pompait, alternant les mouvements gourmands, et ceux plus délicat. Elle le suçait avec une application de religieuse, une ferveur qu’on ne voit que chez celles qui aiment vraiment ça.

Christophe voyait ses joues se creuser quand elle aspirait le chibre, avalant avec force, tirant le plaisir comme on tire la vie. La scène avait quelque chose d’animale, de brut, mais aussi de fascinant.

Puis elle changea de cible. Elle fit râler le vieux en descendant sur ses couilles. Sa langue chaude glissa sur la peau ridée, poisseuse de sueur. Elle joua, fit rouler une boule dans sa gueule, l’aspira bruyamment, mordilla, lécha encore. Elle lui offrait la totale.

« Putain… elle est bien dressée, cette salope. Mais quelle salope… » pensa Christophe, hypnotisé. Ses mains tremblaient sur ses cuisses. Il se sentait pris à la gorge par ce qu’il voyait.

Le vieux tenait à peine. Il agrippait les bords de la table, les doigts blanchis par la crispation. Son corps vibrait sous l’assaut de la suceuse docile. Anne, elle, accéléra la cadence. Elle branla la bite avec vigueur, la main serrée, le poignet nerveux, et ajouta ses mots, tranchants comme des ordres. « Allez, donne-moi ton jus. Donne ton foutre. Allez, régale-moi ! »

Elle ponctuait chaque phrase de mouvements plus rapides, plus fermes. Sa voix résonnait dans la pièce, grave, excitante. Elle jouait son rôle, jusqu’au bout.

Le vieux céda. Il se tordit, son corps fut pris de spasmes incontrôlables. Sa queue gicla, une décharge brutale, puissante, épaisse. Le foutre éclata en jets sur la gueule d’Anne. Ses cheveux, ses joues, ses lèvres, tout fut aspergé. Elle sourit, satisfaite et fière, étalant le sperme avec ses joues, frottant son visage contre la bite molle et encore luisante du vieillard.

Elle était couverte de jus. Elle n’en essuya pas une goutte. Elle savourait. Elle se montrait dans son état le plus obscène, la plus dégradée, la plus offerte. Elle leva son cul, tourna légèrement la tête et chercha le regard de Christophe. Elle le trouva. Elle souriait, un sourire éclatant, presque insolent.

Christophe, le souffle court, répondit malgré lui. « Beau travail. » Sa voix tremblait, pleine de désir retenu.

Anne, toute dégoulinante, hocha la tête, amusée, fière. « C’était bien à voir, dis-moi ? » demanda-t-elle, taquine. Il sourit, large, carnassier, et acquiesça.

Elle revint alors à son client. Elle reprit son sexe, encore humide, presque flasque, le caressa encore, le flatta. Elle posa des baisers tendres sur le gland, lapa les restes de foutre, fit rouler sa langue sur la hampe comme pour nettoyer. Elle se montrait minutieuse, appliquée, digne d’une chienne soumise qui veut prouver qu’elle sait faire le travail correctement.

Puis elle se releva. Lentement. Les cuisses tremblantes, les seins lourds encore balançant. Son visage était toujours maculé de sperme. Elle ne s’essuya pas. Elle resta ainsi, offerte, obscène. Elle se tourna vers la caméra, cette caméra qui n’avait rien raté. Elle lui fit face, fixa l’objectif, le sourire coquin, mutin, triomphant.

Elle savait. Son Maître verrait tout. La sueur, le foutre, son zèle. Il saurait qu’elle avait franchi un cap. Qu’elle avait joué son rôle de pute jusqu’au bout, même dans un bureau de réunion, même avec un client de soixante-dix ans, même sous les yeux d’un collègue médusé.

Elle écarta ses cuisses, se pencha légèrement, fit rebondir ses mamelles, puis leva deux doigts poisseux vers la caméra, en signe de victoire.

La scène se figea dans un silence lourd. Seul le vieux haletait encore, effondré sur sa chaise, les yeux clos, comme vidé de tout. Christophe, lui, n’avait pas bougé. Mais ses yeux parlaient : il avait vu, tout vu. Et quelque chose en lui avait changé à jamais.

Anne, debout, couverte de foutre, souriante face à l’objectif, comprit que son Maître la féliciterait. Qu’il saurait la remercier, à sa façon. Qu’elle avait accompli ce qu’il voulait : dissoudre la bourgeoise, exposer la pute, et l’élever dans sa soumission.

Le vieux se rhabilla avec lenteur, ajusta sa veste comme pour retrouver une dignité qu’il n’avait plus. Il resta un instant, les yeux encore un peu hagards, puis posa la main sur la table, comme pour reprendre pied.

« Une belle première, j’espère qu’il y aura une suite, » dit-il enfin, la voix traînante, celle d’un homme qui vient de rattraper quelque chose qu’il croyait perdu.

Anne leva la tête, son visage brillant à la lumière, un sourire étrange aux lèvres. « Oh, vous savez, profitons déjà de celle-ci. Merci à vous — c’était… intéressant. » Sa voix gardait ce ton léger, provocateur, qu’elle réservait aux moments où elle savait tenir la foule comme une marionnette.

Le responsable hocha la tête, satisfait. « Vous êtes… une belle salope dans votre genre. »

Anne arqua un sourcil, joua avec la phrase comme on joue un dernier riff. « Oui, mais vous aimez les belles salopes dans mon genre, n’est-ce pas ? »

Il ne répondit pas tout de suite. Puis, lentement, un sourire fendit son visage. « Je vais dîner. Bonne soirée à vous deux. » Il quitta la pièce, laissant derrière lui l’odeur du tabac et la chaleur d’un instant consommé.

Christophe resta sur sa chaise ; Anne, debout, au milieu du bureau, vêtue à peine, le corps encore marqué par ce qui venait de se passer. La pièce paraissait soudain immense, vide de témoins mais remplie d’images.

Anne fit un pas, sentit ses mouvements résonner sous le plafond. « Bien… je suis dans la même tenue qu’en fin d’après-midi, dans un lieu qui sent moins mauvais, avec un peu plus de… traces sur le visage. » La pointe d’humour était claire, mais quelque chose vibrait derrière : une fierté nette, presque triomphante.

Christophe, qui venait de se rasseoir, resta un instant sans parler. Puis, d’un ton mesuré : « Ça te va très bien, je dois reconnaître. Dommage ce coup de fil… dans les chiottes, ça aurait eu un quelque chose de pervers. » Il sourit, confus entre le pro et le privé.

Elle le regarda, observatrice, jaugeant sa réaction. « Le spectacle t’a plu, plus ou moins ? La vue sur mon cul, c’était comment ? » Elle cherchait, testait l’effet de son propre geste sur lui.

« Parfait. Je n’imaginais pas que tu puisses être… autant. » Il cherchait le bon mot, perdu entre admiration et malaise.

« Salope ? » proposa-t-elle, moqueuse.

« Je trouve le mot faible. T’es bien plus que ça. J’en suis… sur le cul, pour le dire franchement. T’as pas peur. C’était mieux qu’un porno. » Il lâcha la phrase comme on donne une clé. Elle la reçut, solide.

« Merci. » Un mot simple. Elle s’étira, encore un peu vacillante. La pièce tournait doucement autour d’elle, mais son équilibre intérieur était intact.

« Quel sacré moment… Anne, t’es vraiment une drôle de nana. Tu… tu parlais de ton Maître ? » demanda-t-il, la curiosité mordante.

Elle hocha la tête, comme pour sceller une confidence. « Oui. C’est lui qui a voulu que je sois ainsi. Il disait que j’avais ça en moi. D’abord il m’a soumise, puis dressée. Et voilà. Je n’ai fait qu’obéir à ses ordres. » Sa voix était neutre, détachée, mais en dessous palpitait une loyauté fanatique, presque religieuse.

Christophe avala, intéressé et inquiet à la fois. « Je suis curieux d’en savoir plus. » Son sourire avait quelque chose de carnassier mais pas brutal : plutôt la curiosité d’un homme qui entrevoit un territoire inconnu.

Anne s’approcha, ramassa sa veste que Christophe lui tendait. Elle resserra le tissu autour de ses épaules comme on reprend un habit d’apparat. « Tu veux savoir ? » dit-elle sans détour. « Tu veux vraiment comprendre comment on en arrive là ? »

Il acquiesça. Son regard ne la quittait pas. Entre eux, l’air vibrait d’une tension qui n’était pas retombée : respect professionnel, désir latent, et la conscience d’avoir franchi une ligne. Ce soir, la hiérarchie s’était déplacée d’une façon immuable.

Elle prit une inspiration, puis, d’une voix plus basse, presque sérieuse : « Ce n’est pas qu’un jeu. C’est un apprentissage. Il y a des règles, et des conséquences. Si tu veux creuser, il faut accepter la logique qui va avec. »

Christophe hocha la tête. Il mesurait déjà que ce qu’il avait vu n’était pas seulement une exhibition ; c’était un rite. Et les rites laissent des marques. Il se sentait à la fois excité et décalé, conscient d’avoir été le témoin d’une transformation qui n’appartenait plus tout à fait au bureau.

Anne sourit, triomphante et calme. « Alors ? Tu veux qu’on en parle ? »

La nuit dehors était désormais noire. La baie vitrée réfléchissait l’intérieur comme un tableau. La lumière dorée d’avant s’était éteinte, mais la pièce gardait la chaleur d’un secret partagé.

Chapitre 6 – La découverte

« Que souhaites-tu savoir à ce sujet ? » dit-elle en ramassant sa jupe et sa veste. Elle se sentait étrange, déliée. Nue devant Christophe, avec encore les traces de la scène, elle avait cette sensation de puissance douce, un vertige plaisant. Son appétit n’avait pas baissé ; il s’était en quelque sorte affiné.

Elle s’assit, lentement, sur la table, face à lui, comme on prend place pour une confidence. Le bureau, éclairé par une lampe tardive, paraissait plus intime qu’il n’aurait dû l’être.

« Hé bien, déjà, tu dis que c’est ton Maître, qu’est-ce que ça veut dire pour toi ? » demanda Christophe, cherchant à rendre le propos concret.

« Ha ! Cela veut dire que c’est lui qui décide pour moi. Je suis son objet, son jouet. Mon plaisir, d’abord, c’est de lui faire plaisir. Il ordonne et j’obéis, » répondit Anne avec une franchise qui ne laissait pas de place au doute.

Christophe resta perplexe. Il cherchait la logique, la part rationnelle dans un discours qui sonnait d’abord comme une soumission totale.

« Mais là, la scène avec ce résident… ton Maître n’était pas là, et quand tu m’attendais dans les toilettes, il n’était pas là non plus. Tu as pris ton pied, non ? » dit-il, maladroit, confronté à sa propre curiosité.

« Tu as raison, » concéda-t-elle. « Mais il m’éduque. Quand je pars en déplacement, j’ai mes ordres. Tout ça fait partie de l’éducation. Ce sont des règles qu’on s’est donnés, des lignes à respecter. »

« Et toi, tu acceptes ça ? » Il prononça la phrase comme si, en la formulant, il pouvait la rendre moins étrange.

« Oui. J’en ai toujours eu envie, » dit-elle sans détour. « Pas seulement j’accepte — j’y prends du plaisir. Comme tu l’as vu. Ce n’est pas seulement obéir : c’est une manière d’être. »

Elle marqua une pause. On eût dit qu’elle sondait le silence pour mesurer l’effet de ses mots. Elle se sentait légère et forte à la fois : soumise, mais libre d’être cette personne que peu d’endroits lui permettaient d’être. La soumission n’était pas une chaîne, elle était une forme de permission.

« Tu sais, continua-t-elle, c’est déconcertant pour beaucoup de voir une femme qui aime vraiment se soumettre. Pourtant c’est mon choix. C’est ma volonté, mon vice. Je ne demande pas qu’on comprenne. Je demande qu’on accepte que, dans le cadre que mon Maître fixe, on puisse m’utiliser. »

Christophe la regardait. Sa tête était pleine d’images, inexorablement agitées par ce qu’il avait vu. Il pensait à la vision d’elle, à la fois fragile et capable de se donner sans retenue ; il repensait à l’attente dans les toilettes, à la caméra qui avait tout enregistré. Son esprit était balloté entre fascination et malaise.

« Et tu n’as jamais pensé… de regret ? » finit-il par demander, l’ombre d’une inquiétude traversant sa voix.

« Parfois, oui, » répondit Anne, honnête. « La peur vient. De me perdre, de franchir un point de non-retour. Mais il y a aussi cette confiance. Il n’y a pas que l’obéissance : il y a la protection. Mon Maître sait mes limites. Il me pousse, il m’ouvre des portes, mais il s’assure que je peux revenir. Et puis — je choisis. Toujours. »

Il nota le mot. Choisir. C’était la clef qui rendait la chose acceptable à ses yeux : une soumission consentie, entretenue par un contrat tacite d’attention et de respect. Il n’était pas certain d’en saisir toutes les nuances, mais il comprenait mieux pourquoi elle souriait aujourd’hui, même couverte des traces de l’après.

« Et Christophe ? » dit-elle en penchant la tête. « Toi, qu’est-ce que tu ressens ? »

Il hésita. Loin de l’indignation qu’on aurait pu attendre, sa voix prit un ton plus confus, plus honnête.

« Je suis… perturbé. Fasciné. J’ai des images qui me reviennent. Et je suis intrigué. Je veux comprendre comment tu peux concilier ça avec ton travail, ta vie. Et puis… » Il se tut, incapable de finir la phrase proprement, autant troublé par son propre désir que par l’évidence professionnelle d’un retour à la normale.

Anne le regarda, amusée, presque indulgente. « C’est possible. Tu peux être fasciné et rester respectueux. Tu peux assister à un spectacle et ne pas y participer. Tout dépend de ce que l’on s’est dit avant. »

La simplicité de sa phrase le renvoya à la chambre du troquet, au sous-sol, à la caméra. Tout cela n’était pas anecdotique : c’était un acte qui posait des lignes, qui dessinait des frontières. Et ceux qui en avaient été témoins avaient changé de place dans le monde d’Anne.

« Tu veux en savoir plus sur mon Maître ? Sur le pourquoi ? » demanda-t-elle.

« Oui, » admit Christophe. « Je veux savoir s’il y a une logique, une cohérence. Pas juste le spectacle. »

Elle s’étira, ramassa sa veste que Christophe lui tendit, et l’enfila d’un geste lent. « Il y a une logique, » dit-elle. « C’est une discipline. C’est un apprentissage du désir et de la confiance. Si tu veux vraiment creuser, il faut accepter qu’il y ait des règles — et des conséquences. Et surtout : il faut accepter que ce soit important pour moi. »

Ils restèrent un moment, l’un en face de l’autre, la pièce alentour pleine d’ombres et de souvenirs. Dehors, la nuit avançait. À l’intérieur, quelque chose venait d’être scellé entre eux : la connaissance d’un secret partagé, qui ne se dirait peut-être jamais complètement, mais qui modifierait leurs regards à jamais.

« On en reparlera, » dit finalement Christophe, la voix plus calme. « Pas maintenant. Mais j’aimerais mieux comprendre. »

Anne hocha la tête, satisfaite. « Quand tu voudras. »

Elle quitta la table en reprenant son aplomb professionnel, mais la façon dont elle se tenait désormais, la légèreté dans sa démarche, témoignait d’une certitude nouvelle. Christophe la regarda partir, avec, derrière les sourires et le désir, la première graine d’une curiosité qui ne se contenterait pas d’être simple spectateur.

Il était désormais tard. La ville se vidait, a table, les deux collègues dinaient dans le calme. Christophe observait Anne, encore marqué par la vision de cet après-midi. Le bureau paraissait soudain plus petit, comme si la pièce retenait le souffle d’un secret.

« Anne, ça t’ennuie si on reparle un peu de la soumission ? J’avoue que je suis curieux » dit-il, la voix un peu nouée.

Elle le regarda, un sourire presque maternel, comme si elle accueillait une question d’élève. « Aucun problème. Que veux-tu savoir ? »

« Hé bien… est-ce que tu as le droit de coucher avec n’importe qui ? » Sa question était maladroite, mais elle cherchait la clarté.

« Pas tout à fait, » répondit-elle calmement. « Il y a un cadre. J’ai un scénario, des ordres. Selon le scénario, j’agis d’une manière ou d’une autre. Ce n’est pas du n’importe quoi. C’est réglé, consenti à l’avance. »

Il sembla prendre un peu de distance, comme pour recoller les morceaux d’un puzzle qu’il n’avait jamais vu. « Et pour cet après-midi ? »

Elle prit une respiration, comme pour remettre ses idées en place. « Mon Maître rêve depuis longtemps de me voir ainsi : exposée dans mon travail. Tant que je n’étais pas entièrement soumise, je retenais. Depuis qu’on a convenu de mon dressage, j’ai lâché ces freins. »

« Alors quoi ? » insista Christophe, se penchant vers elle.

« Alors je lui dois une obéissance totale, » répondit-elle. « Il a décidé que je devais franchir des frontières, y compris professionnelles. »

Il avala. « Et ça ne te dérange pas ? Tu obéis ? »

« Non, ça ne me dérange pas. Au contraire. Tu as vu. Je prends du plaisir. Je me découvre. Je pousse mes limites et j’apprends. Et surtout, je lui donne du plaisir — c’est ce qui compte. » Sa voix ne tremblait pas. Il y avait dans sa façon de dire les choses une certitude tranquille, presque pédagogique.

« Tu sais, j’ai choisi en tout conscience. J’ai mis des années à me décider, à savoir ce que je voulais »

« Et tu tu voulais quoi ? »

« Appartenir, obéir, à tout, pleinement, je voulais tout, et j’avais peur de tout. Je cherchais une chose, et mon Maitre m’a aidé à comprendre que ce que je cherchais n’étais pas la bonne chose. De là, il m’a montré, il m’a dit ce que je pouvais attendre, ce que j’attendais depuis toujours, et là, tout est devenu limpide. »

Christophe l’interrogea du regard

« Je voulais lui obéir, à tout. Peu importe sa demande, peu importe où, comment, quoi, quoi, je veux lui obéir et lui faire plaisir. Mon plaisir, c’est d’abord lui en donner, et ensuite, en prendre. »

Christophe hocha la tête, troublé. Les images revenaient, crues dans son esprit mais étouffées par le fait qu’il était désormais face à la personne, non plus au spectacle. « Et pour lui donner du plaisir, tu… tu es prête à quoi ? » demanda-t-il, cherchant à mesurer l’étendue de l’engagement.

« Prête à tout ce qu’il ordonne, » dit-elle simplement. « Avec un consentement qui se renouvelle. Mais je dois bien avouer que moins je résiste, plus je prends mon pied ! » dit-elle dans un sourire.

Il chercha le mot juste. « Ce n’est pas dégradant, alors ? Comme ce qui s’est passé cet après-midi ? »

Elle sourit, et son sourire n’était ni honteux ni repentant. « Beaucoup de gens confondent dégradation et choix. Les gens couchent au travail pour mille raisons — pouvoir, ambition, solitude. Pour moi, c’est différent : c’est une discipline, un apprentissage. Si c’est dégradant pour toi parce que tu y vois de la soumission, je ne peux pas te l’enlever. Moi, je l’ai choisi. Et je m’y sens entière. Alors oui, c’est humiliant, mais très excitant, et dans cette humiliation, je m’élève. »

La franchise de sa réponse l’ébranla. Il réalisa qu’il posait ses propres cadres moraux sur une pratique qui, pour elle, n’était ni simple ni univoque. Son esprit démêlait, posait des questions qu’il n’aurait pas pensé formuler quelques heures plus tôt.

« Tu n’as jamais peur ? » demanda-t-il finalement. « De perdre ta place, ta réputation ? »

« La peur existe toujours, » dit-elle, honnête. « Mais le cadre la contient. Mon Maître m’a appris à négocier les limites. Il m’a appris aussi à me relever si j’ai mal. La confiance n’est pas un mot vide chez nous. »

Il la regarda, la voyant autrement : non plus seulement la collègue glacée des réunions, mais une femme qui portait une histoire et une stratégie intime. « Et Christophe ? » lança-t-elle, légère. « Toi, qu’est-ce que tu fais de tout ça ? »

Il esquissa un rire nerveux. « Je suis perturbé, honnêtement. J’ai des images qui me collent à la rétine. Et j’ai envie d’en savoir plus, pas juste pour le spectacle, mais pour comprendre la logique. Comment tu tiens ça avec ton travail, comment tu le vis le lendemain matin, devant les mêmes gens ? »

Elle se leva, ramassa son sac, se rhabilla méthodiquement. « On apprend à compartimenter. On choisit où l’on montre quoi. Ce qui s’est passé ne supprime pas ma compétence. Si quelque chose menace le boulot, on ajuste le cadre. On négocie. On protège aussi. »

Il la regarda se figer dans un geste simple, professionnel — comme si la robe qu’elle remettait était à la fois armure et costume. « Et si ça dérapait ? » demanda-t-il, sans oser ajouter le reste.

« Alors on assume, » répondit-elle. « On assume les conséquences, on corrige. Mais la fuite est aussi un indicateur : soit le cadre était mal posé, soit la confiance a manqué. Dans les deux cas, c’est une leçon. »

Chapitre 7 – La glissade

Le restaurant s’était vidé sans qu’ils s’en aperçoivent. La lumière tombait en nappes miel, les verres retenaient des reflets chauds. Anne parlait posément, presque en conférencière, les mains calmes autour de son verre. Christophe la fixait par à-coups, hochant la tête, puis se perdant dans un point flou derrière elle.

Elle a réponse à tout. Même après… ça. Elle déroule, comme si tout était prévu, maîtrisé. Et nous, dans son récit, on n’est que des pièces qu’elle déplace.

Elle leva les yeux, devinant la digression.

« Tu te perds, là. Reviens. »

Je suis là. Trop là, même. Il reposa sa fourchette, droite comme un marque-page.

« Ce que tu as vu aujourd’hui n’est qu’un fragment. Je ne joue pas, Christophe, j’apprends. »

Un fragment… Un apprentissage. Toujours ces mots propres pour envelopper ce que j’ai vu. Les images déferlèrent, brutales : Anne à genoux, la bouche offerte, le vieux, la caméra rougeoyante. Il cligna, chassa le flash.

« Ça t’agace, je le sens. »

Évidemment que ça m’agace. Il inspira, choisit ses mots.

« Tu parles comme si tout suivait une logique claire. Comme si les hommes que tu impliques n’étaient que des rôles interchangeables. »

Elle fit tourner le vin dans son verre.

« Je parle comme quelqu’un qui a choisi son cadre. Ce n’est pas contre les hommes. C’est avec. »

Avec… ou sur ? Sa mâchoire se crispa.

« Je ne sais pas si c’est pour moi. J’ai… j’ai trouvé ça étrange. Et, oui, ça heurte mes valeurs. »

Elle inclina la tête, sans ironie.

« C’est recevable. »

Toujours. Toujours cette façon de m’absoudre avant même que je formule l’accusation. Elle est au-dessus de la mêlée. Elle plane. Il arrangea machinalement son couteau, perpendiculaire à l’assiette.

« On n’est pas obligés d’aimer ce qu’on ne comprend pas. »

Et voilà. Le baume. Il eut un rire sans son.

« Le problème, c’est que je comprends trop bien les images. Elles ne m’ont pas demandé mon avis, elles. Elles sont entrées. »

Elle ne bougea pas. Le serveur passa à distance, posa une carafe d’eau, s’éclipsa.

« Ce que tu appelles humiliation, je l’appelle offrande. »

Offrande. Elle ose. À qui, au juste ? À lui ? À elle-même ? À l’objectif ? Il but une gorgée d’eau, trop vite.

« Tu vois ? C’est ça. Les mots. Ils recouvrent tout. »

« Et toi, tu veux des faits. »

Je veux respirer. Il ferma brièvement les yeux.

« Les faits, c’est que tu t’es mise à genoux devant un type. Que tu as filmé. Et que tu es ici, maintenant, sereine, comme si tu rentrais d’une salle de sport. »

Un pli effleura le coin de sa bouche.

« Je reviens d’un endroit où je me sens à ma place. »

À ta place… et moi, quelle est la mienne ? Spectateur assigné ? Il sentit une pointe naître, piquer, rester.

« Tu me demandes d’accepter que je n’y vois pas clair. Je peux l’admettre. Mais je n’arrive pas à me convaincre que ce n’est pas… malsain. »

Elle posa le coude sur la table, la voix plus basse.

« Malsain pour qui ? Pour toi, là, maintenant ? Peut-être. Pour moi, non. Je me connais mieux qu’hier. »

Elle retourne tout. Elle tire la nappe sans renverser un verre. Il rit, à peine.

« Tu conviendras que faire ça au travail… »

« Je conviens que c’est une frontière. Je l’ai franchie en conscience. »

Frontière. Mot magnifique pour dire ravin. Il pinça les lèvres.

« Et les hommes dans l’histoire ? Ils existent autrement qu’en accessoires ? »

Elle soutint son regard sans dureté.

« Ils existent dans ce qu’ils choisissent d’être avec moi. Témoins. Acteurs. Amants. Rien n’est imposé. »

Rien n’est imposé… Sauf à moi, cette fichue tempête dans le ventre. Il repoussa son assiette, encore pleine.

« Je t’entends. Mais je ne suis pas certain d’aimer la place que j’ai prise malgré moi aujourd’hui. »

« Laquelle ? »

« Celle de l’homme qui regarde et qui ne sait plus s’il méprise ou s’il désire. »

Ses doigts glissèrent le long du pied de son verre.

« On peut ne pas choisir ce soir. »

Toujours la voie médiane. Patiente. Calme. Elle a un pas d’avance. Elle connaît l’échiquier par cœur. Il se redressa, adoucit sa voix.

« Je ne suis pas un pion, Anne. »

« Je ne t’ai pas posé sur l’échiquier. Tu t’y es assis. »

La phrase resta entre eux, nette. Il sentit la pointe tourner, entrer d’un millimètre de plus.

Je me suis assis, oui. J’ai regardé. J’ai laissé faire. J’ai hoché la tête comme un type raisonnable pendant que je brûlais. La bouche lui parut sèche.

« Ce n’est pas un jeu pour moi. »

« Pour moi non plus. »

Si, pour toi, c’est un rite. Tu sais où tu vas. Moi, pas. Il baissa les yeux vers ses mains.

« J’ai pensé… j’ai pensé que tu te servais des hommes. »

« Tu as pensé juste et faux. Je me sers d’une dynamique. Pas d’un individu contre lui. Et je donne plus que je ne prends. »

Elle dit ça sans trembler. Il repoussa la carafe d’un geste minuscule.

« Et si je te dis que je ne veux pas être dans cette dynamique ? »

« Alors tu n’y es pas. »

Simple, tranchant. Et pourtant, me voilà, attablé, avec la scène dans la tête, et l’odeur encore au fond de la gorge. La colère ne montait pas en vague. Elle suintait, régulière, s’infiltrait.

« Excuse-moi si je suis… à cran. »

« Tu n’as pas à t’excuser d’être vivant. »

Vivant. C’est bien le problème. Il la regarda plus longtemps qu’il ne l’aurait voulu.

« Tu joues avec moi depuis tout à l’heure. Doucement. »

« Je te parle. »

« Tu m’aimantes, alors. »

Un silence fit vibrer l’air entre leurs deux verres.

« Tu peux te lever et rentrer. »

« Et te laisser ici ? Tranquille, sereine, victorieuse ? »

« Ce n’est pas une victoire. C’est un état. »

Toujours l’état. Les mots qui polissent la pierre. Il se pencha, à peine.

« Dis-moi une chose sans détour. Tu voulais que je vienne aux toilettes. »

« Oui. »

« Tu voulais que je te punisse de ne pas être allé. »

Une ombre passa dans son regard, fugace.

« J’étais prête à accueillir ce que tu aurais apporté. »

Accueillir. Jusqu’au bout du vocabulaire maîtrisé. Il sourit sans joie.

« Ce n’est pas mon monde, Anne. »

« Il ne tient pas à une porte. »

La pointe en lui remonta encore, froide maintenant.

Alors pourquoi j’ai envie de te briser et de te prendre dans la même seconde ? Pourquoi j’ai envie de te faire taire et de t’écouter encore ? Il posa enfin les coudes, joignit les mains.

« Je vais te dire franchement. Je ne sais plus quoi penser. Mais je sais ce que je ressens. Et ça, ça ne correspond pas à l’homme que je pensais être. »

Elle ne sourit pas. Elle baissa les yeux vers la table, releva doucement la tête.

« Alors laisse passer la nuit. Et demain, dis-moi ce qui reste. »

Demain… Si demain il reste cette morsure, qu’est-ce que j’en fais ? Il souffla par le nez, longuement.

« Je déteste qu’on me déplace sans me demander. »

« Je ne t’ai pas déplacé. Je t’ai montré où j’étais. Tu t’es approché. »

Il acquiesça, malgré lui.

Je me suis approché, oui. Et maintenant je sens la chaleur du feu sur la peau. Et j’en veux à la flamme d’être une flamme. Il attrapa sa veste du bout des doigts, puis la reposa.

« Ce n’est pas pour moi. »

« D’accord. »

Et pourtant, je n’arrive pas à me lever. Il se mit à rire, bas, presque pour lui.

« Tu aimes ça, hein ? Me voir lutter avec moi. »

« J’aime quand quelqu’un se regarde en face. »

Il planta ses yeux dans les siens. Le restaurant était presque silencieux.

Je glisse. Pas d’un coup. Millimètre par millimètre. Et je sais, au fond, que je suis déjà de l’autre côté de quelque chose.

Le dîner se poursuivait dans une ambiance presque trop calme, comme si l’air du restaurant retenait son souffle. Les assiettes à moitié vides témoignaient d’un repas entamé sans réelle faim. Christophe jouait avec son couteau, le faisait rouler entre ses doigts. Anne, elle, observait, sereine.

Elle finit par rompre le silence.

« Cet après-midi, je t’ai proposé de venir. Tu aurais pu me prendre, là, sans détour. Tu as choisi ta place. Celle de spectateur. Et c’est très bien ainsi. »

Christophe leva les yeux, surpris par la douceur de sa voix.

« Tu penses ? »

« Oui. J’ai aimé me donner en spectacle. Pour toi, pour lui, pour ce vieil homme aussi. C’était une offrande. Je n’avais pas prévu que tu resterais à distance, que tu ne franchirais pas le pas. Mais c’est comme ça. On ne peut pas tout anticiper, surtout quand il s’agit de l’humain. »

Elle le dit comme une évidence. Comme si ma retenue faisait déjà partie du scénario.

Anne sourit légèrement.

« Alors je te demande : as-tu aimé ce que tu as vu ? »

Christophe hésita. Les images revinrent, brutales. Anne à genoux, le vieux qui jouissait sur son visage, son regard à lui, pris en otage entre excitation et malaise. Il posa enfin son couteau.

« Oui. Bien entendu… C’était… tu étais magnifique. »

Un sourire franc illumina son visage.

« Merci. Tu vois ? Voilà ce qui compte. J’ai un cadre, posé par mon Maître. Et parfois, il se passe autre chose, des détours, des failles. Des choses qu’on n’avait pas prévues. »

Christophe sentit une chaleur lui remonter dans la poitrine. Il hocha la tête, sans trouver de réponse. Un mélange d’admiration et de colère rentrée l’habitait.

Elle parle comme si tout était toujours juste, même quand rien n’est sous contrôle. Elle enveloppe tout de mots, elle transforme chaque imprévu en offrande. Et moi, je reste là, le cul entre deux chaises, fasciné et agacé.

Il repoussa sa chaise.

« Excuse-moi, je vais aux toilettes. »

Anne l’observa se lever, son dos raide, sa nuque tendue. Elle attendit qu’il disparaisse dans le couloir menant aux sanitaires, puis sortit son téléphone, rapide, discrète. Ses doigts tapèrent un message bref, comme un souffle écrit.

« Il est agité. Entre deux eaux. »

La réponse de son Maître ne se fit pas attendre.

« Prends ce qu’il te donne. Ne lui refuse rien. »

Elle lut. Le sourire qui se dessina sur ses lèvres était presque imperceptible, mais il brûlait.

Voilà. Tout est simple. Il n’y a plus qu’à suivre. »

Elle rangea le téléphone dans son sac, reposa ses mains sur la table, et inspira lentement. Le vin laissait encore une trace chaude sur sa langue.

Chapitre 8 – Aux toilettes

Les toilettes étaient calmes, presque trop. Le bourdonnement sourd du néon résonnait comme un écho intérieur. Christophe se tenait face au miroir, les mains posées sur le lavabo, le souffle court. Son reflet le fixait, yeux rougis, mâchoires crispées.

Putain… ça monte. Je le sens. C’est pas juste de l’envie, c’est autre chose. Une pression, une colère, un trop-plein. Elle croit maîtriser tout, Anne. Elle pense que les mecs sont des pièces interchangeables dans son échiquier. Mais moi ? Je suis pas une foutue pièce. Je suis un homme, avec mes pulsions, mes envies, mes comptes à régler.

Il ouvrit le robinet, laissa couler l’eau glacée. Ses mains tremblaient un peu quand il les passa sous le jet.

Je pourrais la balancer. Tout foutre en l’air. Un mail à la direction, un coup de fil. C’est facile. Et ce serait une vengeance douce-amère. Mais non… non, c’est absurde. Je ne suis pas ce type-là. Pas une balance, pas un lâche.

Il ferma les yeux, éclaboussa son visage, l’eau glacée le ramenant un instant à lui. L’éclat brutal du souvenir le transperça : Anne à genoux, ses bas glissant sur sa peau, le vieux haletant, le sperme qui coulait sur son visage. Il avait bandé comme un fou en regardant ça, et pourtant une voix en lui criait que ce n’était pas normal, pas pour lui.

Alors quoi ? Qu’est-ce que je fais de ça ? De ce putain de feu qui me crame ?

Ses doigts s’accrochèrent au rebord du lavabo. Son corps entier vibrait entre excitation et incompréhension.

Toutes ces années. Ces ruptures. Ces claques. Ces femmes qui sont parties, encore et encore, me laissant seul avec mes doutes, ma bite en berne et mon cœur en miettes. J’en ai encaissé, putain. Mais là, j’ai une occasion. Une putain d’occasion de solder les comptes. Avec elle. Avec ce qu’elle représente. Avec toutes les autres. Anne, la parfaite, la pro, la salope offerte. Elle qui croit que tout est cadré par son Maître, qu’elle contrôle même en s’abandonnant. Non. Pas cette fois.

Il inspira fort, son torse se soulevant comme avant un combat.

Et si je retournais son jeu ? Si c’était moi qui la prenais ? Moi qui décidais ? Je pourrais la baiser, oui, mais à ma manière. La faire taire. La faire plier. Pas pour son Maître, pas pour son foutu cadre. Pour moi. Rien que pour moi. Mon jouet. Son tour de payer.

Ses yeux s’écarquillèrent dans le miroir. Il ne se reconnaissait pas. Ce mélange de désir brutal et de revanche ancienne lui faisait peur et l’excitait en même temps.

Putain… je bande trop fort. Faut que je me calme.

Il chercha son souffle, passa de l’eau une nouvelle fois sur son visage, s’essuya lentement. Chaque geste vibrait d’une tension sourde. Ses doigts tremblaient quand il remit sa chemise en place, vérifia la ligne de sa cravate, comme si ce détail pouvait tenir son monde ensemble.

Il leva les yeux une dernière fois vers son reflet.

Voilà. C’est décidé. Je vais jouer. Mais pas son jeu. Le mien. Ce soir, c’est moi qui mène la danse.

Il sortit, la démarche lourde, la bite encore raide dans son pantalon. Le couloir lui parut interminable, comme une rampe de lancement.

Quand il revint vers la table, Anne était là, tranquille, le regard doux, un verre de vin à la main. Elle leva les yeux vers lui avec ce sourire qu’il ne supportait plus.

Elle croit savoir. Elle ne sait pas. Pas encore.

Chapitre 8 – La décision

Christophe s’assit. Le poids de sa décision, brut et sale, pesait entre eux, invisible, prêt à éclater. Il reprit contenance. Il ajusta sa chemise avec soin, comme pour retrouver un semblant de contrôle. Ses doigts glissèrent machinalement jusqu’à sa ceinture. Ce cuir noir, usé juste ce qu’il fallait. L’idée jaillit.

La ceinture… bien sûr. Voilà l’instrument. Voilà le moyen. Pas un simple fantasme, pas un geste égaré. Non. Une punition. Des coups bien placés, nets, secs. Son cul rouge, marqué. Et après, elle à genoux, avalant mon foutre jusqu’à la dernière goutte. Elle qui parle de choix, de cadre, de Maître… Eh bien ce soir, c’est moi qui vais lui donner un cadre. Le mien.

Il sentit un éclair lui traverser le regard, un éclat qu’il n’avait jamais porté. Fierté, excitation, perversité. Ça vibrait en lui comme une certitude nouvelle. Il tenait sa solution, son plan. Mais ce n’était pas suffisant. Pas encore.

Elle aime l’humiliation. Elle le cherche, elle le réclame. Alors allons plus loin. Pas l’hôtel, non. Trop facile. Trop propre. Le monde réel doit s’inviter, la saleté, le froid, le risque. L’hôtel, ça serait lui donner trop de confort. Pas de ça. Non. Le parking. Ce foutu parking sombre, désert, à quelques pas d’ici. Rien ni personne. Juste elle, moi, le béton, la nuit. Sa jupe relevée, sa peau marquée, sa bouche pleine. Parfait. Elle veut l’humiliation, je vais la lui servir. Pas à moitié. Pas sous contrôle. La vraie.

Il resta un instant suspendu dans ce fantasme. Ses pensées prenaient corps. Son souffle s’accélérait, son sexe durcissait. Il se voyait déjà la tirer par le bras, ouvrir la portière, la jeter contre la carrosserie, ce cuir qui siffle dans l’air avant de s’abattre. Et son sourire à elle, éteint ou flamboyant, qu’importe.

Il était perdu dans ses songes quand Anne l’interpella.

« Christophe ? » Sa voix douce, presque tendre. « Où en es-tu de tout ça ? »

Il releva la tête, croisa son regard. Un sourire à peine perceptible passa sur ses lèvres.

« J’en suis que… » Il marqua une pause, son éclat intérieur affleurant au bord de ses mots. « … tu crois avoir toujours le contrôle, Anne. Mais tu oublies une chose : je suis là, moi aussi. Et ce soir, je vais te montrer que ce n’est pas seulement ton Maître qui décide. »

Il se redressa, le dos droit, le regard fixe, chargé de cette fausse certitude qui le galvanisait.

« Tu voulais être humiliée ? Très bien. Alors prépare-toi. Parce que moi aussi, j’ai mes envies. Et crois-moi, elles n’ont rien de tendre. »

Son ton s’était fait grave, presque rauque. Dans son esprit, le piège se refermait déjà. La ceinture, le parking, la nuit. Son plan avait pris racine.

Anne le regardait, silencieuse. Elle savait. Elle ignorait rien de la consigne donnée par son Maître. Prends ce qu’il te donne. Ne lui refuse rien. Elle sourit imperceptiblement, une ombre de connivence au coin des lèvres.

Mais Christophe, lui, crut voir dans ce sourire une provocation de plus. Il sentit la vague gonfler en lui, irrésistible. Ce soir, il allait poser ses pions. Ce soir, il allait la punir. Il s’installa contre le dossier de son fauteuil, reprit son verre, le fit tourner entre ses doigts. Son regard se fixa sur Anne, qui, tranquille, l’attendait.

« Tu sais, Anne… je t’écoute depuis tout à l’heure. Et je me dis que… peut-être, tu ne te rends pas compte. »

Elle haussa légèrement les sourcils, attentive.

« De quoi donc ? »

« De ce que tu t’infliges. Tu dis que c’est un choix, que c’est ta liberté… Mais j’ai vu autre chose cet après-midi. J’ai vu une femme s’offrir à un vieux dégueulasse, pendant que je restais là, incapable d’agir. »

Anne resta silencieuse quelques secondes, ses yeux plongés dans les siens.

« Tu crois que je ne m’en rends pas compte ? »

« Non… je crois que tu crois avoir tout prévu. Mais l’humain, ça ne se prévoit pas. Les émotions, les pulsions… ça ne se met pas dans une case. »

Elle hocha lentement la tête, comme si ses mots faisaient mouche.

« Tu as raison, peut-être… » dit-elle doucement.

Christophe sentit une chaleur de satisfaction l’envahir. Il poursuivit, plus sûr de lui.

Ses épaules s’étaient positionnées vers l’avant, comme un prédateur sur le point de bondir. Il prit son temps pour finir son verre, essuya la condensation du pied entre ses doigts. Anne attendait. Elle n’avait pas besoin de remplir le silence, elle savait.

« Tu sais ce que je ressens, Anne ? » dit-il enfin, la voix basse.

Elle pencha la tête, attentive. « Non. Dis-le-moi. »

« Une frustration immense. Pas seulement ce soir. Pas seulement cet après-midi. Depuis longtemps. Toi, tu as pris ton plaisir. Lui aussi. Moi, j’ai été spectateur. Encore. Comme toujours. »

Il fit claquer sa langue contre son palais. « Ça m’a mis en colère. Pas contre toi, pas vraiment. Contre moi. Parce que j’ai accepté. J’ai regardé. Et j’ai bandé comme un con. »

Anne releva les yeux, doucement. « Je t’ai pourtant proposé, Christophe. Tu aurais pu. C’est toi qui as choisi de rester en retrait. »

Il esquissa un sourire, un peu dur, un peu ironique. « Oui. Tu m’as proposé… mais à tes conditions. Dans ton cadre, dans ton jeu. Moi, je n’ai rien choisi, pas vraiment. Tu as posé le décor, et moi j’étais censé jouer le rôle que tu avais imaginé. »

Elle fronça à peine les sourcils, comme touchée par l’argument. « Ce n’est pas faux… »

Christophe se redressa, plus assuré. « Tu vois. C’est ça que je ne veux plus. Que tu me serves tes règles et que je me contente de suivre. Non. Ce soir, c’est moi qui vais décider. Tu crois que tu donnes, mais en vérité, tu gardes toujours le contrôle. Tu restes la maîtresse de la mise en scène. »

Chapitre 9 – Le Maitre

Christophe prit appui sur la table, son regard accroché à celui d’Anne. Il parlait plus bas, mais chaque mot tombait avec un poids précis.

« Tu crois que tu choisis, Anne. Tu crois que tout est sous contrôle parce que ton Maître te dicte la marche à suivre. Mais en réalité… tu n’as rien choisi. Tu t’es simplement coulée dans son cadre. »

Anne laissa filer un silence, puis répondit doucement : « Peut-être… mais ce cadre, je l’ai accepté. »

Il secoua lentement la tête, son sourire fin, assuré. « L’accepter n’est pas choisir. C’est juste obéir. Tu m’as parlé de liberté. Mais la vraie liberté, c’est ça : choisir à qui tu donnes ce pouvoir. »

Elle cligna des yeux, comme si ses mots l’atteignaient. « Choisir… qui me domine ? »

Christophe se redressa légèrement, la voix plus ferme. « Exactement. Pas seulement ton Maître. Pas seulement ce rôle que tu joues si bien. Regarde-moi. Ce soir, tu pourrais décider que je suis celui qui mène. Tu n’as pas besoin de te cacher derrière son autorité. Tu n’as pas besoin de toujours lui rendre des comptes. »

Il fit une pause, reprit d’un ton presque caressant : « Tu veux être libre ? Alors sois-le vraiment. Choisis ton Maître. Choisis, Anne. Voilà le vrai pouvoir. »

Elle baissa les yeux, ses doigts jouant avec le pied de son verre. « Tu parles avec conviction… »

« Parce que je le pense. Et tu le sais. Ce soir, c’est moi qui t’offre la possibilité d’expérimenter autre chose. Pas de cadre imposé. Pas de règles préécrites. Juste ton choix, maintenant, ici. »

Anne releva lentement la tête. Son regard brillait d’une intensité trouble, comme si une faille venait de s’ouvrir. « C’est… séduisant, ce que tu dis. »

Christophe sentit son cœur battre plus fort. La jubilation montait en lui, un vertige qu’il ne cherchait plus à contenir. Il parlait avec une assurance nouvelle, savourant chaque seconde.

« Tu n’as pas besoin d’être toujours soumise à lui. Ce soir, tu peux l’être à moi. Parce que moi, je suis là. Je t’ai vue. Je t’ai comprise. Et je suis prêt à recevoir ce que tu veux donner. »

Anne hocha doucement la tête, docile, presque touchée. « Tu as peut-être raison… »

Le silence s’installa. Un silence lourd, vibrant, où l’air semblait chargé d’électricité. Christophe le goûta comme une victoire. Il avait le sentiment d’être entré dans son esprit, d’avoir fait craquer son cadre, de tenir enfin le rôle qu’il avait toujours rêvé d’endosser.

Anne, elle, resta immobile, les lèvres entrouvertes, son regard posé sur lui. Une ombre de sourire effleura sa bouche, si légère qu’elle pouvait passer pour une résignation.

Et le silence, plus éloquent que tous les mots, scella la scène.

Christophe s’était rapproché, sa voix basse mais ferme, comme s’il voulait inscrire chaque mot en elle.

« Tu parles de liberté, Anne. Mais ta vraie liberté… elle n’est pas dans l’obéissance à ton Maître. Elle est dans le choix. Choisir qui te domine, quand, et comment. Voilà le vrai cadre. »

Elle garda les yeux baissés, un geste lent caressant le bord de son verre. « Peut-être… » souffla-t-elle.

« Non. Pas peut-être. C’est ça, la vérité. Aujourd’hui, tu n’as pas choisi. Tu as suivi ses ordres. Tu t’es donnée à ce vieux, tu m’as laissée à l’écart. Moi, je n’ai rien choisi non plus. Et tu sais quoi ? Ça m’a déplu. »

Anne releva brièvement les yeux, docile. « Je comprends… »

Il se redressa, plus assuré, savourant son propre discours. « C’est ça, le problème. Tu vis dans l’illusion du choix, mais tu t’effaces derrière lui. Si tu veux être vraiment libre, alors ce soir, tu dois choisir. Pas en paroles, pas en justifications. Par un geste. Par ton corps. »

Elle acquiesça doucement, son attitude parfaitement soumise. Au fond d’elle, elle se rappelait les mots de son Maître : « Prends ce qu’il te donne. Ne lui refuse rien. » Elle jouait son rôle à la perfection, docile, presque fragile.

« Je comprends ce que tu dis, Christophe… » murmura-t-elle, la voix à peine audible.

Il posa ses mains sur la table, pencha la tête, sûr de lui. « Alors choisis. Pas demain, pas un autre jour. Ici. Maintenant. Tu dis vouloir la liberté ? Montre que tu peux décider qui te possède, qui te domine, qui est ton Maitre. Soit libre. Mais soit le le vraiment. »

Un silence s’étira. Anne inspira lentement, ses épaules se détendirent. Elle leva enfin les yeux vers lui, une étincelle maîtrisée dans le regard. Elle était docile, tête basse. Elle le regardait par en dessous. Ses lèvres s’ouvrirent sur un mot.

« Oui… Maître. »

Christophe se figea, comme frappé par une décharge. Le mot résonna en lui, lourd, éclatant, une victoire absolue. Il sentit la puissance gonfler dans ses veines. Enfin, il croyait dominer. Enfin, elle pliait.

Anne, impassible, jouait son rôle.

Christophe tendit la main, attrapa doucement le menton d’Anne. Sa poigne se fit ferme.

« Relève la tête. Regarde-moi. Et répète tes derniers mots. »

Elle inspira, ses yeux accrochés aux siens. « Oui… Maître. »

Il la fixa longuement, un sourire dur au coin de la bouche. « Bien. Très bien. Voilà qui est clair. »

Il se redressa sur sa chaise, le ton plus sec, plus autoritaire. « Tu crois que je vais me contenter de ce mot ? Non. Je vais te tester. Tu dis m’avoir choisi ? Alors prouve-le. »

Anne hocha lentement la tête. « Comme tu veux, Maître. »

Il claqua la langue, son excitation gonflant avec ses mots. « Cet après-midi… j’ai vu ton gros cul de salope se cambrer pour un vieux. J’ai vu ta bouche avaler sa queue comme une chienne. Et tu crois que ça m’a plu ? Non. Pas une seconde. Ça m’a fait bander, oui, mais ça m’a mis en rage. Parce que moi, je n’avais rien. Rien. »

Son langage était cru, brutal, mais sa voix restait étonnamment calme, tranchante comme une lame. Anne le dévorait des yeux, docile, soumise, et pourtant vibrante d’excitation.

« Alors maintenant, c’est moi qui décide. Tu m’as choisi, non ? Tu m’as donné ce pouvoir. Alors écoute bien. Tu vas ouvrir ta veste. Tout de suite. »

Anne écarta lentement le tissu, dévoilant ses seins lourds, nus. Ses tétons se tendirent dans l’air tiède de la salle. Christophe inspira, un éclat sombre dans le regard.

« Voilà… c’est ça. Tu es à moi, maintenant. À mon bon vouloir. »

Elle sourit à peine, la tête basse. « Oui, Maître. »

Il se pencha, plus proche. « Tu vas te lever. Aller aux toilettes. Tu laisseras la porte ouverte. Et tu vas m’envoyer des photos. La veste ouverte. La jupe remontée. Je veux voir ta chatte nue. Compris ? »

Anne déglutit, le cœur battant. « Oui, Maître. »

Christophe posa ses mots avec une fermeté glaciale, sans élever le ton. « Pas de discussion. Pas de délai. Tout de suite. Et retiens bien : c’est moi qui décide. Tu m’as choisi, salope. Alors tu obéis. Compris ? »

Elle baissa la tête, soumise, sa voix tremblante de désir et de docilité. « Oui, Maître. »

Elle se leva, la veste entrouverte, et s’éloigna d’un pas lent vers le couloir.

Christophe la suivit du regard, le corps brûlant, persuadé qu’il venait de la briser.

Anne, elle, sentait au fond d’elle la joie secrète d’obéir. Elle jouait son rôle à la perfection.

Anne entra dans les toilettes. Le carrelage froid résonnait sous ses talons. Elle sortit son téléphone, ses doigts agiles tapant vite. « Ça va être intense je crois. »

Quelques secondes suffirent. La réponse de son Maître apparut : « Donne-lui tout. »

Un frisson lui parcourut l’échine. Elle glissa la veste de côté, écarta sa jupe. Les clichés s’enchaînèrent : ses seins pris de haut, ses cuisses ouvertes, son sexe offert. Vulgaire, cru, obscène, chaque image envoyée avec une précision calculée. Elle les transmit aussitôt à son « Maître du soir », ce collègue qui croyait la dompter.

Elle remit sa veste, entrouverte, et regagna la salle qui était désormais vide. On entendait seulement les bruits métalliques de la vaisselle en cuisine, le patron fatigué comptant les billets derrière son comptoir. Le jeune serveur débarrassait une dernière table, les joues rouges quand Anne repassa devant lui, la poitrine offerte, libre, sans effort pour se couvrir.

Elle s’assit, le dos droit, les seins balançant doucement dans l’air tiède. Sa veste glissa encore un peu, volontairement. Son regard accrocha celui de Christophe. « Mon Maître est satisfait des photos ? »

Christophe eut un sourire tendu. « Oui. »

Elle le scruta, immobile, le corps tendu vers lui. Elle posa ses lourds sur la table. Provocante. Mais il n’était pas rassasié. Pas encore. Elle le savait. Elle le sentait. L’assurance montait en lui comme une vague, une ivresse sombre. Il dévora cette paire seins obscène posée devant lui, offerte à sa domination, à son pouvoir.

Il leva la main, appela le serveur. « L’addition. ». Anne recula, ses seins tombèrent contre son buste. Elle était offerte, et détendue. Amusée, et excitée.

Quand le serveur arriva, chacun régla sa part. Anne tenta un geste, sa main glissant vers son sac. « Laisse-moi… pour m’excuser de cet après-midi. »

Il secoua la tête, un sourire pervers accroché aux lèvres. « Non. J’ai autre chose en tête pour toi. »

Elle baissa les yeux, docile, acceptant sa réponse. Le serveur, encore rouge, jeta un dernier regard furtif vers les seins offerts, puis se détourna maladroitement.

Chapitre 10 – Punition

Ils quittèrent le restaurant ensemble. Derrière eux, la devanture plongea dans l’ombre. Un fracas lourd résonna : le rideau métallique qu’on tirait pour fermer la boutique. Puis, de nouveau, le silence.

Leurs pas résonnaient sur le trottoir désert. Pas âme qui vive. Les vitrines closes s’alignaient comme des yeux éteints. La petite ville semblait endormie depuis des heures.

Christophe marchait à ses côtés, la respiration lourde, sentant dans son ventre la montée d’une puissance nouvelle. Sa bite cognait durement contre son pantalon, chaque pas résonnait dans son corps. Il serra les poings.

Jamais je ne me suis senti aussi fort. Jamais.

Il jeta un coup d’œil vers Anne. Sa démarche était souple, tranquille, docile. Main dans la dos, veste ouverte, ses seins dodelinaient dans l’air. Elle le suivait sans un mot, et lui, ivre de domination, sentait son pouvoir gonfler encore. La vue de cette paire de seins l’excitait. Il voulait la posséder, la briser, la dégrader.

Christophe s’arrêta non loin du parking, sous un réverbère qui jette une lumière pâle sur l’asphalte. L’air humecte les effluves de la nuit. Il tourne la boucle de sa ceinture entre ses doigts, comme on fait craquer une idée avant de la poser. Anne reste immobile, la veste entrouverte, les seins ballottant à chaque respiration. Elle joue la gêne avec une maîtrise parfaite.

« Enlève ta veste. »

Elle fait mine de rougir, glisse la main vers le tissu comme pour hésiter. « Monsieur… je… »

« Enlève-la. » Sa voix se fait plus froide, plus ferme. « Je déteste répéter. Je ne supporte pas ce comportement. »

Anne relève un regard timide, puis obéit. Ses doigts défaisant le bouton, elle lui tend la veste, presque comme une offrande. Il la prend, la serre un instant contre lui, sent le tissu et l’odeur de sa peau.

« Tu me dois réparation pour cet après-midi. » dit-il en la regardant droit dans les yeux. « Tu seras punie. Sévèrement. Tu dois apprendre. C’est pédagogique. Je suis là pour te montrer la voie, pour te dresser, t’éduquer. J’ai vu tes failles — et pour ton bien, je vais les corriger. »

Il joue la boucle de sa ceinture autour de son pouce. Le geste est lent, méticuleux, chargé. Anne hoche la tête, la voix douce, parfaite dans son rôle. « Vous avez raison, Maître. Vous m’avez montré mes erreurs, et je mérite d’être corrigée. »

Un sourire satisfait fend le visage de Christophe. Il avance d’un pas, réduit l’espace entre eux. « Donne-moi ta jupe. » Sa demande est un ordre contenu, sans hystérie — l’autorité froide d’un homme qui croit tenir la situation.

Anne baisse les yeux, comme pour peser la honte, la résistance minimale. Elle sait que souvent, elle finit nue au milieu d’un trottoir ou d’un parking, que cela fait partie du jeu, que quelqu’un a déjà regardé, qu’un Maître a déjà approuvé. Mais pour l’instant, elle campe l’embarras. « Non… Monsieur… »

Il lève la main, l’attrape par le menton avec une poigne ferme, impose sa vue. « Enlève ta jupe, salope. Je suis ton Maître. »

Le ton casse l’air. Le mot claque, brut. Anne inspire, ferme les yeux un instant, puis répond, exactement comme attendu. « Mes excuses, Maître. » Elle glisse sa main vers l’élastique, défait la fermeture, puis tend la jupe à Christophe.

Il la reçoit, la regarde un instant comme on jauge une victoire, la plie sans empressement. « Est-ce là ma punition ? » demande-t-elle d’une voix basse, presque implorante, l’air de celui qui teste la marge.

Il rit, un son rauque, plein de certitude. « Certainement pas, salope. Il en faut bien plus pour une chienne comme toi. » Il passe sa main sur la boucle de cuir, fait tinter la boucle. « Ce qui t’attend va te marquer. »

Anne hoche la tête, la peau parcourue d’un frisson qui n’est ni tout à fait froid ni tout à fait chaud. Elle sait qu’elle joue. Elle sait qu’un ordre a été donné — elle l’a lu sur l’écran, elle obéit.

Christophe recule d’un pas, lève encore la boucle, goûte l’idée de la discipline. Sa respiration accélère, colère et désir se mêlent en un mélange glacial et ardent. Anne se tient droite, presque fière dans sa soumission.

La nuit autour d’eux est immense, vide, comme si la ville avait retenu son souffle. Les chaussures de Christophe crissent sur le gravier. Il pose la ceinture sur sa main, la tient par le cuir, prêt à écrire sa sentence.

« Tiens-toi prête. » dit-il, et dans sa voix la volonté de tenir l’autorité et l’urgence d’un homme qui sent la pulsion le gouverner.

Anne incline la tête, murmure : « Oui, Maître. »

La boucle de cuir brille une dernière fois sous le réverbère, puis la scène se fixe, tendue, prête à basculer. La nuit les enveloppe.

Le parking était vide. Le vieux réverbère projetait un cercle blafard sur l’asphalte ; tout le reste tremblait dans l’ombre. Christophe planta la ceinture entre ses doigts, la boucle brillait comme une promesse. Il la regarda, lente concentration : sa respiration, sa mâchoire, la lueur qui trahissait une fixation nouvelle.

« Va. » dit-il, sec.

Anne fit un pas. L’air nocturne lui fouettait la peau là où la veste venait de tomber. La ville n’offrait aucun témoin — seulement le grincement lointain d’une enseigne et le souffle de leurs pas. Elle marcha comme on exécute un rituel appris : pas trop vite, pas trop lentement. À chaque pas, elle répétait l’injonction dans sa tête — Prend tout ce qu’il te donne — et sous cette consigne résonnaient aussi les mots que son Maître lui avait adressés plus tôt.

Elle se positionna contre le capot, paumes contre le métal froid, le dos creusé, les hanches projetées comme on lui avait appris pour être visible. Le geste était public et nu — mais la nudité n’était pas seulement corporelle : elle était exposition, abandon calculé, une offrande sur le pavé. Le cœur battant, elle s’efforça de tenir la position, d’entendre la ville respirer autour d’elle.

Christophe s’approcha. Son pouls cognait contre sa gorge. Il avait imaginé cette scène en silence : l’ascendant, la réparation, la revanche muette des humiliations subies. Son premier mouvement fut hésitant, mesuré — comme un homme qui redécouvre une autorité qu’il n’avait jamais osé exercer. Puis, lentement, il leva la ceinture.

Le premier coup claqua sur la chair. Ce ne fut pas un acte de tendresse. Ce fut une décharge sèche qui fendit l’air, puis la peau. Anne se raidit, un cri étouffé lui échappa — plus de surprise que de douleur choisie, puis la réalité physique la rattrapa.

La douleur mordait, nette, et quelque chose d’ancien, d’appris, glissa dans la sensation : la mémoire des corrections acceptées, la mécanique des séances précédentes. Les larmes vinrent, chaudes et rapides, creusant des sillons sur ses joues.

La honte la bouscula — se savoir vue, dans cette posture, nue dans la rue — et pourtant une autre chose, plus confuse, se mettait à vibrer sous la douleur : un pic, aigu, qui faisait basculer la souffrance vers une intensité différente, plus complexe.

Christophe enchaîna, à intervalles réguliers, sans hâte mais sans hésitation. À chaque geste il jetait des mots, durs, précis. Ils n’étaient pas des injures gratuites ; ils étaient les balises de son passage à l’autorité : « Remercie. » ; « Dis que tu mérites. » ; « Regarde ce que tu m’as fait subir. » Sa voix ne montait pas – elle était grave, contrôlée ; dans ce contrôle il vidait une part de sa tension ancienne, il transformait une colère contenue en action.

Anne obéissait à chaque demande — pas seulement parce qu’on la forçait, mais parce que sa logique intime l’incitait à tenir son rôle : elle prononçait les mots, la gorge serrée, et chaque syllabe était une clé qui verrouillait le pacte entre eux, le contrat muet qui reliait les deux corps sur ce bitume désert.

Entre deux coups, elle cherchait des repères dans sa mémoire : la manière dont son Maître avait posé ses corrections, les signes qui justifiaient l’épreuve. Ces images la stabilisaient ; elles la ramenaient à une structure connue, et paradoxalement, lui permettaient d’encaisser mieux.

La douleur laissait place à la chaleur, la chaleur à une sorte d’étourdissement. Les larmes mêlaient honte et un étonnant soulagement — pas de rémission morale, non, mais la sensation d’être confrontée jusqu’au bout à elle-même. Christophe, lui, ne se laissait pas aller à la jouissance tranquille d’une victoire douce : il martelait chaque phrase comme un enseignement, croyant avec ferveur qu’il réparait quelque chose, qu’il assignait à Anne une dette qu’elle fallait qu’elle comprenne.

« Dis-le. » ordonna-t-il, entre deux gestes.

« Je te remercie. » souffla-t-elle, la voix étranglée.

« Dis que tu mérites. »

« Je mérite d’être corrigée. »

À chaque réponse il ralentissait, notait la manière dont elle prononçait les mots, la petite inclinaison de son buste, la contraction des doigts sur le capot. Un mélange de compassion mal placé et de triomphe l’habitait : l’idée qu’il lui enseignait quelque chose, qu’il transformait sa propre humiliation en leçon.

Puis, peu à peu, les coups s’espacèrent. La nuit réabsorba leurs halètements. Le silence revint, lourd et plein. Anne resta sur le capot, meurtrie, les larmes encore fraîches, mais droite dans une dignité modifiée : elle avait traversé l’épreuve, et déjà, mentalement, évaluait ce qu’elle avait donné et ce qu’elle pourrait encore donner. Christophe posa la ceinture à terre, la main tremblante, une partie de sa tension lavée mais une autre, plus profonde, restait intacte.

Ils se regardèrent un instant, deux figures dans le halo jaune des lampadaires. La rue autour d’eux gardait son indifférence. Ni l’un ni l’autre ne parlèrent tout de suite ; les mots auraient rompu l’équilibre fragile. Anne essuya ses yeux, prit une grande inspiration, et fit — presque automatiquement — le geste d’attendre les prochaines directives, consciente qu’elle avait joué une page écrite à l’avance, et qu’il restait encore, peut-être, des chapitres à venir.

Christophe la poussa à genoux, ferme mais sans précipitation, comme pour lui rappeler sa place et la rendre consciente de chaque geste. Le souffle de la nuit leur collait à la peau ; leurs ombres tremblaient sur l’asphalte. Anne s’exécuta sans un mot, le regard fixé au sol, le corps encore vibrant de la correction qu’elle venait de recevoir.

Cambrée. Cuisses ouverte, mains dans le dos, gueule ouverte. Il sorti sa queue à la hâte. Une vergé fine, longue, droite. Et il vint alors en elle, dans sa gueule. Il posa sa main derrière le crâne d’Anne, et la forca. Encore, et encore, elle céda.

« Voilà, tu sais y faire salope, c’est bien. Reste là sale pute ».

Puis, il relâcha son étreinte. Avant de revenir, encore, et encore. Anne régurgita. Il revient, encore. Avec envie, et férocité. Elle régurgita encore. Il revint. Anne tenta de la repousser, elle reçu un coup de ceinture sur le cul.

« Non, je décide ».

Puis, il recula. Anne repris son souffle. Christophe revint en elle. La tenant par les cheveux. Il lui baisa la bouche, avec une certaine frénésie. Il se retira, sourit devant sa proie qui cherchait de l’air, couverte de ses déglutitions. Il revint au fond sa gorge. Une dernière fois, dans un râle non contenu, il se vida en elle, au fond de sa gorge.

Anne était un réceptacle docile. Elle goutait le délice au fond de sa gorge. Elle adorait sentir le foutre lui couler au fond la gorge, sans passer sur sa langue. Cela signifiait qu’elle avait bien avaler le chibre. Et cette idée lui était toujours plaisante, excitant. Il se retira, elle sourit.

Elle resta un instant à genoux, le front humide, le cœur tambourinant. La triade d’émotions — la douleur, la honte publique, l’exaltation — se mêlait en elle comme un liquide brûlant. Avoir été vue, frappée, puis tenue jusqu’à l’épuisement intensif : tout cela la traversait en salves. Pourtant, sous la brûlure, il y avait aussi une familiarité qui la calmait — la mémoire des séances avec son Maître, les règles, le rituel de remise et de recueillement. Ces souvenirs agissaient comme un filet qui la maintenait droite et obéissante.

Christophe, lui, reprit sa ceinture, la regard dur et vidée à la fois. Il avait utilisé sa colère, transformé sa frustration en action ; il se sentait plus léger, mais aussi noué d’une autre tension, plus profonde. Il lui jeta sa veste sans un mot comme on jette un diagnostic : achevé.

Elle se releva, ramassa ses vêtements, se rafraîchit du mieux qu’elle put, remit de l’ordre dans son allure. Il la conduisit sans un mot jusqu’à l’hôtel le plus proche ; la nuit les avala comme un rideau. Le trajet fut silencieux, pesant, plein de mots non dits. À l’arrivée, il la déposa à l’entrée, un bref regard, puis s’éloigna.

Dès qu’elle fut à l’abri, Anne sortit son téléphone. Ses doigts tremblaient encore d’excitation, de plaisir et d’envie, mais le message était précis : « Il a mordu. Mission accomplie. » Quelques secondes plus tard, la réponse qu’elle attendait apparut : « Fier de toi, tu as tout donné. Hâte d’en savoir plus. »

Elle sourit, fière et confuse à la fois. Elle composa un message plus long, haletant, où elle racontait la nuit sans rentrer dans les détails crus : la correction, la perte, la soumission, la chute, et la montée paradoxale d’un plaisir qu’elle connaissait bien — celui d’être poussée jusqu’à ses limites et reconnue ensuite. « J’ai joué mon rôle. Il n’a rien soupçonné. Merci pour cette éducation. Hâte de me jeter à vos pieds. » envoya-t-elle.

Elle posa le téléphone, respira profondément, et laissa la nuit rassembler les morceaux. Au dehors, la petite ville gardait son silence. À l’intérieur d’elle, quelque chose venait d’être inscrit — une cicatrice qui, paradoxalement, portait la marque d’une étrange délivrance.

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