Un chemin désert, la nuit, la Chienne

sexilife 156

Anne franchit la nuit humide, nue sous sa veste. Attachée en laisse, elle affronte l’humiliation qu’elle a tant redoutée. Le regard d’un inconnu la transperce : peur, honte, désir se mêlent. Soutenue par son Maître, elle tient. Dans cette honte vécue au grand jour, elle naît enfin comme chienne, soumise et libre.

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Chapitre 1 – La salle de bain

La nuit est là. Fraiche. Humide. L’été s’en va, l’automne s’installe, prend sa place.

Anne est dans la salle de bain, au rez-de-chaussée. La lumière crue de l’ampoule blanche souligne chaque détail de sa préparation. Elle ne le sait pas encore, mais dehors, dans le salon, son destin est déjà scellé.

Elle enfile ses bas avec lenteur, comme on déroule un rituel. Puis ses doigts se posent sur le collier. Ce collier, elle ne l’oublie plus. Autrefois, elle le cachait, honteuse. Aujourd’hui, il est son totem, son sceau de soumise. Sans lui, elle se sent nue, amputée.

Avec lui, elle est complète, légitime, reliée à son Maître par un lien invisible. Serré juste ce qu’il faut, bien centré, bien en vue. Une signature. Une appartenance. Avec son tatouage sur la mamelle, il trace sur son corps une identité qu’elle ne peut plus nier.

Elle glisse ses pieds dans ses talons. Puis vient la veste courte, ouverte, offerte. La coupe souligne son cul généreux. Autrefois, ce cul était son fardeau, une honte paralysante. Aujourd’hui, c’est son emblème. La honte est toujours là, mais c’est une honte qui excite, une honte qui attire. Une honte suave, une honte qu’elle savoure.

Elle se place face au miroir. De pied en cape. La veste entrouverte laisse apparaître ses lourdes mamelles. Entre ses cuisses, une fine bande de poils dessine une élégance discrète. Elle se contemple. Elle est prête. Prête à se présenter. Prête à dire à son Maître : fais de moi ce que tu veux.

Son esprit déroule la litanie de l’obéissance :
– Un fist ? Avec plaisir, Maître.
– Une gorge profonde ? Avec plaisir, Maître.
– Confesser mes fantasmes les plus trash ? Avec plaisir, Maître.
– Me sortir, m’humilier, m’offrir à des inconnus ? Avec plaisir, Maître.

La peur est encore là, fine lame au creux du ventre. Mais elle ne la nie plus. Elle sait que cette peur est le prix de son ivresse. Comme disait Bataille : « L’érotisme est l’approbation de la vie jusque dans la mort ». Sa peur est vivante. Sa honte aussi. Et dans ce trouble, elle trouve sa vérité.

Elle éteint la lumière. Le miroir garde son reflet, mais Anne a quitté la salle de bain. Elle descend vers le salon. Sa démarche est ferme, ses talons claquent comme des coups de fouet. Son cœur est léger, ses papillons sont là. Elle est confiante, elle est décidée, elle est soumise.

Chapitre 2 – Face à elle

Anne traverse la pénombre de l’entrée. L’air est plus frais ici, presque humide, comme si la maison retenait son souffle. Le parquet craque légèrement sous ses talons, chaque son résonne, amplifié par le silence. Elle sourit. Un sourire timide, mais nourri d’une certitude profonde : ce soir encore, elle avance vers sa vérité.

Quelques pas suffisent. La pénombre se déchire. Elle apparaît dans la lumière orangée et tamisée du salon. La pièce est baignée de reflets ambrés, une clarté douce qui flatte sa peau, souligne ses courbes, enrobe ses gestes d’un halo presque sacré. Elle avance lentement, posément, chaque mouvement calculé comme une chorégraphie instinctive. Ses hanches balancent, voluptueuses, hypnotiques. Ce balancement, elle n’en a plus honte : c’est le langage de son corps, une offrande silencieuse.

Autrefois, elle aurait voulu dissimuler cette féminité débordante. Aujourd’hui, elle la dévoile, la revendique. Son pas n’est pas seulement élégant, il est une déclaration. Une confession. Elle ne cache plus rien. Elle se découvre en même temps qu’elle se donne. Chaque pas, chaque souffle, chaque vibration de son corps la rapproche de son Maître.

Elle lève les yeux. Lui est là, assis dans le canapé. Il l’attend. Les pieds posés sur la table basse, le corps détendu, paisible en apparence. Mais son regard… son regard dévore. Il pétille, comme un ciel chargé d’étoiles. Dans ces étincelles, Anne lit tout : l’envie, la perversité, la tendresse brutale, la cruauté raffinée. Et surtout, une certitude : il sait déjà ce qu’il va lui infliger.

Elle frissonne. Non de peur, mais de lucidité. Elle comprend. Il ne fait pas semblant. Il ne joue pas à la surface. Il veut aller au bout. La pousser. La salir. La plonger dans cette honte qu’elle a longtemps fuie. Il aime la voir plier sous la morsure de l’humiliation. Il aime la voir se rouler dans cette fange qu’elle a elle-même appelée de ses vœux. Et elle, désormais, elle aime ça aussi.

Ses papillons se réveillent dans son ventre, battent des ailes avec frénésie. Sa chatte luit déjà, suintant d’une impatience qui la surprend à chaque fois. Ses tétons se durcissent, insolents sous la veste ouverte. Son corps parle plus vite que sa bouche, plus fort que ses pensées.

Anne est bien là. Présente. Ancrée. Elle n’est pas dans un rêve ni dans un fantasme lointain. Elle est ici, maintenant, offerte. Elle est à elle-même, parce qu’elle est à lui. C’est ce paradoxe délicieux : se perdre pour mieux se trouver, s’offrir pour enfin exister.

Elle le regarde. Son sourire à lui est à peine esquissé, mais ses yeux disent tout. Des bulles minuscules éclatent dans ses prunelles. Ces bulles la font saliver. Elle sent que son Maître savoure déjà son trouble. Il se repaît de son attente, de sa fébrilité. Et elle adore ça.

Elle se dit : Il va m’utiliser. Il va me dévorer. Il va me faire honte. Il va m’humilier. Elle sait que chaque mot, chaque geste qu’il imposera sera un coup porté à son ancien monde, celui de la bienséance, de la retenue, de la peur. Désormais, elle avance dans l’autre monde : celui où la honte devient extase, où la luxure devient une vérité charnelle.

Il ne s’en cache pas. Son plaisir est là : la voir plier, la voir rougir, la voir trembler, la voir avouer ce qu’elle croyait indicible. Il aime quand elle n’est plus qu’une chienne offerte, prête à obéir.

Et elle, elle n’espère qu’une chose : le satisfaire. Lui montrer qu’elle progresse. Qu’elle accepte. Qu’elle ne joue pas un rôle. Qu’elle ne récite pas un texte. Non. Elle sait maintenant. Ce n’est pas un masque. Ce n’est pas une posture. C’est sa nature.

Elle se sent à sa place. Elle ne doute plus. Elle est née pour cela : servir son Maître. Le faire sourire, le faire jouir, faire pétiller ses yeux d’envie. Tout donner pour que son plaisir à lui soit absolu. Son plaisir avant tout. Toujours.

Et, en retour, recevoir. Jouir. Parce qu’au fond, elle le sait : son plaisir à elle est tissé de celui de son Maître. Elle n’a pas besoin d’autre chose. C’est dans son regard, dans ses ordres, dans ses humiliations que son corps explose. Sa jouissance naît de sa servitude.

Elle avance encore de quelques pas. Son souffle s’accélère. Sa bouche s’entrouvre. Elle attend. Elle brûle. Elle est prête à tout. Qu’il ordonne. Qu’il exige. Qu’il impose. Elle obéira. Elle le fera sans discuter, sans détour. Parce qu’elle n’est plus une femme incertaine, mais sa soumise, sa chienne, son objet de jouissance.

Il ordonne. Elle obéit.

Et dans cette équation simple, brute, totale, elle trouve la paix.

Chapitre 3 – Honneur au Maitre

Sa voix se pose. Elle-même en est surprise. Elle qui murmurait, qui bafouillait, qui craignait de trop dire… voilà qu’un timbre clair, assuré, sort de sa gorge. Une voix suffisamment haute pour résonner dans la pièce, sans trembler. Elle n’a pas besoin de forcer, pas besoin de jouer. C’est naturel, c’est fluide, c’est plein d’envie.

Elle sourit. Elle salue son Maître, d’une voix douce mais ferme. Il répond d’un « Bonsoir, tu es bien bandante ains », qui claque comme un verdict, et qui brille comme une caresse. Ce mot, elle le reçoit comme une bénédiction.

Alors elle ose :
— Je suis là, pour servir. Pour votre plaisir. J’ai choisi cette tenue en pensant qu’elle serait adaptée, tant ici, dans l’intimité du salon, que dans la rue… où je sais que vous prendriez plaisir à me faire honte, à m’humilier.

À peine ces mots prononcés, elle sent une vague se lever en elle. Un torrent de sensations contradictoires : peur soudaine, panique affleurante, mais aussi un plaisir si intense qu’il lui donne le vertige. Son corps tremble, sa chatte se contracte. Elle le sait, ce frisson-là, c’est celui de la transgression.

La rue. Elle y pense, et son ventre se serre. La rue l’appelle. Elle n’en revient pas elle-même. Elle qui, jadis, n’osait même pas parler de ses désirs, la voilà en train de rêver tout haut d’exhibition, d’humiliation publique. Son esprit se cabre, sa morale ancienne crie au scandale, mais son corps, lui, réclame. Elle le sait, désormais : la honte est devenue son paradis, la luxure son royaume.

Son regard s’accroche à celui de son Maître. Elle le voit, il sait déjà. Ses yeux pétille d’une lueur que seule elle sait lire : un mélange de cruauté jouissive et de tendresse vigilante. Elle ose encore :
— Maître, il me semble que vous avez prévu quelque chose… Vos yeux le disent. Puis-je faire une proposition ?

Il ne dit rien. Il acquiesce, d’un simple geste de tête. Il la regarde, curieux. Prêt à écouter non seulement ses envies, mais sa vérité. Et ce silence, plus qu’une invitation, est un ordre subtil : parle, ose, montre-toi.

Alors elle lâche, enfin :
— Je veux que vous fassiez de moi la bonne chienne que j’ai envie d’être.

Ce « j’ai envie » résonne en elle comme une victoire. Pour la première fois, elle ne parle pas seulement de lui, de ses désirs à lui. Elle parle d’elle. De ses propres perversions. Elle s’incarne. Elle s’avoue.

Elle poursuit, la voix vibrante, les joues rouges :
— Je sais que vous aviez envie de me pervertir l’autre soir… et que vous avez avant tout pris soin de moi. Mais ce soir, je souhaite vous faire honneur. Je souhaite entrer pleinement dans ma vie de chienne. Je suis prête à tout ce que vous aviez prévu. Seriez-vous d’accord pour me conduire sur ce chemin… et me punir pour vous avoir fait tant attendre ?

Elle tremble, mais elle reste droite. Ses mains sont jointes derrière son dos, ses épaules légèrement basses, son buste offert. Elle se balance doucement de droite à gauche, comme une enfant timide, mais dans ses yeux, brûle la femme. Elle attend sa réponse avec une impatience dévorante.

Il se lève. Lentement. Chaque geste est mesuré, calculé, puissant. Son corps se déploie comme une ombre au-dessus d’elle. Il la toise. Elle baisse instinctivement les yeux. Ses jambes fléchissent. Elle tombe à genoux. Puis, naturellement, sans qu’il n’ait besoin de dire un mot, elle passe à quatre pattes.

Son souffle se coupe. Ses lèvres s’approchent de ses pieds. Elle les embrasse longuement, avec ferveur, avec amour. Elle lèche, elle presse, elle s’attarde. Chaque baiser est une supplique. Elle ne parle plus, mais son corps hurle sa dévotion. Elle implore, encore et encore, son cul balançant d’impatience.

Son gros cul nu se dandine, insolent et soumis à la fois. Elle cambre, s’offre, se tend. Elle rêve d’y être déjà, dans la rue, offerte, humiliée, traitée comme une chose. Ses mains tremblent sur le sol, ses genoux s’échauffent contre le tais rouge, mais elle ne sent rien d’autre que le feu dans son ventre.

Elle relève la tête. Elle le regarde depuis sa position basse. Ses yeux brillent de désir. Elle aboie, doucement d’abord, puis plus fort. Elle aboie comme une chienne. Elle pleure comme une chienne. Elle implore. Elle supplie. Elle n’avait plus honte. Elle assume. Elle est chienne. Sa chienne.

Son cœur bat si fort qu’il cogne dans sa poitrine comme un tambour de guerre. Elle sent qu’il va éclater. Et puis, enfin, il parle. Sa voix tombe, grave, tranchante, irrévocable :
— Oui.

Un seul mot. Mais ce mot la transperce. Elle suffoque. Elle jouit presque de l’entendre. Elle sait qu’il a validé. Qu’il a accepté. Qu’il l’emmènera là où elle veut aller, là où elle a peur d’aller.

Alors elle recommence. Elle embrasse encore ses pieds, plus fort, plus longtemps. Ses lèvres pressent, son souffle brûle, elle est en joie. Elle n’est plus qu’amour, gratitude et dévotion. Elle est à lui, toute entière. Et dans cet abandon, elle trouve une liberté qu’elle n’aurait jamais cru possible.

Chapitre 4 – En route

La porte s’ouvre. L’air de la nuit s’engouffre. Frais, humide, presque coupant. Anne frissonne mais ne dit rien. Elle ne cherche pas à meubler l’instant par un commentaire futile sur la pluie ou le froid, comme elle l’aurait fait autrefois. Pas de diversion. Pas de refuge. Elle se laisse envahir par la morsure du vent sur sa peau nue, par le frisson qui court le long de ses cuisses. Elle est là, face à elle-même, face à lui.

Elle vient de marcher de l’entrée jusqu’à sa voiture. Elle a osé. Pas un regard vers les fenêtres, pas une pensée pour les voisins. Qu’importe les rideaux qui pourraient s’écarter, qu’importe les silhouettes derrière les vitres. La rue est à elle ce soir, parce qu’elle appartient à son Maître.

Elle prend place au volant avec calme. Ses mains tremblent légèrement sur le cuir froid, mais son regard reste fixe, déterminé. Son Maître s’installe côté passager, sans un mot, comme une évidence. Le silence entre eux est lourd, vibrant. Le moteur ronronne, la voiture s’élance dans la nuit fraîche et pluvieuse.

Dans son ventre, la douleur sourde de ses règles la pique. D’ordinaire, elle se serait plainte, aurait cherché une excuse pour se ménager. Ce soir, elle laisse la douleur vivre en elle. Elle ne la combat pas, elle l’accueille. Comme un rappel que son corps n’est pas sous son contrôle, mais sous celui de son Maître. Chaque crampe devient une preuve de sa capacité à endurer, à obéir malgré tout.

À chaque feu rouge, elle s’autorise une caresse. Discrète d’abord, puis plus franche. Ses doigts effleurent ses cuisses, glissent entre elles. Elle se touche avec délicatesse, sans hâte. Ses yeux se lèvent vers lui, brillants de provocation douce. Elle ouvre sa veste. Ses mamelles lourdes apparaissent, offertes, provocantes. Ses tétons durs pointent vers lui comme une insolence. Elle sourit, presque arrogante. Oui, elle est là. Vivante. Prête.

La peur n’a pas disparu. Elle rôde encore, tapie dans un coin de son ventre. Mais ce n’est plus elle qui commande. Ce soir, c’est le désir qui la domine. Le désir et cette ivresse qui l’enivre plus sûrement que le vin. Elle veut qu’il le voie, qu’il sache, qu’il sente son feu. Elle veut lui prouver qu’elle a envie. Envie de quoi ? De tout. D’aller au bout. De se perdre. De s’humilier.

— Maître, qu’aviez-vous prévu ?

Sa voix claque, respectueuse et basse. Elle le vouvoie, toujours. Ce vouvoiement n’est pas une distance, mais un signe de sa position. Lui au-dessus, elle en bas. Lui qui ordonne, elle qui agit. Elle n’est plus que le canal de son plaisir. Et ce plaisir, elle le veut total, sans concession, même au prix de sa dignité.

Elle ose encore :
— Pourriez-vous me redire quelles humiliations vous aviez envie de m’infliger ?

Il marque un silence. Il la laisse bouillir dans son attente, se consumer dans son désir d’obéir. Puis il parle. Lentement, calmement, avec cette cruauté tranquille qui la rend folle :
— Te tenir en laisse. Ta veste ouverte. Tu marches sagement à mes côtés. Avec le sourire. Avec l’envie. Puis, nous avançons sur le chemin sombre. Je te crache dans la gueule. Tu fais tourner ma salive dans ta petite gueule. Tu me montres ta bouche ouverte, tu attends que je crache encore, plusieurs fois. Tu attends l’ordre pour avaler. L’ordre tombe, tu avales. Tu sais qu’à cet instant, tu n’es plus femme. Tu es à moi. Tu te dissous en moi. Ta dignité n’est plus. Rien ne compte plus que moi. Et quand un passant apparaît, ce n’est pas ton émotion qui préside. C’est ce que moi je décide. Tu n’as plus voix au chapitre, et tu l’acceptes.

Chaque mot est un coup de marteau dans sa poitrine. Elle ferme les yeux, son souffle s’accélère. Elle sent son ventre se contracter, sa chatte se mouiller davantage. Elle répond, la voix chargée de gratitude :
— Vous avez raison, Maître. Et c’est bien cela que je veux vivre.

Il hausse légèrement un sourcil. Son ton change, plus tranchant :
— Précise ta pensée, salope.

Elle obéit. Sa main lâche le volant un instant, glisse entre ses cuisses. Elle serre les lèvres, tourne le clignotant, prend à gauche. La voiture s’immobilise quelques mètres plus loin, arrêtée au feu. Elle respire fort. Puis elle parle :
— J’ai envie de sentir la honte. De sentir l’humiliation face à un inconnu. De vous montrer que je suis docile, une chienne servile, dévouée.

Son corps se cambre, ses cuisses se contractent, ses mamelles se gonflent. Elle se sent trembler, mais elle reste digne.

Il acquiesce.
— Bien. C’est exactement ce que j’exige de toi.

Elle ose encore, haletante :
— Y a-t-il autre chose, Maître ?

Il prend son temps. Puis lâche, d’un ton neutre :
— Oui. Je souhaitais te mettre dans des postures honteuses. Te faire lécher mes pompes. Te faire frotter ta chatte contre ma jambe, par exemple. Tu visualises la chienne ?

Un frisson la traverse. Elle gémit presque.
— Oui, Maître. Très bien. Ça me donne chaud. Très envie.

Il ne laisse pas passer.
— Et ?

Elle baisse les yeux, honteuse, mais sourit.
— Et très peur aussi. Vraiment. Mais l’envie est plus forte. Et je tiens à vous montrer que vous pouvez compter sur moi pour vous faire jouir, mon Maître.

Elle le dit en le regardant, ses yeux brillants de larmes contenues. Son sourire est sincère, presque détendu.

La voiture s’engage enfin dans une rue sombre. Arborée. Silencieuse. Le moteur s’éteint. Les gouttes de pluie tapotent le pare-brise. Anne coupe le contact, ouvre la portière. L’air humide se colle à sa peau nue, glacé. Elle frissonne, mais elle reste droite. Pas un mot. Pas une plainte.

Elle sort, se redresse, et attend. Les talons enfoncés dans le sol mouillé, elle se tient immobile. Elle fait la belle. Elle attend que son Maître vienne attacher la laisse.

Voilà, c’est chose faite. Le cliquetis du mousqueton retentit comme une sentence. La chaîne pend, lourde, éclatante dans la nuit. Elle incline la tête, humble, docile.

Ils prennent ensemble la direction de ce petit chemin. Dix jours plus tôt, la panique l’avait submergée ici, au point de la paralyser. Ce soir, l’angoisse est toujours là, mais elle n’est plus maîtresse d’elle. Ce soir, c’est le désir qui gouverne. Le désir de se donner. Le désir de sentir l’humiliation brûler son ventre.

Elle a froid, mais elle brûle. Brûlante de désir. Brûlante de honte. Brûlante de vie.

Chapitre 5 – Offerte

Ils pénètrent dans la pénombre. L’air change immédiatement. L’entrée du chemin sent la terre mouillée, l’humus, la pluie fraîche qui dégouline des branches. Anne sent son ventre se nouer. C’est plus qu’un simple nœud, c’est une réminiscence. Un souvenir du passé. Elle se souvient de la panique qui l’avait submergée dix jours plus tôt, ici même, quand ses jambes avaient refusé d’avancer. Mais ce soir, elle reste droite. Son pas ne tremble pas.

— Quelque chose à dire, chienne ?

Sa voix à lui est calme, mais coupante. Elle déglutit.
— Oui, Maître.
— La peur, j’imagine.

Il l’avait senti. Il avait vu la crispation de ses épaules, la tension dans sa nuque. Elle n’a pas besoin de mentir.
— Oui.

Il lui fait face. Son corps massif coupe l’espace. Puis il l’attire brusquement contre lui, serre sa nuque, passe sa main dans ses cheveux. Elle respire fort, à grandes goulées, comme si l’air lui manquait. L’odeur de lui, le cuir de sa veste, la chaleur de son torse, tout cela la réancre.

— Veux-tu rentrer ? demande-t-il, presque doux. Après tout, cela ne fait que peu de temps…

Un instant, la question flotte. Le doute pourrait l’envahir, mais non. Elle secoue la tête.
— Non. Non, non. J’ai envie.

Un silence. Il recule d’un pas. La toise. Un sourire fend son visage.
— Tu es vraiment digne de ce que tu es.
— C’est-à-dire ? souffle-t-elle.
— Une chienne. Une vraie salope, prête à se faire humilier.

Ces mots la traversent comme une caresse et une gifle mêlées. Elle ferme les yeux, les savoure.
— Merci, Maître.

Elle se sent replacée. À sa place. Les mots font leur travail. Elle oublie la dignité, elle oublie la peur. Elle laisse vivre l’angoisse, sans la repousser. Le froid mord ses tétons raides, mais elle ne cherche pas à fermer sa veste. Au contraire. Elle ouvre les épaules, offre sa poitrine au vent. Ses mamelles lourdes se dressent, provocantes. Elle retrouve sa fierté, son désir.

— Je veux être humiliée, Maître. Promettez-moi de ne pas arrêter. D’aller au bout. Emmenez-moi au bout. Je veux y aller. Je veux être humiliée.

Il la fixe.
— Pourquoi, salope ?

Sa réponse fuse, sincère, vibrante.
— J’ai été une vilaine chienne. J’ai reculé trop de fois. J’ai mis votre patience à l’épreuve. Je mérite que vous m’infligiez cela. J’ai peur, oui, mais j’ai une folle envie d’y aller.

Il hoche la tête.
— Bien. Alors, donne-moi ta veste.

Elle sourit. Elle sait. Ce soir, il ne reculera pas. Et cette certitude la rend heureuse. Elle n’a plus d’échappatoire. Elle retire sa veste, la lui tend. Ses épaules nues captent la pluie. La voilà, dépouillée, livrée à l’angoisse. Face au chemin boisé, dans la nuit. À chaque instant, quelqu’un peut débouler. Le danger est là. Mais elle aussi. Elle est là. Décidée à plonger dans sa luxure.

Pas pour se dégoûter. Pas pour se salir sans retour. Mais pour naître. Pour se révéler. Pour être enfin ce qu’elle désire être.

La pluie ruisselle sur sa peau nue. Elle n’en dit rien. Elle ne s’en protège pas. Plus loin, il lui ordonne de se mettre à quatre pattes. Elle obéit. Ses genoux s’enfoncent dans la terre humide. Ses mains se couvrent de boue. Elle sent la honte l’envahir. Mais ce n’est plus une honte qui la détruit. C’est une honte qui la fait vivre. Une honte qui l’exalte.

Elle se met à aboyer. Son cri déchire la nuit. Il tend son pied. Ses chaussures. Elle comprend. Son cœur bondit. Elle se jette dessus, en joie, la langue sortie, le souffle haletant. Elle lèche, elle embrasse, elle suce le cuir trempé. Elle lâche tout, comme si sa vie en dépendait. À cet instant, elle se sent à sa place. Exactement là où elle doit être.

Elle n’a plus de dignité. Plus rien à sauver. Si quelqu’un passait, il verrait sa chatte gonflée, son cul offert, ses mamelles qui ballottent obscènes. Elle s’en fout. Ou plutôt : elle le veut.

Un ordre claque. Elle cambre davantage. Cuisses écartées, cul haut, poitrine pendante. Tenu en laisse, elle pivote et frotte sa chatte dégoulinante contre la jambe de son Maître. Elle ondule, elle se frotte, elle gémit. Ses aboiements se mêlent à ses râles. Elle est tout à elle, tout à lui.

Puis son regard accroche une ombre. Une silhouette qui se détache sur le chemin. La panique remonte d’un coup. Elle se fige, glacée. Il le voit. Il tire sur la laisse.
— Anne. Sage, ma chienne. Continue à me faire plaisir. Montre-moi comme tu es une bonne salope. Allez, roule-toi dans ta luxure, sale merde.

Ces insultes tombent comme un baume. Une pommade chaude sur son âme. Elle respire, elle reprend. L’ombre se rapproche. Un homme. Un regard dur, perçant. Choqué peut-être. Il ralentit, se fige.

Son souffle se coupe net. L’ombre s’avance. Le craquement des pas sur le gravier résonne dans le silence humide de la nuit. Anne sent son cœur cogner contre sa cage thoracique, si fort qu’elle craint que l’homme l’entende. Elle se fige. Son cul reste cambré, mais ses muscles tremblent.

L’homme est là, à quelques mètres. Un regard dur, perçant, comme une lame qui traverse sa peau nue. Choqué peut-être. Dégoûté sûrement. Anne baisse les yeux, puis les relève aussitôt. Non. Elle ne doit pas fuir. Elle ne doit pas se cacher. Elle sent ses joues brûler, son ventre se tordre.

Elle se tourne légèrement vers son Maître, comme pour chercher refuge. Mais il ne la protège pas. Il ne détourne pas le regard. Au contraire. Son sourire est cruel, paisible, lumineux. Il veut que ça dure. Il veut qu’elle se tienne. Qu’elle tienne.

Alors le temps s’étire. Chaque seconde devient un supplice. L’air est lourd, saturé d’humidité. Les gouttes tombent des branches au-dessus d’eux, une à une, comme des tambours. L’homme s’arrête, observe. Anne sent son sexe s’alourdir, sa mouille couler le long de ses cuisses malgré la panique. Elle voudrait serrer ses jambes, cacher ce flot obscène. Mais elle ne peut pas. Elle n’a pas le droit. La laisse est tendue, sa posture figée.

— Anne, souffle son Maître, assez bas pour elle seule. Sage. Reste sage, ma chienne. Allez Salope, c’est très bien, donne toi en spectacle, laisse moi gérer, soit une bonne chienne.

Ces mots la traversent. Comme une décharge. Elle ferme les yeux une seconde. La honte devient ivresse. Son ventre brûle. Elle se remet à bouger ses hanches, doucement, frottant sa chatte contre la jambe de son Maître. Son souffle devient rauque, presque animal.

L’homme grogne, un son rauque, incrédule. Ses lèvres se pincent. Il secoue la tête, marmonne. Son regard s’attarde, encore. Anne sent chaque seconde comme un coup de fouet. Elle est glacée par le froid, brûlante de désir. Elle ne sait plus où commence la peur, où finit la jouissance.

Son Maître, lui, reste immobile. Sûr de lui. Son regard accroche celui de l’homme, un duel muet. Pas un mot. Juste deux univers qui se jaugent. L’un incarne la norme, la morale, le jugement. L’autre incarne l’excès, la transgression, le pouvoir. Anne, elle, est entre les deux, pantelante, offerte, humiliée. Et pourtant, elle sent qu’elle ne veut être nulle part ailleurs.

Enfin, l’homme lâche un mot. Un seul.
— Tarés.

Le mot claque, brutal, sec. Il arrache quelque chose en elle. Mais au lieu de la briser, il l’électrise. Elle gémit, presque soulagée. Son Maître rit doucement, un rire bas, satisfait. L’homme détourne le regard, reprend sa marche, disparaît dans la nuit.

Anne reste figée quelques secondes encore. Elle tremble. Elle n’ose plus respirer. Puis la laisse se tend brutalement.
— Avance, chienne.

Elle obéit. Ses jambes ploient, ses mains s’enfoncent dans la boue. Mais elle avance, elle rampe presque. Et dans ses yeux, malgré les larmes, une étincelle nouvelle est née. Elle a tenu. Elle n’a pas fui. Elle a traversé le regard de l’autre. Et ce regard, au lieu de la détruire, l’a renforcée.

Anne sent la jambe de son Maitre revenir entre ses cuisses. Elle se pose, la tête contre le sol, écartes ses cuisses, s’installe, puis se frotte avec vigueur, envie, elle se lâche. Elle aboie, fière, excitée comme rarement.

Son Maître tire sur la laisse, l’étrangle presque. Elle se redresse à moitié, suffoque, sa chatte écrasée contre sa jambe. Ses mamelles dodelinent sous la pluie. Il l’insulte encore, la pousse au-delà. Puis il ordonne :
— Jouis. Avec tes tétons. Pince-les. Tire. Fais-toi mal.

Elle obéit. Ses doigts s’agrippent, pincent, tordent. La douleur devient un vertige. Et enfin, elle explose. Une jouissance qui lui fend le ventre, qui déchire ses viscères. Un cri, des larmes, un relâchement total.

Elle s’écroule dans la boue, sous la pluie, la terre collée à ses cuisses, ses mamelles, ses joues. Elle pleure, elle rit, elle halète. Elle est sale. Elle est épuisée. Mais elle est vraie.

Elle sait. Elle vient de naître. Dans l’humiliation, dans la honte, dans ses aboiements. Elle a trouvé sa place. Aux pieds de son Maître. Là où elle doit être. Là où elle est libre.

Allongée sur le sol, elle lève les pattes, les mains tremblantes, les yeux noyés de larmes. Elle aboie. Un son clair, chaud, tendre, comme un chant de victoire. Voilà. Anne est chienne.

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